Séisme: Plus de 35000 morts, la Syrie ouvre deux points de passage avec la Turquie

Les proches des victimes se réchauffent avec un feu à côté des décombres des bâtiments effondrés, tandis que les équipes de secours continuent à rechercher des victimes et des survivants, à Kahramanmaras le 13 février 2023 (Photo, AFP).
Les proches des victimes se réchauffent avec un feu à côté des décombres des bâtiments effondrés, tandis que les équipes de secours continuent à rechercher des victimes et des survivants, à Kahramanmaras le 13 février 2023 (Photo, AFP).
Une photo aérienne montre des bâtiments effondrés à Antakya le 10 février 2023, après qu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est du pays plus tôt dans la semaine (Photo, AFP).
Une photo aérienne montre des bâtiments effondrés à Antakya le 10 février 2023, après qu'un séisme de magnitude 7,8 a frappé le sud-est du pays plus tôt dans la semaine (Photo, AFP).
Les secours émiratis continuent leurs opérations de recherche et de secours dans la ville de Jableh sous contrôle du régime dans la province de Latakia, au nord-ouest de la capitale syrienne, le 12 février 2023, à la suite d'un séisme mortel (Photo, AFP).
Les secours émiratis continuent leurs opérations de recherche et de secours dans la ville de Jableh sous contrôle du régime dans la province de Latakia, au nord-ouest de la capitale syrienne, le 12 février 2023, à la suite d'un séisme mortel (Photo, AFP).
Opérations de recherche et de secours dans la ville de Jableh contrôlée par le régime dans la province de Latakia, au nord-ouest de la capitale syrienne, le 12 février 2023, suite à un séisme mortel (Photo, AFP).
Opérations de recherche et de secours dans la ville de Jableh contrôlée par le régime dans la province de Latakia, au nord-ouest de la capitale syrienne, le 12 février 2023, suite à un séisme mortel (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 14 février 2023

Séisme: Plus de 35000 morts, la Syrie ouvre deux points de passage avec la Turquie

  • Le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même «doubler» selon l'ONU
  • Dans le sud de la Turquie, où l'aide afflue désormais, les sauveteurs ont extrait de nouveaux survivants des décombres

KAHRAMANMARAS: La Syrie a autorisé l'ouverture de deux nouveaux points de passage transfrontaliers avec la Turquie, afin d'accélérer l'arrivée de l'aide humanitaire dans les régions dévastées par le séisme du 6 février qui a fait plus de 35 000 morts dans les deux pays.

"Je salue la décision aujourd'hui du président syrien Bachar al-Assad d'ouvrir les deux points de passage de Bab Al-Salam et Al Ra'ee entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie pour une période initiale de trois mois", s'est félicité le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un communiqué.

Les appels à ouvrir de nouveaux points de passage entre la Turquie et le nord-ouest de la Syrie, dont certaines zones sont contrôlées par la rébellion, s'étaient multipliés ces derniers jours.

Bachar al-Assad a annoncé sa décision au chef humanitaire de l'ONU Martin Griffiths, qu'il a rencontré lundi à Damas, au moment où le Conseil de sécurité était réuni pour évoquer le sujet.

L'ouverture des deux nouveaux points de passage "va permettre à plus d'aide d'entrer, plus vite", s'est réjoui Antonio Guterres.

"Ce sera très simple", a commenté l'ambassadeur français à l'ONU, Nicolas de Rivière, à l'issue de la réunion du Conseil de sécurité. "Soit les deux points supplémentaires fonctionnent, et c'est bien (...) Il ne devrait y avoir aucun obstacle à franchir. Si ce n'est pas le cas, si ça ne marche pas, je pense que le Conseil de sécurité devra se remettre au travail", a-t-il prévenu.

"Si le régime est sérieux à ce sujet, si le régime est prêt à passer des mots aux actes, alors cela serait une bonne chose pour le peuple syrien", a de son côté réagi Ned Price, le porte-parole du département d'Etat américain.

Des survivants retrouvés

"Nous avons fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie", avait auparavant reconnu M. Griffiths sur Twitter. "Ils se sentent à juste titre abandonnés" en voyant que l'aide humanitaire n'arrive pas, et il faut "corriger cet échec au plus vite".

