Au Soudan en pleine «catastrophe», accord «de principe» pour une semaine de trêve

Des réfugiés soudanais arrivent au Tchad prés d'Echbara, le 1er mai 2023. (AFP)
Des réfugiés soudanais arrivent au Tchad prés d'Echbara, le 1er mai 2023. (AFP)
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Au Soudan en pleine «catastrophe», accord «de principe» pour une semaine de trêve

  • Les dirigeants de l'armée et des forces paramilitaires ont donné leur accord pour nommer des représentants pour des négociations de paix qui doivent se tenir dans le lieu de leur choix
  • Aucune des précédentes trêves n'a été respectée par les belligérants

JUBA: Les combats acharnés se poursuivent au Soudan en pleine "catastrophe" humanitaire mais le voisin soudanais du sud assure mardi avoir décroché un "accord de principe" des deux généraux en guerre pour une trêve d'une semaine.

"On entend des coups de feu, des avions militaires et des tirs antiaériens", rapporte un habitant de Khartoum, alors qu'une précédente trêve, officiellement en vigueur mais violée dès son début, doit s'achever mercredi à minuit.

Le Soudan du Sud, médiateur traditionnel au Soudan, a annoncé avoir obtenu "un accord de principe" du chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhane et de son second, Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui se disputent le pouvoir depuis le 15 avril.

Les deux rivaux ont approuvé une trêve "du 4 au 11 mai", lors d'un entretien téléphonique avec le président sud-soudanais Salva Kiir,, assure dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères du Soudan du Sud.

Les deux hommes ont également "donné leur accord (...) pour nommer des représentants pour des négociations de paix qui doivent se tenir dans le lieu de leur choix", affirme le communiqué.

Et le président sud-soudanais Salva Kiir a plaidé pour qu'ils "profitent de cette trêve d'une semaine pour nommer des représentants et proposer une date pour le début des négociations" pour obtenir un cessez-le-feu permanent.

Le président Salvaa Kiir agit sur initiative de l'organisation régionale est-africaine Igad (Autorité intergouvernmentale pour le développement) dont le Soudan est membre, avec Djibouti, l'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, la Somalie et le Soudan du Sud.

Aucun belligérant n'a commenté dans l'immédiat cette annonce, et en attendant plusieurs témoins ont fait état de "bombardements aériens" dans différents quartiers de Khartoum.

Aucune des précédentes trêves n'a été respectée par les belligérants.

La capitale de plus de cinq millions d'habitants est en proie au chaos depuis qu'ont éclaté mi-avril les combats qui ont fait plus de 500 morts, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), et des milliers de blessés, selon le ministère soudanais de la Santé. Un bilan qui pourrait être largement sous-estimé selon l'ONU.

La Russie et le Pakistan ont indiqué mardi avoir évacué des centaines de leurs ressortissants, après des annonces similaires ces derniers jours de nombreux pays.

«Plus de 330 000 déplacés»

Plus de 330 000 personnes ont été déplacées et 100 000 sont parties vers les pays voisins, selon l'ONU qui s'attend à huit fois plus de réfugiés. Ceux qui restent endurent des pénuries d'eau, d'électricité et de nourriture à Khartoum.

Le conflit a plongé le pays, l'un des plus pauvres au monde, dans une "véritable catastrophe", selon l'ONU.

Avant l'annonce de la trêve par Juba, l'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, avait indiqué que les deux belligérants s'étaient dits "prêts à entamer des discussions techniques".

Mais elles ne se feront "pas en face à face" et un retour aux négociations politiques ne sera envisageable qu'après une véritable trêve, a-t-il martelé.

Lors de leur putsch de 2021, Burhane et Daglo avaient évincé ensemble les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute de Omar el-Béchir deux ans plus tôt. Mais ils se sont divisés sur la question de l'intégration des FSR dans l'armée.

«Travailler ensemble»

L'Union africaine (UA) a appelé à "éviter les incohérences d'une action dispersée". "Notre priorité aujourd'hui est de faire respecter et prolonger le cessez-le-feu", a assuré Moussa Faki, le président de la Commission de l'UA.

L'objectif est "la reprise du processus politique dans le pays", a-t-il ajouté, insistant sur l'importance "de travailler ensemble".

"Plus nous prenons de temps à coordonner nos efforts, plus nous perdons des chances de contribuer à résoudre cette crise", a approuvé l'Ethiopien Ismail Wais, représentant de l'IGAD, bloc régional de l'Afrique de l'est.

"Sans intervention décisive, le scénario le plus probable est celui d'une guerre civile protéiforme, longue et sanglante", écrit Ernst Jan Hogendoorn pour Atlantic Council.

Cet expert du Soudan s'attend à une "catastrophe humanitaire ahurissante, semblable à celle en Somalie, en Syrie ou au Yémen", avec un risque de déstabilisation régionale.

Depuis Nairobi, le responsable de l'ONU pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, tente de négocier l'entrée de l'aide alors que les bombardements et les pillages n'ont épargné ni les hôpitaux ni les organisations humanitaires.

L'aide parvient toutefois au compte-gouttes: MSF a acheminé "dix tonnes" de fournitures médicales mardi après six conteneurs de l'OMS et un avion de la Croix-Rouge.

La situation est plus critique encore au Darfour-Ouest, frontalier du Tchad, où les violences ont tué, selon l'ONU, une centaine de personnes depuis la semaine dernière, dans cette région traumatisée par une guerre sanglante dans les années 2000.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.