Le spectre de l’instabilité hante les voisins fragiles du Soudan déchiré par la violence

Dans cette capture d’image tirée d’une vidéo diffusée par les forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide (FSR) le 23 avril 2023, des combattants montent à l’arrière d’un véhicule technique dans le district du Nil oriental de l’agglomération de Khartoum (Photo, AFP).
Dans cette capture d’image tirée d’une vidéo diffusée par les forces paramilitaires soudanaises de soutien rapide (FSR) le 23 avril 2023, des combattants montent à l’arrière d’un véhicule technique dans le district du Nil oriental de l’agglomération de Khartoum (Photo, AFP).
Un ferry transporte près de 1 900 personnes évacuées à travers la mer Rouge de Port-Soudan à la base navale saoudienne du roi Faisal à Djeddah, le 29 avril 2023, lors d’efforts d’évacuation des personnes fuyant le Soudan (Photo, AFP).
Un ferry transporte près de 1 900 personnes évacuées à travers la mer Rouge de Port-Soudan à la base navale saoudienne du roi Faisal à Djeddah, le 29 avril 2023, lors d’efforts d’évacuation des personnes fuyant le Soudan (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Le spectre de l’instabilité hante les voisins fragiles du Soudan déchiré par la violence

  • Il existe un risque élevé de débordement de la crise vers le Tchad et le Soudan du Sud, très instables, et même au-delà
  • Ce qui a commencé par des affrontements entre deux groupes soudanais commence à avoir un impact négatif sur la région

ROME: Entamant leur troisième semaine, les combats qui ont éclaté le 15 avril entre les forces armées soudanaises d’Abdel Fattah al-Burhane et les forces de soutien rapide (FSR) de Mohammed Hamdan Dagalo ne montrent aucun signe d’apaisement.

Les voisins du Soudan craignent que la violence, qui a englouti de vastes étendues du pays, ne se propage au-delà des frontières du pays et ne déclenche davantage de violence et de chaos dans une région déjà fragile.

Ce point a été souligné lundi par le coordinateur résident humanitaire des Nations unies au Soudan, Abdou Dieng, lors d’une réunion d’information des États membres: «L’effet de contagion de la crise au niveau régional est très préoccupant.»

Le Soudan est limitrophe de sept pays: l’Égypte, le Soudan du Sud, le Tchad, la République centrafricaine, la Libye, l’Éthiopie et l’Érythrée. Les experts et les analystes affirment aujourd’hui que la crise soudanaise risque fort de se propager au Tchad et au Sud-Soudan, très instables, et même au-delà.

«Ce qui se passe au Soudan ne restera pas au Soudan», a indiqué Alan Boswell, de l’International Crisis Group, sur Twitter.

«Aucun voisin du Soudan ne peut se permettre un effondrement de l’État soudanais ou une guerre majeure qui commencerait à se propager», a-t-il révélé à Arab News. «Le risque auquel nous nous attendons si la situation s’éternise, est le risque de fragmentation interne dans un conflit plus complexe au Soudan qui ne cesse de s’étendre. Malheureusement, nous commençons déjà à le voir, notamment à Khartoum.»

Cependant, a ajouté Boswell, il y a «cette fenêtre où il s’agit toujours d’un conflit binaire entre ces deux-là (Al-Burhane et Dagalo). Mais il y a aussi une fenêtre avant que nous commencions à voir, je pense, une intervention extérieure sérieuse. Plus la situation s’éternise, plus cela devient probable. Une fois que ce sceau sera brisé, il est probable que nous verrons davantage d’acteurs extérieurs s’impliquer».

Le risque de débordement géopolitique reflète la position géographique du Soudan, à l’intersection de la Corne de l’Afrique, de l’océan Indien, de l’Afrique subsaharienne et de l’ensemble du monde arabe. En outre, le Soudan est traversé par le Nil et par des oléoducs. Ce pays est riche en minéraux, notamment en or, en chrome, en sel, en gypse et en ciment.

Ce qui a commencé par des affrontements entre deux groupes soudanais rivaux a déjà commencé à avoir un impact négatif sur l’ensemble de la région.

Les Nations unies estiment que 100 000 personnes fuiront le conflit soudanais pour se rendre au Tchad, qui accueille déjà plus d’un demi-million de réfugiés. Des dizaines de milliers de ressortissants soudanais ont déjà échappé aux violences récentes dans leur pays d’origine, se dirigeant principalement vers le Sud-Soudan et le Tchad.