Avant le séisme, la quasi-totalité de l'aide cruciale pour plus de 4 millions de personnes vivant dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie était acheminée à partir de la Turquie par le poste frontière de Bab al-Hawa, dans le nord-ouest, jusqu'à ce jour le seul point de passage opérationnel.

Autre lueur d'espoir une semaine après le désastre, des victimes continuaient d'être retrouvées vivantes dans les décombres en Turquie.

Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s'alourdir et pourrait même "doubler" selon l'ONU: il s'élevait lundi soir à 35 331 morts - 31 643 morts dans le sud de la Turquie, selon l'Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3 688 morts en Syrie.

"72 663 personnes pourraient avoir perdu la vie et 193 399 personnes pourraient être blessés", selon un rapport de l'association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs. Le coût économique du séisme pourrait atteindre "84,1 milliards de dollars", indique la même source.

Des camions, avec à leur bord de quoi confectionner des abris à l'aide de bâches en plastique, ainsi que des couvertures, des matelas, des cordes ou encore des vis et des clous, ont franchi lundi la frontière turco-syrienne.

"Je n'ai rien pu faire", dit Abdelbaset Khalil, un infirmier anesthésiste syrien de la ville de Harim, dans la province d'Idlib tenue par les rebelles et frontalière de la Turquie, dont l'épouse et les deux filles ont été tuées dans le séisme alors qu'il se trouvait déjà au travail.

Selon un responsable du ministère syrien des Transports Suleiman Khalil, 62 avions chargés d'aide ont jusqu'à présent atterri en Syrie et d'autres sont attendus dans les heures et les jours à venir, en provenance en particulier d'Arabie saoudite.

Dans le sud de la Turquie, où l'aide afflue désormais, les sauveteurs ont extrait de nouveaux survivants des décombres.

Ces sauvetages sont inespérés, car ils sont intervenus bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe.

Cinq jours bloqué

Au cours de la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep.

Au total, plus de 34 000 personnes travaillent encore à la recherche de survivants, a souligné le vice-président turc Fuat Oktay.

Mais les centaines de milliers de sans-abris doivent devenir désormais la priorité.

Quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants et 400 000 évacuées, a ajouté Fuat Oktay.

A Antakya, l'Antioche de l'Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d'abandon, les secours sont désormais organisés.

A Kahramanmaras, à l'épicentre du tremblement de terre, 30 000 tentes ont été dressées, et 48 000 personnes sont hébergées dans les écoles et 11 500 dans des salles de sport, a fait savoir le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu.

Une forte présence policière et militaire est dorénavant visible, les autorités précisant qu'il s'agit d'empêcher les pillages, après des incidents ce week-end.

Désormais, d'après les équipes de l’AFP, à Antakya comme à Kahramanmaras, l'aide afflue.

Dans le même temps, les opérations de recherche ont pris fin à Şanlıurfa, Kilis, Osmaniye et Adana, selon les médias turcs.

En revanche, a noté le ministre de l'Intérieur, elles se poursuivent en 308 endroits à Kahramanmaras.


Israël retire ses condoléances après le décès du pape François

Dans son dernier message de Pâques, le pape avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qualifiant la situation humanitaire de «dramatique et déplorable». (AFP)
Dans son dernier message de Pâques, le pape avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, qualifiant la situation humanitaire de «dramatique et déplorable». (AFP)
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  •  Le ministère israélien des AE a ordonné la suppression de l'article quelques heures après sa publication, invoquant une «erreur»
  • Cette décision semble être liée à une critique virulente des actions d'Israël à Gaza et en Cisjordanie

LONDRES: Le ministère israélien des Affaires étrangères est revenu sur un message de condoléances diffusé sur les réseaux sociaux à la suite du décès du pape François, supprimant le message quelques heures seulement après sa publication.

Le message, apparu sur les comptes officiels X de plusieurs ambassades israéliennes dans le monde, se lisait comme suit: «Repose en paix, Pape François. Que sa mémoire soit une bénédiction.» Il était accompagné d'une image du pontife au Mur occidental de Jérusalem, le site le plus sacré pour le peuple juif.

