LONDRES: Au Soudan, une fillette britannique de trois ans, ainsi que sa mère, se sont vu refuser l'accès à un vol d'évacuation britannique, a affirmé le père de l'enfant au journal The Times.
Amar Idriss a indiqué que sa femme Amina, âgée de 41 ans, et sa fille, Samrin, avaient fui les combats à Khartoum pour se rendre à Port-Soudan, sur la mer Rouge. La mère et la fille ont tenté d'embarquer lundi à l’aéroport de la ville sur le dernier vol d’évacuation du Royaume-Uni depuis le Soudan.
Amar Idriss a toutefois indiqué que les autorités britanniques avaient empêché Amina d'embarquer, parce qu'elle n'avait pas de visa britannique. Elles ont dit à la mère que sa fille ne pouvait pas être placée seule sur le vol.
«Ce matin, les diplomates britanniques ont dit qu'ils emmèneraient l'enfant seule sur le vol. Puis ils sont revenus et ont dit qu'ils ne pouvaient pas prendre l'enfant sans sa mère. Ils ont changé d'avis», a-t-il précisé.
La mère et la fille avaient auparavant quitté Khartoum après que leur maison a été touchée lors d'un bombardement. Le passeport britannique de Samrin est resté dans la maison à la suite de la confusion qui a suivi.
Amar Idriss a averti que la santé de sa femme «se détériorait rapidement» car elle était restée sans eau potable pendant plusieurs jours. «J'ai contacté le ministère des Affaires étrangères à quatre reprises, les suppliant de prendre Samrin», a affirmé Roza Mohammed, la tante de Samrin.
Le gouvernement britannique a annoncé lundi qu'il allait arrêter les vols d'évacuation à partir de la base aérienne de Wadi Saeedna au nord de Khartoum, en raison d'une baisse du nombre de ressortissants britanniques demandant à partir.
L'équipe diplomatique à Port-Soudan servira désormais de centre de communication pour les ressortissants britanniques qui restent et qui cherchent à quitter le pays par des moyens de transport commerciaux.
Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères James Cleverly a salué les efforts d'évacuation britanniques et a félicité le personnel de l'ambassade. «Alors que l'attention est fixée sur les efforts humanitaires et diplomatiques, nous continuerons à faire tout notre possible pour faire pression pour un cessez-le-feu à long terme et une fin immédiate de la violence au Soudan», a-t-il déclaré.
Par ailleurs, Adam Qumar Ibrahim, un Soudano-Britannique de Birmingham ayant la double nationalité, a affirmé au Times que son cousin nouvellement marié avait refusé de monter à bord d'un vol d'évacuation après que sa femme s’en soit vu refuser l'accès.
Le cousin d'Ibrahim, Abbas Adam, s'était rendu au Soudan en février pour son mariage, et avait cherché à quitter le pays avec sa femme alors que les combats éclataient entre le gouvernement et les paramilitaires des Forces de soutien rapide.
«Lorsque les combats ont commencé, il a essayé de revenir au Royaume-Uni et de s'enregistrer, avec sa femme, auprès du ministère des Affaires étrangères», a expliqué Ibrahim. «Il a passé trois jours à l'aéroport, et ils ont refusé d'emmener sa femme. Ils lui ont dit "si vous voulez y aller, nous pouvons vous emmener, mais si vous voulez emmener votre femme, ce n’est pas possible."»
«C'est une très mauvaise façon de gérer les choses. Le gouvernement britannique aurait dû les croire et les emmener, puis effectuer les vérifications de visa une fois qu'ils étaient en sécurité», a-t-il affirmé.
L'Arabie saoudite joue un rôle de premier plan dans la planification des mesures d'évacuation de Port-Soudan via la mer Rouge. Des centaines de réfugiés du Soudan, dont 28 Britanniques, sont arrivés lundi à Djeddah à bord d'un navire de la marine américaine.
Jusqu'à présent, plus de 5 000 réfugiés sont arrivés dans le Royaume dans le cadre des mesures d'évacuation internationales.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com