«C’est une situation potentiellement catastrophique et nous risquons de voir le Soudan devenir un autre État en faillite, parce que les combats pourraient ne pas être contenus entre ces deux factions», a déclaré à Arab News Matt Bryden, directeur du Sahan Research, basé à Nairobi. «Il y a un risque que le conflit devienne plus fragmenté et que d’autres acteurs s’impliquent.»

Si la crise des réfugiés dans les pays limitrophes a un impact immédiat, Martin Plaut, chercheur principal à l’Institut d’études du Commonwealth basé à Londres, a déclaré à Arab News que «les impacts à long terme sont beaucoup plus graves et pourraient toucher l’ensemble de la région, ce qui explique pourquoi tout le monde travaille si dur pour essayer d’y mettre fin».

«La Ligue arabe, l’Union africaine, les organisations régionales, les Américains, les Britanniques et les Européens, tout le monde s’efforce vraiment de maîtriser la situation.

«Le problème, c’est que le Soudan pourrait être divisé en deux.

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Des réfugiés soudanais de la région de Tandelti s’abritent sous un arbre à Koufroun, au Tchad, près d’Echbara, le 30 avril 2023 (Photo, AFP).

Al-Burhane, un Soudanais traditionnel originaire d’un petit village du nord qui a gravi les échelons de l’armée, se tourne vers le nord pour trouver du soutien. Dagalo, quant à lui, est né au Darfour et appartient à la tribu arabe des Rizigat, dans la province occidentale. Il a gravi les échelons pour devenir l’un des hommes les plus puissants et les plus riches du Soudan.

«Dagalo aime se considérer comme le représentant de la périphérie et non de la population nilotique, mais il a joué un rôle central dans la création des Janjawids dans le conflit du Darfour», a déclaré Plaut, faisant référence à la milice connue localement sous le nom de «diables à cheval» et accusée d’une litanie de crimes de guerre pendant la guerre au Darfour.

Bien que Dagalo soit détesté par de nombreuses personnes au Soudan, Plaut affirme qu’il a de nombreux alliés internationaux puissants qui lui fournissent des armes en échange d’or soudanais.

Cela dit, Plaut estime que le conflit doit être résolu par les Africains et les Arabes. «Il ne s’agit pas d’un problème international, sauf pour la communauté internationale si elle fait entrer ses troupes et sortir son personnel et ses citoyens», a-t-il déclaré.

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Des personnes évacuées dans un ferry qui transporte quelque 1 900 personnes à travers la mer Rouge de Port-Soudan à la base navale saoudienne du roi Faisal à Djeddah, le 29 avril 2023, lors d’évacuations massives du Soudan (Photo, AFP).

Le gouvernement du Soudan du Sud est l’un des voisins qui a déjà exprimé sa profonde inquiétude au sujet des combats. Il craint qu’ils ne franchissent la frontière et ne compromettent le fragile processus de paix dans le pays.

Ce pays épuisé par la guerre, l’un des plus pauvres du monde, n’est pas équipé pour accueillir davantage de réfugiés soudanais. Environ 12 millions de personnes vivent au Soudan du Sud, dont 2,3 millions sont déplacées à l’intérieur du pays. Selon le HCR, les trois quarts de la population dépendent de l’aide humanitaire.

Comme l’a écrit Robert Bociaga dans un récent article d’Arab News: «Le Soudan exporte du pétrole brut produit par le Sud-Soudan. Toute perturbation de cet accord commercial pourrait entraîner une instabilité économique pour la jeune république, qui a déjà souffert des répercussions des récents soulèvements tribaux dans l’est du Soudan.»

L’une des conséquences directes du conflit est le prix des exportations de pétrole du Soudan, qui a chuté vendredi de 100 à 70 dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) le baril.

EN BREF

  • 5 197 personnes évacuées jusqu’au dimanche de Port-Soudan à bord de navires saoudiens
  • 800 000+ personnes susceptibles d’avoir fui le Soudan pour échapper aux combats entre les factions militaires 
  • 70% des établissements de santé à Khartoum forcés de fermer leurs portes en raison des combats

L’Éthiopie, qui se remet toujours de la crise humanitaire provoquée par la guerre du Tigré, partage une longue frontière avec le Soudan. En date du 23 avril, des civils de 23 pays ont fui le Soudan déchiré par les conflits pour se réfugier en Éthiopie, selon le bureau de communication de la région d’Amahara.

«Rien n’indique que l’Éthiopie ou l’Érythrée soutiennent l’une ou l’autre partie, mais elles seront alarmées par l’implication d’autres acteurs», a déclaré à Arab News Aaron Maacho, expert éthiopien de la Corne de l’Afrique. «L’Éthiopie, qui n’a toujours pas résolu ses problèmes, a publiquement appelé les deux parties au conflit soudanais à entamer un dialogue pour résoudre pacifiquement les choses.»