Le ministère des Affaires étrangères a ensuite ordonné que le message soit retiré et a demandé aux ambassadeurs de ne pas signer les livres de condoléances dans les missions du Vatican à travers le monde, selon les médias israéliens.

Ce revirement aurait suscité la frustration des diplomates, en particulier dans les pays majoritairement catholiques, et provoqué des critiques internes à l'encontre de la direction du ministère.

Raphael Schutz, ancien ambassadeur d'Israël au Vatican, a déclaré: «Je pense que cette décision est une erreur. Nous ne devrions pas juger ainsi après la mort d'une personne.»

M. Schutz et d'autres diplomates ont fait valoir que la rétractation des condoléances risquait de nuire à l'image d'Israël auprès des 1,3 milliard de catholiques que compte la planète.

Le ministère des Affaires étrangères a déclaré que le message original avait été publié «par erreur», mais la décision de le retirer semble liée aux récentes critiques du pape François à l'égard des actions d'Israël à Gaza et en Cisjordanie.

Le pape, qui est décédé lundi à l'âge de 88 ans à la suite d'un accident vasculaire cérébral et d'une insuffisance cardiaque, s'était imposé comme l'un des critiques les plus virulents de la campagne militaire israélienne à Gaza.

Dans son dernier message de Pâques, il avait réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et qualifié la situation humanitaire de «dramatique et déplorable».

Le patriarche latin de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a déclaré que le défunt pape «était très proche de la communauté de Gaza, de la paroisse de Gaza3.

Le pape François a déclaré à propos des actions d'Israël à Gaza en novembre 2023: «Ce n'est pas une guerre, c'est du terrorisme.» Ses propos ont suscité de vives critiques de la part de responsables et de médias israéliens, dont un éditorial du Jerusalem Post l'accusant d'offrir un «soutien inconditionnel au Hamas».

Hormis un message de condoléances du président Isaac Herzog, qui a exprimé l'espoir que la mémoire du pape «inspire des actes de bonté et d'espoir pour l'humanité», les dirigeants israéliens ont, pour la majorité, gardé le silence. Le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa'ar n'ont fait aucune déclaration publique et n'ont publié aucun message sur les réseaux sociaux.

La décision de ne pas s'engager a suscité des critiques de la part de commentateurs israéliens et de membres du public, qui ont fait valoir qu'elle ne reflétait pas l'opinion de la plupart des Israéliens.

Des dirigeants politiques et religieux du monde entier ont exprimé leurs condoléances. Le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane d'Arabie saoudite ont envoyé des messages officiels déplorant la mort du chef de l'État de la Cité du Vatican.

Le pape François, qui a dirigé l'Église catholique pendant 12 ans, sera inhumé à Rome samedi. Des dirigeants du monde entier, y compris de la région arabe, devraient y assister. On ne sait pas encore si Israël enverra une délégation officielle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'envoyé spécial de l'ONU au Yémen rencontre des responsables houthis à Oman

L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014. (AFP)
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  • Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties"
  • Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël

MASCATE: L'envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Hans Grundberg, a rencontré des responsables des rebelles houthis jeudi à Oman pour discuter de "la nécessité de stabiliser la situation" dans ce pays de la péninsule arabique en guerre depuis 2014.

Dans un communiqué sur X, les services de M. Grundberg ont indiqué qu'il "avait rencontré ce jour (jeudi) à Mascate des haut responsables omanais, des membres de la direction d'Ansar Allah (nom officiel des Houthis, NDLR) et des représentants de la communauté diplomatique".

Les discussions étaient centrées "sur la nécessité de stabiliser la situation au Yémen pour permettre à tous les Yéménites de vivre dans la dignité et la prospérité, et répondre aux inquiétudes légitimes de toutes les parties, dont la région et la communauté internationale", indique le communiqué.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, les Houthis - qui font partie de "l'axe de résistance" contre Israël piloté par Téhéran - ont multiplié les attaques de missiles contre Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens.

