Au Salon de l'agriculture, un «job dating» pour les futures sentinelles de la foret

Le président du Rassemblement national (RN) d'extrême droite français Jordan Bardella (C) s'exprime à côté de la vache Salers Ovalie lors de sa visite au 59e salon de l'agriculture à Paris le 3 mars 2023. L'édition 2023 du Salon international de l'agriculture a lieu à Paris du 25 février au 5 mars 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Le président du Rassemblement national (RN) d'extrême droite français Jordan Bardella (C) s'exprime à côté de la vache Salers Ovalie lors de sa visite au 59e salon de l'agriculture à Paris le 3 mars 2023. L'édition 2023 du Salon international de l'agriculture a lieu à Paris du 25 février au 5 mars 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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Publié le Samedi 04 mars 2023

Au Salon de l'agriculture, un «job dating» pour les futures sentinelles de la foret

  • L'ONF a besoin d'embaucher 150 techniciens forestiers pour entretenir les massifs qui souffrent d'une sécheresse aiguë, prévenir les incendies et accueillir les promeneurs.
  • Vendredi, c'est la première fois que l'ONF organise un «speed-jobing», une manière détendue et informelle d'aller à la rencontre d'un public «intéressé» mais souvent «indécis»

PARIS: L'un veut "protéger la nature", un autre "changer d'air": sur le stand de l'Office national des forêts (ONF) au Salon de l'agriculture, collégien, juriste ou ouvrier participent à un "speed-jobing", pour "chercher des infos" et peut-être leur "futur boulot".

Cette année, l'ONF, qui gère les 11 millions d'hectares de forêts publiques françaises, a besoin d'embaucher 150 techniciens forestiers pour entretenir les massifs qui souffrent d'une sécheresse aiguë, prévenir les incendies et accueillir les promeneurs.

"On a vu ces derniers temps apparaître des profils de reconversion: des gens qui aspirent à des métiers qui ont du sens, des gens qui témoignent d'une réflexion sur le changement climatique", explique Nadia Denarié, cheffe du département parcours et compétences à l'ONF, qui s'apprête à lancer une vaste campagne de communication sur ses métiers qui vont du garde forestier au commercial pour la vente du bois.

Vendredi, c'est la première fois que l'ONF organise un "speed-jobing", une manière détendue et informelle d'aller à la rencontre d'un public "intéressé" mais souvent "indécis".

Morgan, 13 ans, sait déjà ce qu'il veut: "J'ai envie de protéger la nature. Il y a des animaux qui souffrent. Si on protège les arbres, on protège leur habitat", explique-t-il à l'AFP.

Le collégien a grandi à Boury-en-Vexin (Oise), tout près du parc régional naturel du Vexin, et n'a pas aimé voir "plein de plastique, parfois des décharges sauvages" dans sa forêt. Il voudrait faire partie d'une "police de l'environnement".

"Spécialement pour venir voir l'ONF", ses parents l'ont autorisé à manquer une journée d'école. Eux veulent s'assurer qu'il y aura des débouchés professionnels pour leur fils quand il aura fini ses études.

Caroline Boulesteix, responsable nationale du recrutement à l'ONF, les rassure: "Nous avons 2.500 techniciens forestiers sur 8.200 employés à l'ONF, les forêts seront toujours là demain et il faudra les gérer".

A la table voisine, un métallurgiste au chômage est venu déposer un CV. Il ne "connaît rien" à la forêt mais veut apprendre. Un surveillant de prison est venu se renseigner. Il aimerait bien quitter la pénitentiaire pour vivre au grand air.

"Il y a quelques années, on n'aurait pas été intéressés, mais aujourd'hui, on n'écarte aucun profil. On a besoin de renouveler les effectifs" pour compenser les départs en retraites, explique Nadia Denarié.

«Faire quelque chose»

Et l'ONF va avoir besoin de bras, pour planter le "milliard d'arbres" en dix ans promis par le président Emmanuel Macron: il s'agit de renouveler une forêt française en souffrance dont le tiers au moins est menacé par les effets du changement climatique, avec des attaques accrues de ravageurs qui profitent de températures en hausse comme les scolytes dans les massifs de résineux du Grand Est.

L'office, qui a perdu un tiers de ses effectifs en 25 ans, va, cette année, non seulement cesser de supprimer des postes mais pouvoir embaucher: 60 postes sont en cours de recrutement, notamment pour lutter contre les incendies, après un été 2022 dévastateur où plus de 70.000 hectares sont partis en fumée.

"Le profil d'un agent de la pénitentiaire, dans ce contexte, peut avoir des avantages: c'est quelqu'un d'assermenté, qui sera habilité à effectuer des contrôles et à verbaliser au sein de patrouilles DFCI (Défense des forêts contre l'incendie)", explique Nadia Denarié.