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Des migrants soudanais transportant leurs bagages font la queue à l’aéroport de Mitiga, dans la capitale libyenne Tripoli, avant de prendre un vol de retour volontaire vers leur pays, le 15 décembre 2021 (Photo, AFP).

La résolution de la crise en Libye, au nord-est du Soudan, risque d’être encore retardée par les événements au Soudan, avec la possibilité d’une aggravation des divisions politiques et des risques sécuritaires. Le pays dépend toujours du Soudan pour ses échanges commerciaux et pour faciliter le retour des mercenaires soudanais du territoire libyen.

Selon les estimations des Nations unies, une transition pacifique et la reconstruction de la Libye pourraient améliorer les performances économiques du Soudan de 22,7 milliards de dollars entre 2021 et 2025. Mais aujourd’hui, le conflit soudanais entraîne une augmentation de l’insécurité frontalière dans le sud de la Libye, notamment en raison des mouvements transfrontaliers de citoyens déplacés et de combattants.

L’Égypte, qui souffre d’inflation et d’une crise de la dette, a également un passé de conflit sur le partage de l’eau avec le Soudan, les deux pays étant tributaires du Nil qui coule depuis l’Éthiopie.

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Des réfugiés entrent en Égypte par le port terrestre d’Argeen avec le Soudan, le 27 avril 2023 (Photo, AFP).

Plus près de nous, le Darfour, dans l’ouest du Soudan, est à nouveau menacé de déstabilisation. Boswell craint que les divisions politiques croissantes du pays n’entraînent de nouveaux conflits tribaux.

«D’une certaine manière, il s’agit d’un conflit qui a commencé au Darfour et qui se poursuit aujourd’hui à Khartoum», a-t-il déclaré à Arab News. «Cependant, le Darfour n’est jamais un conflit bilatéral ; de nombreux groupes armés existent au Darfour. Comme nous l’avons déjà vu, ce qui se passe au Darfour ne reste pas au Darfour parce que les pays limitrophes de la région ont de nombreux liens ethniques et ne sont pas en mesure d’arrêter les flux transfrontaliers.

«Alors que l’attention s’est principalement focalisée sur Khartoum, le conflit se déroule déjà au Darfour et il est facile d’imaginer des scénarios dans lesquels le Darfour deviendrait le théâtre où la situation s’éterniserait le plus longtemps», a-t-il poursuivi.

En plus de semer le chaos et de déclencher une crise humanitaire dans une région déjà instable, les combats au Soudan provoquent également des ravages économiques en Afrique de l’Est, en Afrique centrale et au-delà.

Selon Moody’s, si les affrontements débouchent sur une guerre civile prolongée au Soudan, les retombées dans les pays voisins affaibliraient l’environnement sécuritaire de la région, ce qui susciterait des inquiétudes quant à la qualité des actifs pour les prêts des banques multilatérales de développement au Soudan du Sud, au Tchad, en Éthiopie et en Égypte.

Le seul espoir de voir cesser le cauchemar soudanais est un cessez-le-feu, selon Boswell.

À l’heure actuelle, Washington et Riyad font tous deux pression en faveur d’un cessez-le-feu. Cependant, alors que le chaos continue de frapper non seulement la capitale du Soudan mais aussi d’autres régions du pays, la plupart des analystes et des habitants craignent le pire dans une région où «les conflits ont ravagé la vie quotidienne».


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'ambassade saoudienne en Syrie célèbre le jour de la fondation du Royaume

Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
Le vice-ministre des affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration. (Photo Fournie)
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  • Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration.
  • Le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a rencontré des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami.

DAMAS : L'ambassade d'Arabie saoudite en République arabe syrienne a organisé une réception à l'occasion de la Journée de la fondation du Royaume à son siège dans la capitale syrienne, Damas.

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Yasser Al-Jundi, ainsi que des membres du corps diplomatique accrédité en Syrie et un groupe d'hommes d'affaires et d'intellectuels ont assisté à la célébration, a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

Parallèlement, le ministre saoudien des Communications et des Technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a tenu des réunions de haut niveau avec des cadres supérieurs de grandes entreprises mondiales lors de la Future Investment Initiative à Miami, afin de renforcer les partenariats dans les domaines de la technologie, de l'intelligence artificielle, de l'investissement et du secteur spatial.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


Liban : le Hezbollah organise les funérailles de son chef devant une foule immense

Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
Une bannière géante portant les portraits du leader assassiné du Hezbollah, Hassan Nasrallah (à gauche), et de Hachem Safieddine, qui avait été choisi pour lui succéder avant d'être également tué, est suspendue sur une scène devant des rangées de chaises dans la cité sportive Camil Chamoun de Beyrouth, le 22 février 2025. (Photo Ibrahim AMRO / AFP)
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  • Près de cinq mois après, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef Hassan Nasrallah en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.
  • Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

BEYROUTH : Près de cinq mois après la mort de Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne dévastatrice sur Beyrouth, le Hezbollah organise dimanche les funérailles de son ancien chef en présence de dizaines de milliers de personnes attendues.

