Israël avertit que «tous les moyens sont possibles» pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire

La centrale nucléaire de Bushehr, au sud-est de la ville du même nom (Photo, AFP).
La centrale nucléaire de Bushehr, au sud-est de la ville du même nom (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 18 février 2023

Israël avertit que «tous les moyens sont possibles» pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire

  • L'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies a reproché ce mois-ci à l'Iran d'avoir apporté une modification non déclarée à l'interconnexion entre les deux grappes de machines avancées d'enrichissement de l'uranium
  • Alors que les troubles semblaient s'être calmés ces dernières semaines, les actes de désobéissance civile se sont poursuivis

MUNICH: Israël a déclaré vendredi que «tous les moyens possibles» étaient sur la table pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire et a demandé à la communauté internationale de faire davantage afin de mettre un terme à la prolifération d'armes de pointe par Téhéran.

Les pourparlers visant à relancer l'accord nucléaire de 2015 entre l'Iran et les puissances mondiales sont dans l'impasse depuis septembre.

Les pays occidentaux accusent l'Iran de formuler des exigences déraisonnables alors que toutes les parties semblaient sur le point de conclure un accord, mais aucune avancée n'était en vue. Téhéran a continué à développer son programme nucléaire.

Ce mois-ci, l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies a reproché à l'Iran d'avoir modifié, sans le déclarer, l'interconnexion entre les deux groupes de machines avancées qui enrichissent l'uranium jusqu'à une pureté de 60%, proche de la qualité militaire, dans son usine de Fordow. 

«Lorsque nous parlons d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, nous devons garder tous les moyens possibles — je répète, tous les moyens possibles — sur la table», a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, lors d'une réunion aux côtés de responsables des Émirats arabes unis et de Bahreïn en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité.

Yoav a révélé que l'Iran étendait sa prolifération d'armes avancées au-delà de la région, malgré un embargo en cours qui comprend des restrictions sur les missiles et les technologies connexes, qui dure jusqu'en octobre 2023 et qui englobe l'exportation et l'achat de systèmes militaires avancés. «L'Iran mène actuellement des discussions pour vendre des armes de pointe, notamment des drones et des munitions à guidage de précision, à pas moins de 50 pays différents», a-t-il précisé, faisant référence aux drones de combat et aux munitions guidées de précision et citant le Belarus et le Venezuela.

«La communauté internationale doit créer une alternative efficace à l'embargo agonisant — un mécanisme pratique de dissuasion et de résultats», a-t-il indiqué. 

On pense généralement qu'Israël possède son propre arsenal nucléaire, mais il ne le confirme ni ne le nie.

L'accord de 2015 limitait le programme d'enrichissement d'uranium de l'Iran afin de rendre plus difficile le développement d'armes nucléaires par Téhéran, en échange de la levée des sanctions internationales. L'Iran quant à lui, affirme la poursuite du développement de l'énergie nucléaire pour des raisons purement pacifiques.

La répression des manifestants par Téhéran et la vente de drones à la Russie dans le cadre de sa guerre contre l'Ukraine ont également accru les tensions avec les puissances occidentales, qui jugent que le régime iranien viole une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en acheminant des drones.

Pendant ce temps, des manifestations ont à nouveau secoué l'Iran après avoir semblé s'atténuer ces dernières semaines. Des manifestants ont appelé au renversement du régime, comme l'ont montré des vidéos en ligne vendredi.

Les marches dans de nombreuses villes, dont Téhéran, qui ont commencé jeudi soir et se sont poursuivies dans la nuit, ont marqué le 40e jour depuis l'exécution de deux manifestants le mois dernier. Mohammad Mehdi Karami et Mohammad Hosseini ont été pendus le 8 janvier. Deux autres personnes ont été exécutées en décembre.

Les manifestations qui ont déferlé sur l'Iran ont commencé en septembre dernier après la mort en détention d'une Iranienne kurde de 22 ans, Mahsa Amini, pour avoir bafoué la règlementation du hijab, qui exige que les femmes se couvrent entièrement leurs cheveux et leurs corps.

Ce vendredi, des vidéos ont montré des manifestations dans plusieurs quartiers de Téhéran ainsi que dans les villes de Karaj, Ispahan, Qazvin, Rasht, Arak, Mashhad, Sanandaj, Qorveh et Izeh dans la province du Khuzestan.

Une vidéo en ligne censée provenir de la ville chiite de Machhad, dans le nord-est, montre des manifestants scandant: «Mon frère martyr, nous vengerons ton sang.» D'autres vidéos montrent de grandes manifestations vendredi à Zahedan, capitale de la province du Sistan-Baloutchistan (sud-est), où vit la minorité baloutche d'Iran.

Le pouvoir judiciaire a déclaré qu'un tribunal avait licencié et emprisonné un commandant de police accusé d'avoir violé une jeune fille. L'incident a alimenté la colère avant les manifestations du 30 septembre, qui ont fait l’objet d’une répression à Zahedan où au moins 66 personnes ont été tuées.

Alors que les troubles semblaient s'être calmés ces dernières semaines, les actes de désobéissance civile se sont poursuivis.

Des chants antigouvernementaux retentissent chaque nuit à Téhéran et dans d'autres villes. La nuit, des jeunes dessinent des graffitis dénonçant la république ou brûlent des panneaux d'affichage ou des panneaux progouvernementaux sur les routes principales. Des femmes non voilées apparaissent dans les rues, les centres commerciaux, les magasins et les restaurants malgré les avertissements des autorités.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".