RAMALLAH: Israël a fait l'objet de nouvelles critiques dimanche au sujet de la répression de la mosquée Al-Aqsa et de Jérusalem-Est.
Les mesures prises par Israël et le soutien que leur apportent les États-Unis ne mèneront pas à la sécurité et à la stabilité, a averti Nabil Abu Rudeineh, porte-parole de la présidence palestinienne.
Ses propos interviennent alors que la tension est montée dimanche à Al-Aqsa et à Jérusalem-Est à la suite de mesures agressives prises par les forces de sécurité israéliennes.
Les autorités ont attaqué samedi soir les fidèles rassemblés dans la mosquée Al-Aqsa pour la prière, dans le but de les éloigner de force.
Cette démarche visait à permettre à des centaines de colons israéliens de prendre d'assaut la mosquée sous protection policière le lendemain matin.
Selon le Waqf de Jérsusalem, 912 colons ont fait irruption à Al-Aqsa dimanche.
Les forces armées israéliennes et les agents des services de renseignement déployés à Al-Aqsa étaient répartis à travers le site, en particulier dans la salle de prière d'Al-Qibli.
Ils ont escorté les colons qui ont pris d'assaut la mosquée.
Au même moment, la police israélienne déployée à la porte Al-Silseleh contrôlait l'identité des personnes arrivant à Al-Aqsa pour prier et empêchait les jeunes hommes d'accéder au site.
Les provocations israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa sont «inacceptables» et «transformeront ses cours en champ de bataille», ce qui entraînera une grave détérioration de la situation, a averti le porte-parole de la présidence palestinienne.
«Les fidèles ont condamné les mesures et les actions inacceptables qui contribuent à enflammer la région et à l'entraîner vers l'abîme», a ajouté M. Abu Rudeineh, déplorant les attaques quotidiennes contre les lieux saints pendant le ramadan.
Le porte-parole de la présidence a tenu le gouvernement d'occupation israélien pour responsable de la détérioration de la situation en raison des tourments qu'il ne cesse d'infliger aux fidèles.
Les autorités israéliennes ont par ailleurs prolongé la fermeture des postes de frontière de la Cisjordanie et de la bande de Gaza jusqu'au 12 avril à minuit.
Israël a fermé ses installations liées au ramadan en raison de la dégradation de la sécurité.
Les Palestiniens affirment que ces fermetures s'inscrivent dans une politique de punition collective de la Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Les forces israéliennes ont également annoncé la fermeture de la mosquée Ibrahimi à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, pendant deux jours à partir de dimanche, en raison des fêtes juives.
Nidal al-Ja'bari, directeur général du Waqf islamique d'Hébron, a dénoncé la fermeture de la mosquée, la décrivant comme une «violation flagrante» et une «attaque provocatrice» contre le droit des musulmans à pratiquer leur culte.
Les forces armées israéliennes ont également renforcé les mesures de sécurité.
Les autorités ont fermé tous les postes de contrôle militaires et les portes électroniques menant à la mosquée Ibrahimi afin d'empêcher les colons de célébrer la Pâque juive dans la mosquée et ses jardins.
Hefzy Abu Sneineh, l'imam et prédicateur de la mosquée Ibrahimi à Hébron – la deuxième mosquée la plus importante pour les musulmans dans les territoires palestiniens après Al-Aqsa – a déclaré à Arab News que la mosquée Ibrahimi était entièrement fermée aux musulmans, y compris ses places extérieures.
M. Abu Sneineh a indiqué que 1 000 fidèles accomplissent les prières de Tarawih chaque jour dans la mosquée Ibrahimi, et environ 2 500 les prières d'Asr chaque jour.
Ces fidèles seront contraints de se rendre dans d'autres mosquées éloignées de la ville pendant la période de bouclage de deux jours, a-t-il ajouté.
L'armée israélienne a renforcé ses troupes déployées en Cisjordanie avec trois brigades supplémentaires et la police des frontières à Jérusalem.
Le chef de l'opposition israélienne, Yair Lapid, a commenté la situation tendue à Jérusalem.
Il a déclaré que le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, ne cherchait qu'à enflammer le Moyen-Orient. «C'est ce qui arrive lorsque le lieu (la mosquée Al-Aqsa) est confié à l'homme le plus extrémiste d'Israël», a-t-il indiqué.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com