Hassan Nasrallah, figure emblématique du Hezbollah durant 32 ans, a été tué le 27 septembre à l'âge de 64 ans dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de la capitale libanaise, bastion du mouvement armé chiite.

Dès samedi, des partisans du Hezbollah sont arrivés en voiture depuis le sud et l'est du pays, agitant le drapeau du mouvement, et envahissant les routes déjà embouteillées.

Ces funérailles sont le premier événement populaire organisé par le Hezbollah depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu fin novembre, après plus d'un an de conflit avec Israël qui a affaibli le mouvement. Malgré le cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sporadiques contre le Liban.

Les funérailles, qui devraient paralyser le pays avec l'afflux de dizaines de milliers de personnes venant du Liban et de l'étranger, commenceront à 13 heures (11 heures GMT) dans le stade de la Cité sportive, en périphérie sud de Beyrouth.

D'immenses portraits de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine, son cousin et également tué dans une frappe israélienne en octobre après avoir été choisi pour lui succéder, ont été affichés dans le stade. Ses funérailles sont également célébrées ce dimanche.

Selon les organisateurs, plus de 23 000 sièges ont été installés sur la pelouse, en plus des 55 000 places sur les gradins.

Des écrans seront également déployés dans les rues avoisinantes, où 35 000 sièges sont prévus pour les hommes et 25 000 dans un secteur réservé aux femmes.

Selon la télévision du Hezbollah, al-Manar, 70 points d'accueil offriront de l'eau, de la nourriture et même un hébergement aux voyageurs.

Après la cérémonie, les participants se dirigeront vers le lieu de l'enterrement, près des deux routes menant à l'aéroport.

Le corps de Hassan Nasrallah avait été enterré secrètement dans un lieu inconnu, en attendant la fin de la guerre.

- « Démonstration de soutien » -

« Nous voulons faire de ces obsèques une démonstration de soutien », a déclaré Naïm Qassem, le chef du Hezbollah, qui doit prononcer un discours et a appelé à une « participation massive ».

Le Hezbollah a invité les responsables libanais à assister aux obsèques, où près de 79 pays seront représentés, selon les organisateurs.

L'Iran a confirmé sa participation « à un haut niveau ». Selon des médias iraniens, le président du Parlement, Mohammad-Bagher Ghalibaf, devrait être présent.

Des représentants des factions irakiennes pro-iraniennes et d'autres alliés du Hezbollah au sein de l'« axe de la résistance » contre Israël sont également attendus.

4 000 soldats et membres des forces de l'ordre libanaises sont mobilisés, selon une source des services de sécurité, tandis que 25 000 hommes du Hezbollah assureront la sécurité à l'intérieur du stade, selon la chaîne de télévision al-Manar.

Le trafic aérien à l'aéroport sera suspendu entre 12 h et 16 h. L'ambassade des États-Unis et le consulat français ont demandé à leurs ressortissants d'éviter la zone.

- « Un jour difficile » -

Les organisateurs ont exhorté les citoyens à éviter les tirs en l'air, habituels lors des funérailles au Liban, alors que les licences de port d'armes sont gelées du 22 au 25 février.

L'armée libanaise a interdit les prises de vue par drones jusqu'à dimanche soir.

Hassan Nasrallah avait acquis une stature régionale après le retrait israélien du Liban en 2000 et durant la guerre de 2006 contre Israël, mais sa popularité s'est érodée après l'implication du Hezbollah en Syrie aux côtés de l'ancien président Bachar el-Assad.

Sa mort a été un choc pour ses partisans, comme Maryam Chourba, 80 ans, qui compte assister aux funérailles.

« C'est un jour difficile », dit-elle depuis la banlieue sud de Beyrouth. « Sayyed (Nasrallah) nous était très cher, et quoi que nous fassions, nous ne pourrons jamais lui rendre justice. »

Le Hezbollah, qui a dominé la scène politique libanaise pendant des années, est cependant contesté par de nombreux Libanais qui lui reprochent d'être « un État dans l'État ».


