JERUSALEM: Les principales étapes de la crise politique en Israël, de son début en 2018 à la présentation jeudi par Benjamin Netanyahu d'un nouveau gouvernement de coalition, après les cinquièmes élections législatives en moins de quatre ans.
Parlement sans majorité
Après la démission en novembre 2018 du ministre de la Défense de l'époque, Avigdor Lieberman, chef du parti nationaliste Israël Beitenou (5 députés) opposé à une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le gouvernement Netanyahu ne dispose plus que d'une seule voix de majorité au Parlement. Un mois plus tard, celui-ci est dissous et des élections convoquées.
Aux législatives anticipées du 9 avril 2019, le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis 2009, et Kahol-Lavan (Bleu-Blanc), alliance centriste menée par l'ancien chef d'état-major de l'armée Benny Gantz, remportent le même nombre de sièges.
Fin mai, devant l'incapacité à former une coalition, le Parlement vote encore sa propre dissolution.
Netanyahu inculpé
Le 17 septembre, le Likoud et Bleu-Blanc sont de nouveau au coude à coude à l'issue des législatives.
Le 21 novembre, M. Netanyahu est inculpé de corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires distinctes.
Le 11 décembre, après les échecs de MM. Gantz et Netanyahu à former un gouvernement, les députés votent une nouvelle fois la dissolution du Parlement.
Nouvel échec
Le 2 mars 2020, le Likoud obtient 36 sièges et Bleu-Blanc 33 aux élections.
Le 16, le président Reuven Rivlin charge toutefois M. Gantz de former un gouvernement car il avait rallié davantage d'appuis des autres partis.
N'ayant pas réussi seul, M. Gantz forme à la surprise générale un "gouvernement d'union et d'urgence" avec Benjamin Netanyahu pour faire face à la pandémie de coronavirus.
Le 7 mai, le président charge Benjamin Netanyahu de former le gouvernement d'union, auquel le Parlement accorde sa confiance le 17 mai.
Le 23 décembre, après l'échec de ce gouvernement d'union Netanyahu/Gantz à adopter un budget d'Etat, le Parlement est à nouveau dissous.
Et de 4!
Le 23 mars 2021, le Likoud arrive en tête des nouvelles élections, suivi cette fois par la formation Yesh Atid ("Il y a un futur" en français) de son rival, le centriste Yaïr Lapid.
A la date-butoir du 5 mai, Benjamin Netanyahu échoue à former un gouvernement. Le président charge Yaïr Lapid d'essayer à son tour.
Bennett Premier ministre
Le 30 mai, le chef de la formation de droite radicale israélienne Yamina, Naftali Bennett, annonce son intention de rejoindre le camp de Yaïr Lapid, qui parvient à réunir une coalition hétéroclite, allant de la droite à la gauche, en comprenant - fait unique - une formation arabe.
Le 13 juin, Benjamin Netanyahu, au pouvoir depuis 15 ans, dont 12 sans discontinuer, est écarté après un vote de confiance du Parlement à cette coalition inédite.
Dans un accord de rotation à la tête du gouvernement, Naftali Bennett devient Premier ministre, tandis que Yaïr Lapid prend la tête de la diplomatie.
Le 4 novembre, le Parlement adopte le budget 2021, le premier voté en trois ans. Le lendemain, le budget 2022 est adopté, une victoire-clé pour la coalition.
La coalition s'écroule
Le 6 avril 2022, la coalition, tiraillée par des tensions internes, perd sa majorité avec le départ d'une députée du parti de M. Bennett.
Le 20 juin, MM. Bennett et Lapid annoncent la dissolution du Parlement.
Yaïr Lapid assure l'intérim du poste de Premier ministre jusqu'au scrutin fixé au 1er novembre. Naftali Bennett annonce qu'il ne se représentera pas.
Retour au pouvoir de Netanyahu
Benjamin Netanyahu et ses alliés des partis ultra-orthodoxes et d'extrême-droite remportent la majorité des sièges au Parlement à l'issue des législatives du 1er novembre 2022.
M. Netanyahu est officiellement désigné le 13 novembre pour former un gouvernement, ce qu'il réussit à faire le 21 décembre, à quelques minutes de l'ultime délai obtenu.
Il doit dévoiler le 29 décembre devant le Parlement la composition de ce gouvernement, considéré par les experts comme le plus à droite de l'histoire d'Israël.