Soudan: Le PAM suspend son aide après la mort de trois humanitaires

Des volutes de fumée s'élèvent alors que l'armée et les paramilitaires s'affrontent dans une lutte pour le pouvoir, à Khartoum, au Soudan, le 15 avril 2023 sur cette photo obtenue sur les réseaux sociaux (Photo, Reuters).
Des volutes de fumée s'élèvent alors que l'armée et les paramilitaires s'affrontent dans une lutte pour le pouvoir, à Khartoum, au Soudan, le 15 avril 2023 sur cette photo obtenue sur les réseaux sociaux (Photo, Reuters).
L'armée soudanaise salue des soldats fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge, le 16 avril 2023 (Photo, AFP).
L'armée soudanaise salue des soldats fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge, le 16 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Lundi 24 avril 2023

Soudan: Le PAM suspend son aide après la mort de trois humanitaires

  • Le Conseil de sécurité de l'ONU abordera la situation au Soudan à huis clos lundi
  • Au moins 56 civils ont été tués en 24 heures

ROME: Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé dimanche la suspension de ses opérations au Soudan après la mort samedi de trois humanitaires qui travaillaient pour cette agence spécialisée de l'ONU dont le siège est à Rome.

"Nous sommes obligés de suspendre temporairement nos opérations au Soudan le temps d'analyser l'évolution de la situation sécuritaire", indique la directrice du PAM, Cindy McCain, citée dans un communiqué.

Trois humanitaires du PAM ont été tués dans les combats qui font rage au Soudan depuis samedi entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", et l'armée régulière, a annoncé dimanche l'émissaire de l'ONU dans ce pays d'Afrique du Nord-Est.

Ils ont été tués "samedi en accomplissant leur travail au Darfour-Nord", dans l'ouest près du Tchad, qui a fermé sa frontière samedi à cause des violences, précise dans un communiqué Volker Perthes. Il ajoute que des "bâtiments humanitaires auraient été touchés et d'autres pillés au Darfour", bastion historique des FSR.

Humanitaires de l'ONU tués au Soudan: les responsables doivent être «traduits en justice»

Les responsables de la mort des trois humanitaires du Programme alimentaire mondial (PAM) dans les combats au Soudan doivent être "traduits en justice au plus tôt", a réclamé dimanche le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

M. Guterres "condamne fermement" la mort de civils, dont celle de ces trois humanitaires, a ajouté son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.

"Les locaux des Nations unies et d'autres organisations humanitaires ont également été touchés par des projectiles et pillés dans plusieurs endroits du Darfour", a-t-il regretté.

Le Conseil de sécurité de l'ONU abordera la situation au Soudan à huis clos lundi, ont déclaré des sources diplomatiques à l'AFP.

Le PAM précise pour sa part qu'un des avions utilisé pour ses opérations a également été endommagé samedi à l'aéroport international de Khartoum.

"Le PAM est engagé dans l'assistance à la population soudanaise qui fait face à une terrible insécurité alimentaire, mais nous ne pouvons pas faire notre travail, qui sauve des vies, si la sécurité de nos équipes et partenaires n'est pas assurée", assure Mme McCain.

"Toute perte de vie dans l'exercice humanitaire est inacceptable et je demande des mesures immédiates pour garantir la sécurité de ceux qui sont encore présents", poursuit la responsable.

"Les travailleurs humanitaires sont neutres et ne devraient jamais être des cibles. Menacer nos équipes rend impossible de travailler en sécurité", rappelle Mme McCain, demandant aux parties en conflit de trouver un accord pour "assurer la sécurité des travailleurs humanitaires sur le terrain".

Ceci permettrait de "poursuivre l'assistance humanitaire qui sauve des vies aux gens au Soudan. Ils restent notre principale priorité", conclut la directrice du PAM.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Short Url
  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

Short Url
  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".