Israël retarde la libération de Palestiniens pour des raisons de « cérémonies humiliantes » imposées aux otages

L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
L'otage israélien Tal Shoham est guidé par des militants palestiniens du Hamas avant d'être remis à la Croix-Rouge lors de sa libération à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 22 février 2025. Des militants masqués ont fait défiler Tal Shoham et Avera Mengistu sur scène dans la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant de les remettre à des représentants de la Croix-Rouge. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • Israël a annoncé reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.
  • Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

JERUSALEM : Israël a annoncé dimanche reporter les libérations de prisonniers palestiniens, prévues dans le cadre du fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza, en attendant que le Hamas garantisse qu'il mettra fin aux « cérémonies humiliantes » pour les otages libérés.

Le Hamas a effectivement libéré six otages. Mais cet échange a été assombri par la confusion qui a régné sur le sort de l'otage Shiri Bibas, finalement confirmée morte samedi matin. Comme les précédents, l'echange a été marqué par des mises en scène du Hamas qui a exhibé cinq otages sur des podiums, face à la foule, avant de les remettre au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

Alors que la libération de 620 prisonniers palestiniens était prévue, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a confirmé à l'issue d'une réunion sécuritaire qu'elle n'aurait pas lieu.

« Il a été décidé de retarder la libération des terroristes (prisonniers palestiniens, ndlr) qui était prévue samedi, jusqu'à ce que la libération des prochains otages soit assurée sans cérémonies humiliantes », a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau dans la nuit.

Le Hamas a accusé Israël de « violation flagrante » de l'accord de trêve.

Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, occupée par Israël, des familles attendaient pourtant avec impatience la libération de leurs proches et sont reparties bredouilles.

« Notre Seigneur nous donnera la patience et nous attendrons simplement jusqu'à la libération de nos fils », a réagi auprès de l'AFP Oumm Alaa, après avoir attendu en vain la libération de son fils à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Samedi, lors des premières libérations à Rafah, où des combattants en treillis s'étaient déployés, Tal Shoham, un Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans enlevé le 7 octobre 2023, a été contraint de prononcer quelques mots.

À ses côtés se tenait, l'air hagard, Avera Mengistu, 38 ans, otage depuis plus de dix ans à Gaza. Il avait été filmé en 2014 alors qu'il escaladait la barrière séparant le territoire d'Israël.

Le même scénario s'est répété à Nousseirat, dans le centre de Gaza, pour la libération d'Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, âgés de 22 à 27 ans, enlevés au festival de musique Nova. Les trois hommes sont apparus souriants après 505 jours de captivité.

Ces mises en scène ont été dénoncées à plusieurs reprises par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.

Samedi soir, la branche armée du Hamas a également publié une vidéo apparemment tournée dans la journée à Nousseirat, montrant deux otages regardant la libération des trois Israéliens et suppliant Benjamin Netanyahu de les libérer.

Le Forum des familles d'otages a qualifié la vidéo de « dérangeante », y voyant une « démonstration de cruauté particulièrement écœurante ».

Malgré ces scènes, des centaines d'Israéliens ont suivi en direct à Tel Aviv, sur la « place des otages », la retransmission des libérations, entre sanglots et explosions de joie.

Depuis le début de la trêve le 19 janvier, 29 otages israéliens, dont quatre ont été retrouvés décédés, ont été remis à Israël, en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens.

Selon le Hamas, seuls quatre otages morts devront encore être rendus à Israël avant la fin de la première phase de l'accord.

Le mouvement a déclaré qu'il était prêt à libérer « en une seule fois » tous les otages qu'il détient encore durant la deuxième phase, censée mettre fin définitivement à la guerre.

Cependant, les négociations indirectes sur cette deuxième étape ont été retardées à la suite d'accusations mutuelles de violations de la trêve.

Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a averti samedi que le Hamas serait « détruit » s'il ne libérait pas « immédiatement » tous les otages.

Benjamin Netanyahu avait de son côté juré vendredi de faire payer au Hamas le prix fort de sa violation « cruelle » du cessez-le-feu, après avoir affirmé qu'un corps restitué la veille n'était pas celui de l'Israélienne Shiri Bibas, comme annoncé initialement.

Symbole du drame des otages, cette femme avait été capturée le 7 octobre 2023 avec ses deux fils Kfir et Ariel, alors âgés de huit mois et demi et quatre ans.

La dépouille de Shiri Bibas a finalement été restituée dans la nuit de vendredi à samedi. Et l'autopsie de Shiri Bibas et de ses deux enfants n'a révélé aucun indice de blessure causée par un bombardement, a déclaré samedi soir Chen Kugel, chef de l'Institut national de médecine légale.