Ce roman de Dorra Fazaâ, écrit dans une langue arabe des plus aisées et des plus élégantes, pleine de saveur et agrémentée quelquefois d’expressions du lexique familier, de brèves séquences dialogales et de courts poèmes, doit son éclatante réussite en grande partie à l’aptitude rare de son autrice à établir progressivement son empire sur nous autres lecteurs pour nous arrimer si bien, si fort, comme Shérazade savait le faire avec le sultan Shahriyar, à l’histoire qu’elle raconte, en prenant son temps, en pesant le poids de ses mots justes et de ses longues phrases enchanteresses…
Dès la mise en marche du processus narratif aux premières pages du chapitre inaugural — là où la somptueuse «Villa Allegra», le lieu central de l’action, ouvre sa grande porte aux invités et là où est annoncé le «casting» des personnages de premier plan —(le Général Chedli Chérif avec son inséparable chienne «Izis», sa fille Selma, son fils Khayem, son beau-fils Youssef Haddad, sa petite-fille Rita et enfin l’amie de sa fille, Shams)— nous nous trouvons irrésistiblement pris par ce roman de Dorra Fazaâ «Okhfi El Hawa» (J’occulte l’amour), embarqués dans l’aventure existentielle et sociale de ses protagonistes multiples, adjuvants et antagonistes divers, et complètement sous le charme désarmant d’une voix-off, celle de l’autrice.
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