A la table du "speed-jobing", les plus nombreux sont les lycéens. Beaucoup ont encore en tête les images des flammes avalant les forêts de leur enfance: l'un en Gironde, l'autre dans le massif de l'Estérel (Var). Ils veulent "faire quelque chose" d'utile pour "leur" forêt.

Enzo Belen, 18 ans, quitte le lycée agricole Vert d'Azur d'Antibes dans quelques mois et rêve d'entrer en apprentissage à l'ONF. La solitude des hivers, à arpenter un massif sans parfois croiser âme qui vive pendant 24 heures, ne lui fait pas peur. "J'ai déjà fait des stages à l'ONF. Je suis prêt à aller n'importe où en France."

Au Salon 2023, l'agriculture à l'épreuve du climat

Le goût d'un fromage, la nature d'un vin ou le visage d'une forêt: les bouleversements du climat n'épargnent pas l'agriculture. Tour de piste des initiatives et solutions glanées dans les allées du Salon de l'agriculture 2023.

«Du brin d'herbe au fromage»

La production des salers, cantal et autres fromages AOP (appelation d'origine protégée) typiquement français va devoir être "repensée", prédit Christophe Chassard, chercheur à l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement).

Car si l'herbe ne pousse plus, les agriculteurs n'ont d'autre choix que de demander une dérogation au strict cahier des charges de leur appelation.

Cet hiver, dans le Massif central, les vaches qui produisent la Fourme d'Ambert ont ainsi consommé jusqu'à 20% de fourrage extérieur à la zone géographique de l'AOP. Si cela se reproduit chaque année, une Fourme d'Ambert ne sera donc plus vraiment une Fourme d'Ambert, selon le cahier des charges actuellement en vigueur.

L'Inrae cherche ainsi des "solutions (...) du brin d'herbe au fromage", et même plus en amont, pour adapter les cahiers des charges tout en veillant à conserver "le coeur du produit ainsi que sa qualité".

Les chercheurs travaillent sur plusieurs pistes, des mélanges microbiens pour garder les goûts et les textures des fromages, à la sélection génétique pour trouver des races de vaches moins sensibles à la chaleur.

Graines d'avenir

"A vos marques, prêts, récoltez !". Côté Office national des forêts (ONF), des enfants s'arment de pinces en bois pour attraper des glands disséminés devant eux en un temps imparti.

Le gestionnaire des 11 millions d'hectares de forêt publique a souhaité cette année au Salon sensibiliser les plus jeunes à la collecte des graines, nécessaires au reboisement des forêts durement touchées par des maladies favorisées par le changement climatique: depuis 2018, ce dépérissement a concerné 300.000 hectares, soit "30 fois la surface de Paris".

Un autre atelier met les enfants au défi d'associer trois graines à un arbre en devenir: un séquoia, un chêne ou un cèdre de l'Atlas. Des essences de diverses régions de France ou du monde qui sont actuellement testées en forêt sur de petites surfaces, les "îlots d'avenir", pour voir si elles sauront s'adapter au climat de demain.

Super-cépages

L'Institut français de la vigne et du vin (IFV) a quant à lui décidé de présenter des cépages anciens ou hybrides qui résisteront davantage aux bouleversements environnementaux que subira le monde viticole.

Ces cépages "d'avenir" disputeront "le match contre le changement climatique", explique aux visiteurs Taran Limousin, ingénieur à l'IFV.

Plusieurs variétés ont déjà des atouts, dit-il, citant l'Assyrtiko, un cépage ancien venu de Grèce qui ne redoute pas la sécheresse, ou le jeune rouge Sirano, un hybride amériricano-européen qui craint peu le mildiou et l'oïdium, deux ravageurs de la vigne.

En 2021, de fortes pluies, gelées et épisodes de grêle avaient ravagé une partie des vignobles français et européens. L'été dernier, sécheresse et chaleurs caniculaires ont conduit plusieurs AOC (Appelations d'origine controlée) du Bordelais à irriguer leurs parcelles, sur dérogation.

Table ronde cinq étoiles

Pour parler "agriculture et climat", l'école AgroParisTech a choisi de recevoir des chercheurs du Giec ou encore l'agroclimatologue Serge Zaka.

Malgré les boulversements climatiques, l'agriculture a "énormément" de solutions afin de continuer à nourrir l'humanité, selon le scientifique.

Par exemple, les panneaux solaires pour "faire de l'ombre sur les sols" et les garder humides, ou des dispositifs numériques d'"alertes" permettant aux agriculteurs d'anticiper des événements météorologiques extrêmes, évoque-t-il.

Une autre solution sera de "mélanger les variétés", comme plusieurs sortes de blé tendre aux caractéristiques différentes sur une même parcelle, pour sécuriser un rendement minimum.

Car "l'été 2022 n'était pas un ovni, mais un avant-goût palpable de ce qui nous attend", prévient Nathalie de Noblet, directrice de recherche au Commissariat à l'énergie atomique.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.