Cela fait un an que la guerre fait rage en Ukraine. L’offensive lancée par Moscou contre Kviv à l’aube du 24 février 2022 ne s’est pas soldée par la prise éclaire de la capitale Ukrainienne. Ainsi « l’opération militaire spéciale » ordonnée par le président russe Vladimir Poutine et sensée être brève s’est transformée en une guerre conventionnelle longue et de grande envergure visant à départager le géant russe et son voisin dix fois inferieur en superficie, cinq fois en nombre d’habitant. Il faudra attendre six semaines après le début de l’offensive pour s’apercevoir que cette guerre était en train de se transformer en une guerre par procuration entre la Russie et l’occident. Ce dernier, les États Unis en tête prendrons d’une certaine manière la décision d’empêcher le président poutine d’arriver à ses fins en écrasant son petit voisin et le réintégrant dans sa sphère d’influence. L’occident mettra en place un plan de soutien financier et militaire qui donnera à Kviv les moyens de tenir face à l’armée russe largement supérieure en nombre et en armements. Il faudra donc aux occidentaux combler l’infériorité numérique de l’armée ukrainienne par une supériorité qualitative en fournissant des armes bien supérieures technologiquement afin d’établir un équilibre militaire sur le terrain. Pendant un an Moscou sera mise en échec sur la majeure partie du théâtre d’Operations. Si on exclut Marioupol ville portuaire stratégique sur la Mer d’Azov détruite dans sa presque totalité, l’armée russe ne remportera aucune victoire majeure sur le terrain. Bien au contraire cette dernière sera poussée à se retirer des faubourgs de Kharkiv deuxième ville en Ukraine. Plus tard elle évacuera des milliers de kilomètres dont elle avait pris le contrôle lors des premières semaines de l’offensive. Les pertes dans les deux camps sont d’une ampleur stupéfiante.
« C’est une guerre qui pourrait s’aggraver en se transformant petit à petit en une confrontation semi-directe entre la Russie et l’OTAN » Ali Hamadé
Les occidentaux estiment le nombre de morts dans les rangs des deux camps à plus de deux cent mille hommes. Un chiffre qui témoigne de cette guerre qui coute si cher à tous les niveaux. En effet les pertes de l’Ukraine au niveau de destructions de villes et de villages ainsi que d’infrastructures économiques sont à ce jour estimées à plusieurs centaines de milliards de dollars auxquelles viennent s’ajouter les pertes humaines qui dépasseraient cent mille personnes.
C’est une guerre qui coute très cher. Mais c’est aussi une guerre qui malgré la résistance farouche qu’oppose l’armée ukrainienne face à la machine de guerre russe pourrait bien s’aggraver en se transformant petit à petit en une confrontation semi-directe entre la Russie et l’OTAN. De quoi faire craindre des dérapages dangereux pour les uns comme pour les autres.
Il est vrai que Moscou peine à gagner du terrain et conclure avec l’Ukraine, combative et soutenue par l’occident. Mais il vrai aussi que de ce son côté l’Ukraine souffre du fait des pertes et dégâts massifs qui s’accumulent, et rendent la vie de la population plus difficile que jamais. Mais le pire est cette absence cruelle d’un projet crédible de paix qui mettrait fin à cette guerre habitée par le passé qui se joue au vingt et unième siècle. Les protagonistes ont grandement besoin d’un moyen qui les aideraient à se sortir de cette impasse qui bloque toutes les issues. Cette guerre, M. Poutine ne peut ni la perdre ni la gagner. De son côté l’Ukraine ne peut ni la gagner ni la perdre. Cela devrait rendre les deux camps ennemis plus lucides et réalistes, et surtout plus ouverts à l’idée de s’assoir à la table des négociations, car aucun des deux n’est capable de remporter une victoire écrasante qui lui permettrait d’imposer son dictat à l’autre partie.
Il est temps que la diplomatie entre en jeu avec des idées nouvelles et inventives, afin d’aider non seulement les Russes pris au piège du passé, mais aussi les Ukrainiens ainsi que les occidentaux qui pensent à tort vaincre la Russie sans qu’elle soit humiliée et donc infiniment plus dangereuse et imprévisible.
La diplomatie devra avoir le mot de la fin.
Ali Hamade est journaliste éditorialiste au journal Annahar, au Liban. Twitter: @AliNahar
NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est celle de l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.