Les Houthis lancent leurs camps d’été

Des hommes armés se tiennent devant la mosquée Al-Saleh à Sanaa le dimanche (Photo, AFP).
Des hommes armés se tiennent devant la mosquée Al-Saleh à Sanaa le dimanche (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Les Houthis lancent leurs camps d’été

  • Des journalistes, des militants et groupes de défense des droits de l’homme yéménites expriment leur indignation face aux appels de la milice à rejoindre ses programmes
  • Le groupe d’experts des Nations unies a déclaré en mars que des centaines d’enfants yéménites avaient été recrutés dans les camps d’été des Houthis

AL-MUKALLA: Les Houthis ont mis en place des camps d’été annuels dans les régions sous leur contrôle au Yémen. Ils invitent les parents à permettre à leurs enfants de se rendre dans ces lieux pour y suivre une formation.

Les détracteurs des Houthis, soutenus par l’Iran, affirment que l’objectif principal de ces camps est d’endoctriner et de recruter les jeunes Yéménites.

Les responsables houthis ont introduit des programmes d’été dans des écoles et d’autres lieux, de Hodeidah, à l’ouest, à la capitale Sanaa, ainsi que dans d’autres régions.

Des enfants âgés d’à peine 10 ans font la queue pour recevoir un enseignement religieux et identitaire de la part des Houthis.

Le mouvement affirme vouloir attirer plus d’un million de personnes dans ses camps.

Des journalistes, des militants et groupes de défense des droits de l’homme yéménites expriment leur indignation face aux appels de la milice à rejoindre les camps, arguant que les Houthis les utilisent pour endoctriner les enfants et leur fournir un entrainement militaire avant de combattre les forces gouvernementales.

Des images ont été diffusées montrant un instructeur houthi enseignant à des jeunes comment utiliser un fusil d’assaut AK-47.

Abdallah al-Monaifi, journaliste yéménite, a révélé que les programmes d’été des Houthis endoctrinaient les enfants avec des idéologies radicales et que les camps constituaient une menace pour les familles et les communautés. 

«Dans les camps d’été des Houthis, l’objectif est de transformer les enfants yéménites d’individus libres d’esprit et porteurs de valeurs humaines, en une foule aveugle, animée par la superstition et des pensées violentes et terroristes qui constituent une menace pour la société et la famille», a-t-il déclaré.

Les camps enseigneraient aux enfants à vénérer les dirigeants houthis et à mépriser le gouvernement yéménite.

Hamza al-Jubaihi, militant des médias yéménites qui a passé cinq ans en détention entre les mains des Houthis, a exhorté les parents à ne pas répondre aux appels à inscrire leurs enfants.

Al-Jubaihi a déclaré: «Soyez conscients, parents des groupes cibles et tous les Yéménites, que la milice houthie travaille constamment à imposer ses idées étrangères à la société yéménite et à l’utiliser comme référence culturelle et doctrinale.»

Faisal al-Magedi a publié sur Twitter: «Vous vous faites des ennemis pour vous-même et pour le Yémen tout entier. Sauvez vos enfants avant de ne plus pouvoir les récupérer.»

Les associations yéménites de défense des droits de l’homme se sont également jointes à la condamnation des centres d’endoctrinement des Houthis et ont appelé au sauvetage immédiat des enfants.

La Coalition yéménite pour la surveillance des violations des droits de l’homme, également connue sous le nom de Coalition Rasd, a déclaré dans un communiqué: «Le groupe Houthi continue d’endoctriner les enfants dans des camps d’été avec l’idéologie djihadiste, en encourageant une culture de la violence, en glorifiant les combats et en propageant des croyances sectaires. Les camps d’été pour enfants portent atteinte à la psyché de la jeunesse yéménite.»

Le groupe d’experts des Nations unies a déclaré en mars que des centaines d’enfants yéménites avaient été recrutés dans les camps d’été des Houthis et que le mouvement recourait à la fois à la contrainte et à l’intimidation pour attirer les jeunes dans ses camps.

Les experts ont déclaré dans leur rapport: «Le groupe d’experts a constaté que les Houthis poursuivaient l’endoctrinement, le recrutement et, dans certains cas, l’entraînement militaire d’enfants dans les camps d’été, notamment dans les gouvernorats de Sanaa et de Hodeidah, et qu’ils utilisaient des enfants comme combattants.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.