RIYAD: L'Arabie saoudite semble prête à enrayer la majeure partie de l'augmentation de sa dette en 2020 au cours des prochaines années tout en reconstituant ses réserves budgétaires, selon un rapport publié par l'agence de notation mondiale Moody's.
Les prévisions de l'agence se fondent sur son évaluation de l'amélioration des résultats du Royaume en matière d'efficacité de politique budgétaire, ainsi que sur la solidité des institutions et de la gouvernance du pays.
Cela se manifeste dans l'efficacité des politiques monétaires et macroéconomiques du Royaume.
Les émissions de dette publique saoudienne ont augmenté de près de 50 % en 2020 pour atteindre 163 milliards de riyals saoudiens (43,4 milliards de dollars: 1 dollar = 0,94 euro) selon l'Autorité des marchés financiers.
Selon le rapport, les réponses politiques de l'Arabie saoudite aux deux périodes de prix du pétrole, faible et élevé, démontrent un engagement en faveur de l'assainissement budgétaire et de la viabilité budgétaire à plus long terme.
Le rapport fait référence à la croissance de l'économie saoudienne de 10,2 % au cours des neuf premiers mois de 2022, grâce à la reprise de la production pétrolière et à l'accélération de la croissance dans le secteur non pétrolier.
L'agence de notation mondiale a montré que la marche du Royaume vers la diversification économique est en bonne voie, le rapport soulignant la forte croissance du secteur non pétrolier saoudien en 2021 et 2022 – à une moyenne de 5 % par an jusqu'au deuxième trimestre de 2022.
Le rapport indique que cette croissance sera probablement soutenue par le passage de la conception à la phase de construction d'un certain nombre de mégaprojets du Royaume.
Dans un rapport publié en octobre, Moody's a déclaré que la décision du Royaume d'augmenter ses dépenses prévues de 18 % réduira les économies exceptionnelles provenant du pétrole, mais que cette mesure pourrait aider le Royaume à accélérer sa diversification économique.
Le 30 septembre, le gouvernement saoudien a annoncé qu'il prévoyait de réviser à la hausse ses dépenses pour les porter à quelque 175 milliards de riyals saoudiens sur la période 2022-2024, par rapport aux objectifs précédemment publiés à la fin de l’année 2021.
Cette augmentation représente près de 4 à 4,5 % du produit intérieur brut (PIB) du Royaume.
Plus tôt ce mois-ci après que l'Arabie saoudite a approuvé le budget de l'État pour l'exercice fiscal à venir, qui prévoit un excédent de 16 milliards de riyals saoudiens et une croissance du PIB de 3,1 %, le gouverneur de la Banque centrale saoudienne a déclaré que les conditions monétaires du pays étaient parfaitement saines.
«En dépit des circonstances exceptionnelles que connaissent le Royaume et le monde, l'économie saoudienne a prouvé sa grande capacité à résister aux chocs. Les conditions monétaires dans le Royaume sont rassurantes en raison de la politique monétaire prudente de la Banque centrale», souligne Fahad Almubarak.
M. Almubarak félicite le secteur bancaire pour «sa solvabilité financière, son efficacité opérationnelle, son bon niveau de liquidité et sa capacité à faire face aux défis actuels».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com