«Où est le pétrole?», se demandent les Tunisiens

Des manifestants tunisiens parlent avec des militaires alors qu'ils bloquent un site de production de pétrole à El Kamour, dans l'État de Tatatouine, dans le sud de la Tunisie, le 16 juillet 2020. (Photo, AFP)
Des manifestants tunisiens parlent avec des militaires alors qu'ils bloquent un site de production de pétrole à El Kamour, dans l'État de Tatatouine, dans le sud de la Tunisie, le 16 juillet 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

«Où est le pétrole?», se demandent les Tunisiens

  • Habib Troudi, docteur en géologie et consultant à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières, rappelle que l’étude américaine est «une simple étude géologique»
  • Certaines régions comme le Centre, le Nord ainsi que la zone off shore «n'ont pas été prospectées de façon intensive jusqu'à présent»

TUNIS: Beaucoup de Tunisiens estiment que leur pays dispose de davantage de richesses pétrolières et gazières que celles qui sont officiellement déclarées. Les experts ne leur donnent pas vraiment tort.

Winou el petrol? («Où est le pétrole?») Cette question, un bon nombre de Tunisiens se la posent depuis des années, soupçonnant les autorités de ne pas leur dire la vérité sur les richesses pétrolières et gazières de leur pays. Après plusieurs campagnes sur le sujet depuis 2015, cette question a récemment refait surface. 

Réseaux sociaux 

Le 6 mars 2023, une ancienne étude américaine datant de 2011 sur le potentiel en hydrocarbures de l’Afrique du Nord a refait surface sur les réseaux sociaux. Elle estime les réserves non découvertes dans le bassin pélagien, qui va des côtes nord de la Tunisie à la Libye, à 3,97 milliards de barils de pétrole, 38,5 billions de gaz naturel et 1,47 milliard de barils de gaz naturel liquéfié. 

Interrogé sur le fait de savoir si la Tunisie a un potentiel pétrolier important, Habib Troudi, docteur en géologie et consultant à l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap), rappelle que l’étude américaine est «une simple étude géologique». Selon lui, des campagnes de prospection sismique menées dans le bassin pélagien tunisien ont permis de découvrir huit champs pétroliers, mais «aucune exploration n’a été menée dans ce bassin depuis 1990 pour la simple et unique raison que la plupart des études ont confirmé l’absence de ressources pétrolières en abondance». 

«La Tunisie n’est pas pauvre en hydrocarbures», déclare Khaled Kaddour, ancien ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables.

Pourtant, deux experts à qui Arab News en français a posé la même question sont convaincus du contraire. Ingénieur à la Société italo-tunisienne d'exploitation pétrolière au début de sa carrière, en 1981, PDG de la même société vingt-sept ans plus tard, puis directeur général de l’Énergie au ministère de l’Industrie (2011-2012) et ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables (2017-2018), Khaled Kaddour déclare: «La Tunisie n’est pas pauvre en hydrocarbures, car elle a les mêmes quantités que les pays voisins si on les rapporte à sa superficie».

Mohamed Ghazi ben Jemia est du même avis. Cet expert rappelle que «les réserves actuelles de la Tunisie sont en déclin en raison de l’absence de découvertes importantes durant les vingt dernières années et de la chute du nombre de forages d'exploration». Le spécialiste impute ce phénomène à trois facteurs. 

D’abord, la Tunisie «n'a pas les capacités de ses voisins algérien et libyen». Ensuite, ce membre de la Coalition tunisienne pour la transparence dans l'énergie et les mines affirme à Arab News en français que «l'exploration des hydrocarbures n'a jamais été menée correctement; pour cela il faut que nous disposions du cadre juridique et des incitations adéquats». En outre, explique-t-il, certaines régions comme le Centre, le Nord ainsi que la zone off shore «n'ont pas été prospectées de façon intensive jusqu'à présent». 

Dernier obstacle

Selon Mohamed Ghazi ben Jemia, le dernier obstacle à une intensification des opérations de prospection est imputable au fait que «les données techniques des zones libres où les investisseurs peuvent déposer une demande de permis sont absentes du site de l'Etap, ce qui ne permet pas à ces derniers de choisir les zones qui peuvent les intéresser; or, ils ne vont pas venir regarder toutes les zones libres de la Tunisie». 

Aussi, pour redresser la barre, Mohamed Ghazi ben Jemia recommande d’améliorer le cadre juridique et les conditions de travail des compagnies pétrolières. Il souhaite également que ces données soient accessibles et que «l'Etap et le ministère aillent à la rencontre des investisseurs pour faire la promotion».

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".