Twitter et Facebook défendent leur impartialité politique au Sénat américain

Les fondateurs de Twitter et Facebook, Jack Dorsey et Mark Zuckerberg, s'expriment virtuellement sur le pouvoir et le rôle de leurs plates-formes dans le cadre de l'élection américaine de 2020, devant la commission judiciaire du Sénat (Photo, AFP)
Les fondateurs de Twitter et Facebook, Jack Dorsey et Mark Zuckerberg, s'expriment virtuellement sur le pouvoir et le rôle de leurs plates-formes dans le cadre de l'élection américaine de 2020, devant la commission judiciaire du Sénat (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 18 novembre 2020

Twitter et Facebook défendent leur impartialité politique au Sénat américain

  • « Nos règlements ne sont basés sur aucune idéologie », a souligné Jack Dorsey, le patron de Twitter
  • « Nous ne sommes pas non plus un éditeur de presse, car nous ne créons pas et ne choisissons pas en avance ce qui est publié », a fait valoir Mark Zuckerberg

SAN FRANCISCO : Éditeurs biaisés ou plates-formes impartiales? Plusieurs visions des réseaux sociaux se sont affrontées mardi au Sénat américain, où les fondateurs de Twitter et Facebook étaient de nouveau interrogés sur le pouvoir sans équivalent de leurs plates-formes sur le débat politique.

« Il semble que vous soyez devenu l'éditeur ultime », a déclaré Lindsey Graham, le président républicain de la commission judiciaire qui a organisé cette audition sur « la gestion de l'élection de 2020 », et la « censure » dont Donald Trump et ses alliés se considèrent victimes, malgré leur considérable audience sur ces réseaux.

Les élus des deux bords s'accordent sur la nécessité de réguler les géants des technologies, notamment en termes de transparence sur la modération des contenus. Mais les démocrates demandent plus de sévérité, pas moins.

Pendant les mois de tensions avant le scrutin, et la période actuelle de disputes, les deux entreprises californiennes ont déployé un arsenal sans précédent de mesures pour juguler la désinformation et les tentatives de discréditer le processus démocratique, y compris de la part du chef de l'État.

Des efforts qualifiés de « tout petits pas » par le sénateur démocrate Richard Blumenthal.

« Vous avez l'immense responsabilité civique et morale de vous assurer que ces instruments d'influence ne causent pas de dommages irréparables à notre pays », après avoir « largement profité des données collectées sur notre vie privée et de la promotion des discours de haine », a-t-il asséné.

« Voter à ma place »

« M. Zuckerberg, combien de fois (Steve Bannon) a-t-il le droit d'appeler au meurtre de hauts responsables du gouvernement avant que Facebook suspende son compte ? », a-t-il continué.

Les réseaux ont récemment sévi contre cet ancien conseiller de Donald Trump qui soutient ses théories infondées sur des fraudes massives et a appelé au meurtre d'Anthony Fauci, directeur de l'Institut des maladies infectieuse, entre autres.

Facebook et Twitter ont aussi épinglé et freiné la propagation de très nombreux messages du président – suivi par près de 89 millions d'utilisateurs sur Twitter – qui refuse de concéder la victoire au démocrate Joe Biden.

Mais « nos règlements ne sont basés sur aucune idéologie », a souligné Jack Dorsey, le patron de Twitter. « Nous croyons fermement dans l'impartialité, et nous appliquons nos règles équitablement. »

Les républicains assurent que les règles s'appliquent surtout à eux. 

Ils n'ont notamment pas digéré la décision des deux réseaux de limiter la circulation d'articles du quotidien conservateur New York Post, qui assurait fournir des preuves sur une affaire de corruption impliquant le démocrate Joe Biden.

« Jamais nous ne laisserions le gouvernement réguler ce que la presse écrit, mais nous permettons à des entreprises privées, devenues de fait des forums publics, de réguler la parole »,  s'est indigné le sénateur John Cornyn. « Je n'ai pas plus envie de vous déléguer ces décisions que je ne voudrais vous laisser voter à ma place ».

« Stupides »

Au coeur du débat se trouve la « Section 230 », la loi qui protège les hébergeurs de poursuites liées aux contenus publiés par des tiers.

Or pour le sénateur républicain John Kennedy, la modération fait clairement des plateformes des « éditeurs ».

Il estime surtout qu'il faudrait « faire confiance aux gens pour décider avec leur esprit critique en quoi ils doivent croire, au lieu de présumer que nous sommes intelligents et qu'ils sont stupides ».

Les deux patrons sont d'accord pour une réforme de cette loi, mais sans chercher à les faire entrer dans les catégories existantes.

« Nous ne sommes pas comme les télécoms, puisque nous devons modérer certains contenus, comme le terrorisme (...). Mais nous ne sommes pas non plus un éditeur de presse car nous ne créons pas et ne choisissons pas en avance ce qui est publié », a fait valoir Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, appelant à la création d'un "cadre de régulation" sur mesure, avec plus de responsabilités.

Les deux hommes avaient déjà été auditionnées fin octobre sur ces sujets, et les élus ont fait savoir leur intention de continuer à les interroger sur les pratiques anticoncurrentielles, l'addiction du public aux réseaux ou encore les données personnelles. 

Mais attention aux conséquences imprévues, a prévenu le sénateur républicain Ben Sasse, qui craint que de nouvelles lois « n'empirent » la situation. « C'est très étrange que tant de personnes de mon parti y tiennent tellement alors que nous aurons bientôt un gouvernement de l'autre bord en charge ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.