Au Soudan en guerre, la triste quête des disparus

La fumée s'élève au-dessus des bâtiments de Khartoum le 1er mai 2023 alors que les affrontements meurtriers entre les forces des généraux rivaux sont entrés dans leur troisième semaine. (Photo AFP)
La fumée s'élève au-dessus des bâtiments de Khartoum le 1er mai 2023 alors que les affrontements meurtriers entre les forces des généraux rivaux sont entrés dans leur troisième semaine. (Photo AFP)
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Au Soudan en guerre, la triste quête des disparus

  • Dans le chaos des combats à Khartoum, une ville de plus de cinq millions d'habitants où l'eau courante et l'électricité ont quasiment disparu, les réseaux sociaux sont désormais un lien précieux pour les habitants barricadés chez eux
  • C'est là, sur Facebook ou Twitter, que des familles sans nouvelles d'un proche lancent des SOS et des appels à témoins

KHARTOUM: Quand Ayman Abou Arki et son oncle Hossam, deux habitants de Khartoum, ont cessé de répondre au téléphone, leur famille s'est tournée vers Facebook. Là, un internaute leur a envoyé la photo d'une voiture criblée de balles, avec deux corps à l'intérieur.

Sur le cliché, le numéro d'immatriculation était visible et correspondait à celui de la voiture que les hommes avaient prise pour "aller acheter de l'eau", sous les tirs croisés le 16 avril, raconte un de leurs proches à l'AFP.

La veille, des combats avaient éclaté entre les deux généraux au pouvoir au Soudan depuis leur putsch en 2021. Les familles, surprises en plein week-end du ramadan, n'avaient pas particulièrement stocké de nourriture ou d'eau.

C'est pour cela, raconte leur proche qui refuse de donner son nom, qu'Ayman et Hossam Abou Arki ont pris le risque de sortir sous les tirs d'artillerie et les raids aériens.

Dans le chaos des combats à Khartoum, une ville de plus de cinq millions d'habitants où l'eau courante et l'électricité ont quasiment disparu, les réseaux sociaux sont désormais un lien précieux pour les habitants barricadés chez eux.

C'est là, sur Facebook ou Twitter, que des familles sans nouvelles d'un proche lancent des SOS et des appels à témoins.

«Jamais rentré»

Heba, par exemple, n'a pas réussi à joindre son père depuis le 23 avril. Ce jour-là, il est sorti pour acheter ses médicaments dont il avait un besoin crucial.

"Mais il n'est jamais rentré", confie-t-elle à l'AFP. "J'espère seulement qu'il est sain et sauf, dans un endroit sûr."

Le phénomène touche tant de familles qu'il y a quelques jours, le Comité international de la Croix-rouge (CICR) au Soudan a installé une ligne téléphonique pour signaler les disparitions.

Mounira Edwin a parlé pour la dernière fois le 15 avril à son grand frère Babiker, employé de l'usine Coca-Cola de la banlieue nord de Khartoum.

Quand les combats ont commencé, "il m'a téléphoné pour me dire de prévenir sa femme et ses six enfants qu'il allait bien et qu'il allait sortir de l'usine pour rentrer chez lui", raconte-t- elle.

Après cet appel, plus rien. Juste un long silence de douze jours.

Affolée, elle a contacté "Mafqoud" ("Disparu" en arabe), une initiative en ligne pour aider les familles à connaître le sort d'un proche pris dans les violences.

Pour la poignée de bénévoles qui anime Mafqoud, un sentiment de déjà-vu flotte dans l'air. Ils ont commencé leur travail de fourmi en 2019, quand les troupes, alors dirigées par les deux généraux aujourd'hui en guerre, dispersaient dans le sang un sit-in à Khartoum réclamant le départ de l'armée du pouvoir.

Après avoir donné l'identité de son frère, sa photo et son propre numéro de téléphone à Mafqoud, Mounira a reçu un appel le 27 avril.

Demi-tour face aux combats

"On m'a dit que le corps de Babiker avait été retrouvé, transpercé de deux balles et qu'il était dans la grande mosquée près du marché arabe", là où d'habitude il changeait de bus pour rentrer du travail, se souvient-elle.

Depuis, poursuit-elle, "on est en contact avec l'imam de la mosquée", qui garde les corps dans l'espoir que leurs familles puissent les enterrer un jour.

Mais "quand deux de mes frères ont tenté d'aller chercher son corps, des militaires les ont forcés à faire demi-tour à cause des combats dans la zone", précise Mounira.

Aujourd'hui, Moussaab Kamel, le porte-parole de Mafqoud, compte "250 civils portés disparus, principalement des personnes âgées ou handicapées et des enfants".

Les premiers jours, "on a eu entre 100 et 150 appels quotidiennement", raconte-t-il.

La semaine suivante, "il y avait 10 à 15 disparus par jour", dont plusieurs ont finalement été retrouvés: certains avaient été arrêtés par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et d'autres par l'armée.

Pour les autres, il faudra peut-être attendre longtemps, les combats empêchant de récupérer et d'identifier les corps qui jonchent les rues.


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.