Soudan: l'exode continue, le cessez-le-feu globalement respecté à Khartoum

Des affrontements intenses entre les forces paramilitaires de soutien rapide et l'armée ont forcé les habitants à fuir Khartoum pour leur sécurité (Photo, Reuters).
Des affrontements intenses entre les forces paramilitaires de soutien rapide et l'armée ont forcé les habitants à fuir Khartoum pour leur sécurité (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 25 avril 2023

Soudan: l'exode continue, le cessez-le-feu globalement respecté à Khartoum

  • L'armée et les paramilitaires ont confirmé le cessez-le-feu, mais on ignore encore si les combats ont cessé dans la capitale Khartoum
  • Explosions, raids aériens et tirs n'ont pas cessé depuis le 15 avril à Khartoum, poussant à l'exode des milliers d'habitants de la capitale plongée dans le chaos

KHARTOUM: Un cessez-le-feu de 72 heures conclu au Soudan entre les belligérants sous l'égide des Etats-Unis est globalement respecté mardi à Khartoum, tandis que les pays étrangers intensifient leurs efforts pour évacuer leurs ressortissants de ce pays d'Afrique du Nord-Est en proie au chaos.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'est inquiétée de risques biologiques "très élevés" après l'occupation "par des belligérants" d'un "laboratoire public de santé" de la capitale, où l'on pouvait trouver des agents pathogènes de la rougeole, du choléra et de la poliomyélite.

Dix jours après le début des combats qui ont fait des centaines de morts, les explosions et les tirs se sont faits rares à Khartoum jusqu'à la mi-journée. Mais comme à chaque annonce de cessation temporaire des hostilités, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, et l'armée du général rival Abdel Fattah al-Burhane, se sont mutuellement accusés de violer la trêve.

En revanche, il était impossible dans l'immédiat de savoir si les violents combats qui faisaient rage dans la vaste région du Darfour (ouest) depuis le début des hostilités le 15 avril avaient baissé en intensité.

Plus de 450 personnes ont été tuées et plus de 4.000 autres blessées depuis la mi-avril au Soudan, selon le dernier bilan de l'ONU, mais "après d'intenses négociations", l'armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) "ont accepté un cessez-le-feu dans tout le pays", a affirmé le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, peu avant l'entrée en vigueur de la trêve à minuit (22H00 GMT lundi).

Soudan : l'Allemagne organise mardi soir son dernier vol d'évacuation

L'Allemagne va procéder mardi soir à un dernier vol d'évacuation du Soudan vers la Jordanie de ses ressortissants ainsi que de citoyens d'autres pays, a annoncé mardi le gouvernement.

"Le dernier vol d'évacuation du Soudan vers la Jordanie aura lieu ce soir (mardi)", ont indiqué les ministères allemand des Affaires étrangères et de la Défense dans un communiqué, précisant qu'"aucun autre vol d'évacuation allemand (n'était) prévu depuis cette région".

"Les Allemands encore présents au Soudan et qui n'ont pas pu se rendre à l'aéroport jusqu'à présent seront également pris en charge par nos partenaires internationaux lors de leurs vols d'évacuation dans les prochains jours", ajoute le ministère.

"Près de 500 personnes de 30 pays ont pu être évacuées de Khartoum grâce à notre soutien, c'est une énorme performance", a salué la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock.

A bord des derniers vols affrétés par l'armée allemande figuraient ainsi des dizaines de Néerlandais, Canadiens ou encore Jordaniens, détaille le ministère des Affaires étrangères.

L'Allemagne jugeait "important" que les évacuations ne concernent "pas uniquement le personnel de notre ambassade, mais tous les Allemands sur place et nos partenaires", relève Mme Baerbock, citée dans le communiqué.

Ces évacuations par l'armée allemande sont en partie rendues possibles par le fait que l'Allemagne gère, selon le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, l'aéroport à partir duquel elles sont assurées.

"En fonction de la durée de leur présence, nous nous tenons prêts à prendre la relève s'ils décident que l'évacuation est terminée", a assuré M. Wallace devant une commission parlementaire.

Cessez-le-feu définitif? 

L'armée et les paramilitaires ont confirmé une "trêve dédiée à l'ouverture de couloirs humanitaires".

Profitant de cette potentielle accalmie, jusqu'à 270.000 personnes pourraient encore fuir au Tchad et au Soudan du Sud voisins, a alerté mardi l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Khaled Omar Youssef, des Forces de la liberté et du changement (FLC), le bloc civil limogé par le putsch mené en 2021 par les deux généraux alors alliés, s'est félicité "d'une médiation américaine" qui a établi, avec les civils, "des contacts avec l'armée et les FSR" en vue "de cette trêve humanitaire. Elle permettra un dialogue sur les modalités d'un cessez-le-feu définitif", a-t-il déclaré à l'AFP.

M. Blinken a dit, lui, oeuvrer avec des alliés à l'élaboration d'une "commission" chargée de négocier la cessation permanente des hostilités au Soudan. L'armée a évoqué une médiation "saoudo-américaine".

L'intensité des combats dans plusieurs quartiers de la capitale avait de fait baissé depuis le début samedi des évacuations d'étrangers.

Dans d'autres secteurs toutefois, les affrontements ont été ces derniers jours plus destructeurs. Sur des vidéos mises en ligne, qui n'ont pas pu être authentifiées dans l'immédiat par l'AFP, magasins incendiés, des immeubles écrasés et civils hagards au milieu des décombres encore fumant témoignent de la violences des raids aériens et des tirs d'artillerie.

Dalia Mohammed a fui Khartoum pour se rendre à Port-Soudan, sur la côte est. "On s'est retrouvés à la rue, on est devenus des déplacés à cause de quelque chose qui n'a rien à voir avec nous: ça ne concerne que deux hommes et leurs troupes surarmées", se lamente-t-elle.

Ceux qui ne peuvent pas quitter la capitale, plongée dans le chaos, tentent de survivre, privés d'eau et d'électricité, soumis aux pénuries de nourriture et aux coupures d'internet et de téléphone.

Le conflit risque d'"envahir toute la région et au-delà", a prévenu le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Le Conseil de sécurité doit se réunir mardi soir au sujet du conflit.

- Long voyage -

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, s'est félicité de la trêve, exhortant "les deux parties à la respecter pleinement". En attendant, les départs d'étrangers se poursuivent.

Mardi, le Royaume-Uni a annoncé entamer l'évacuation de ses ressortissants, trois jours après celle de ses diplomates.

Plus de 1.000 ressortissants de l'UE ont pu partir, la France annonçant mardi avoir évacué 538 personnes parmi lesquelles 209 Français. L'Ukraine a elle pu faire sortir du pays 138 personnes incluant 87 de ses ressortissants.

Tokyo a dit de son côté avoir évacué "tous les Japonais qui se trouvaient à Khartoum" et désiraient partir.

Environ 700 employés internationaux de l'ONU, d'ONG et d'ambassades "ont été évacués vers Port-Soudan", a indiqué l'ONU.

Des dizaines d'autres employés humanitaires ont été évacués vers le Tchad depuis le Darfour, la région la plus touchée par les combats avec Khartoum.

Cinq humanitaires ont été tués et, selon le syndicat des médecins, près des trois quarts des hôpitaux sont hors service.


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).