Ils mènent aussi des attaques contre des navires accusés de liens avec Israël en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, perturbant le trafic international en mer.

Depuis le 15 mars, les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont lancé contre eux une campagne de bombardements, avec des raids quasi quotidiens, au lourd bilan humain selon les Houthis.

Les entretiens de l'envoyé spécial à Mascate interviennent deux jours avant un troisième cycle de pourparlers indirects entre les Etats-Unis et l'Iran sur le nucléaire iranien.

M. Grundberg a également réitéré la demande de l'ONU d'"une libération immédiate et sans condition des personnels diplomatiques ou appartenant aux Nations unies, à des ONG et à la société civile détenus au Yémen".

Au moins de juin 2024, les Houthis détenaient 13 employés de l'ONU, dont six du bureau des droits de l'Homme, plus de 50 membres d'ONG et un employé d'une ambassade.

Les rebelles les ont accusés de faire partie d'"un réseau d'espions américano-israéliens" opérant sous couvert d'action humanitaire, des allégations rejetées par le Haut-commissariat aux droits de l'Homme de l'ONU.


Gaza: 55 morts dans des frappes, Israël menace d'une offensive «plus vaste»

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes". (AFP)
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  • Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante"
  • La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée

GAZA: Israël a menacé jeudi de lancer une offensive "plus vaste" à Gaza si les otages n'étaient pas libérés du territoire palestinien, où au moins 55 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans des bombardements israéliens, selon des sources palestiniennes.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

"Si nous ne constatons pas de progrès dans le retour des otages dans un avenir proche, nous étendrons nos activités à une opération plus vaste", a dit le lieutenant général Eyal Zamir lors d'une visite aux troupes israéliennes dans le territoire assiégé.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël, lors de laquelle plus de 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza.

Plus tôt jeudi, l'armée a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord de la bande de Gaza, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes".

La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de leur côté de 55 morts depuis le début de la journée.

L'hôpital indonésien à Jabalia a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe sur un commissariat de police de cette ville du nord.

"Chaque jour, la mort" 

L'armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu'elle ciblait "des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique", un groupe allié.

"Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone", a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l'AFP. "Tout le monde s'est mis à courir et à crier".

Un autre bombardement sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile.

"La destruction n'épargne personne", s'est lamenté le cousin du père de famille, Nidal al-Sarafiti, auprès de l'AFP.

Plusieurs autres frappes ont tué au moins 40 personnes ailleurs, dont 12 dans une maison familiale à Jabalia.

Des images de l'AFP tournées dans une maison touchée à Khan Younès (sud) montrent des personnes éteignant les flammes et d'autres inspectant des décombres à la lumière de torches.

"On était assis en paix quand le missile est tombé", a déclaré un témoin, Mohammed Faris.

Des corps gisaient au sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages.

"Ses enfants et elle ont été tués et réduits en morceaux", se lamente Rania al-Jumla, en évoquant sa soeur tuée dans le bombardement. "On n'en peut plus. Chaque jour, c'est la mort".

"Excuses officielles" 

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Jeudi, l'armée israélienne a annoncé qu'un employé --bulgare-- de l'ONU tué le mois dernier dans le territoire palestinien avait été victime d'un tir d'un de ses chars, selon des conclusions provisoires d'une enquête interne.

Elle a dit "regretter cet incident grave".

"Le bâtiment a été visé en raison d'une présence ennemie présumée et n'a pas été identifié par les forces comme une installation de l'ONU", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La Bulgarie a dit avoir "reçu des excuses officielles" d'Israël.

Le 19 mars, l'ONU avait annoncé la mort d'un employé dans une explosion d'un bâtiment du Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) à Deir el-Balah (centre).

L'armée israélienne avait initialement rejeté toute responsabilité.

La situation humanitaire est particulièrement dramatique à Gaza depuis qu'Israël a fermé le 2 mars les points de passage pour l'aide humanitaire, accusant le Hamas de la détourner.

Sur les marchés improvisés, les Gazaouis ne trouvent plus beaucoup de nourriture, les stocks de farine s'épuisent, alors que les organisations humanitaires opérant dans le territoire manquent de tout.