METZ: La famille de Cécile Kohler, Française retenue en Iran, a pu lui parler pour la première fois depuis son arrestation en mai, lors d'un appel vidéo sur WhatsApp dimanche dernier, a annoncé samedi son comité de soutien.
"L'entretien, qui a duré quelques minutes, n'avait pas été annoncé. Il a eu lieu sous surveillance. Portant un voile, Cécile n'a pas pu parler librement", a précisé le comité Liberté pour Cécile dans un communiqué.
Selon sa famille, "elle était en pleurs" lorsqu'ils ont répondu à l'appel. "Nous l'avons sentie très éprouvée psychologiquement. Elle souffre notamment énormément de n'avoir pu avoir aucun contact avec sa famille en plus de sept mois", ont-ils ajouté dans le communiqué.
Ils se sont dits "particulièrement alarmés et extrêmement inquiets" car ils l'ont trouvée "visiblement éprouvée psychologiquement", mais "soulagés d'avoir enfin eu un contact direct", bien que "beaucoup trop bref".
Cécile Kohler et son compagnon cont été arrêtés en mai alors qu'ils faisaient du tourisme en Iran. Téhéran les accuse d'être des espions.
Selon le communiqué de son comité de soutien, cette enseignante et syndicaliste est "détenue dans la section 209 de la prison d'Evin, section de haute sécurité, tristement célèbre pour ses conditions de détentions extrêmement difficiles", dans le nord de l'Iran.
Cet appel "inattendu, douloureux et porteur d'espoir" est selon le comité "peut-être le résultat du travail réalisé par les autorités diplomatiques françaises du Quai d'Orsay".
Ils ont aussi indiqué travailler avec "les comités des autres otages français en Iran pour organiser des actions communes".
L'ambassadeur de France en Iran avait pu s'entretenir brièvement avec Cécile Kohler fin novembre.
Ses proches avaient décidé de s'exprimer publiquement après la diffusion début octobre par Téhéran d'une vidéo présentée comme des "aveux", selon laquelle Cécile Kohler travaillait pour les services secrets français. Paris avait dénoncé une "mise en scène indigne" et évoqué pour la première fois des "otages d'Etat".
Cécile Kohler "est innocente et doit être libérée et rapatriée immédiatement", a aussi intimé son comité de soutien, qui a précisé que la Française n'avait toujours pas "d'avocat indépendant" et qu'aucune date de procès n'avait été fixée.