LONDRES : Les États-Unis ont assoupli les sanctions imposées à la Syrie pour accélérer le déploiement de secours dans le nord-ouest du pays, qui n'a pratiquement reçu aucune aide humanitaire depuis les tremblements de terre survenus lundi.
Le Trésor américain a autorisé une exemption de 180 jours pour les « transactions liées aux secours apportés aux victimes du tremblement de terre ». Toutefois, les analystes ont déclaré au journal The Guardian que cette mesure ne serait pas très efficace dans une région gravement touchée par le conflit et majoritairement contrôlée par l'opposition.
« Je ne pense pas que cette décision puisse ouvrir les vannes ni qu’elle permette un accès et une livraison sans entrave de l'aide humanitaire en Syrie », a affirmé Delaney Simon, analyste principal du programme américain de l'International Crisis Group (ICG).
« Il y a tout simplement bien d'autres problèmes d'accès. Mais j'espère que cette mesure apaisera les inquiétudes des fournisseurs financiers, du secteur privé et des autres acteurs, pour qu'ils sachent que les sanctions ne constituent en rien une menace à leur engagement en Syrie. »
Le secrétaire adjoint au Trésor, Wally Adeyemo, a assuré que le gouvernement américain « ne s'opposerait pas aux efforts déployés en vue de sauver la vie du peuple syrien ».
Après avoir rappelé que les sanctions prévoyaient déjà de « solides exemptions » pour les efforts humanitaires, Adeyemo a précisé que l'amendement temporaire impliquait une « autorisation générale » pour tous les efforts de secours en cas de tremblement de terre.
Cependant, selon Charles Lister, directeur du programme Syrie du Middle East Institute (MEI), les retards dans la distribution de l'aide sont le résultat des exigences du régime syrien, qui cherche à contrôler toutes les livraisons dans la région.
« Cela semble avoir quasiment paralysé non pas la capacité, mais la volonté des Nations Unies d'agir de manière directe et audacieuse, et de fournir une aide à la reconstruction après un tremblement de terre, de l'autre côté de la frontière », a-t-il ajouté.
Malgré cela, Lister a accueilli la décision américaine comme un moyen de réfuter les efforts de Damas et de ses alliés qui tentent de faire croire que les sanctions occidentales sont à l'origine des retards.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com