Corruption par le Qatar du Parlement européen: sa vice-présidente limogée après son inculpation

La vice-présidente du Parlement européen, la socialiste grecque Eva Kaili, au Parlement européen à Strasbourg, en France, le 22 novembre 2022. (Reuters)
La vice-présidente du Parlement européen, la socialiste grecque Eva Kaili, au Parlement européen à Strasbourg, en France, le 22 novembre 2022. (Reuters)
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Publié le Mardi 13 décembre 2022

Corruption par le Qatar du Parlement européen: sa vice-présidente limogée après son inculpation

La vice-présidente du Parlement européen, la socialiste grecque Eva Kaili, au Parlement européen à Strasbourg, en France, le 22 novembre 2022. (Reuters)
  • Alors qu’Eva Kaili est enfermée dans une cellule de prison à Bruxelles, ses collègues du Parlement de Strasbourg s’efforcent de prendre leurs distances par rapport au scandale
  • Mercredi, un juge belge décidera s’il faut maintenir Mme Kaili et trois co-accusés en détention dans l’attente du procès

STRASBOURG: Mardi, le Parlement européen a limogé l’une de ses vice-présidentes dans le cadre d’accusations de corruption prétendument liées au Qatar, pays hôte de la Coupe du monde, alors que l’institution tente de maîtriser le scandale.

Les députés de l’Assemblée ont voté à 625 voix contre une pour retirer à la députée européenne socialiste grecque Eva Kaili son poste de vice-présidente, bien que son avocat ait déclaré qu’elle était innocente et n’avait «rien à voir avec la corruption au Qatar».

Alors que l’ancienne présentatrice de journaux télévisés, âgée de 44 ans, est enfermée dans une cellule de prison à Bruxelles, ses collègues du Parlement de Strasbourg s’efforcent de prendre leurs distances par rapport au scandale.

La présidente du Parlement, la conservatrice maltaise Roberta Metsola, a appelé au vote après être parvenue à un accord avec les chefs des groupes politiques du Parlement, dans la crainte que le scandale ne se répande.

Mercredi, un juge belge décidera s’il faut maintenir Mme Kaili et trois co-accusés en détention dans l’attente du procès.

Eva Kaili a été arrêtée la semaine dernière lors d’une série de perquisitions effectuées par les enquêteurs belges chargés de la lutte contre la corruption au domicile et au bureau de plusieurs députés européens et de leurs assistants ou associés.

Selon les procureurs belges, 600 000 euros ont été trouvés au domicile d’un suspect, 150 000 euros dans l’appartement d’un député européen et plusieurs centaines de milliers d’euros dans une valise dans une chambre d’hôtel.

Certains de ces «sacs d’argent» ont été découverts au domicile de Mme Kaili, selon une source judiciaire, ce qui a conduit un juge à conclure que, comme elle avait été prise en flagrant délit, son immunité parlementaire ne s’appliquerait pas.

Une source judiciaire belge a indiqué à l’AFP que les enquêteurs pensent que des personnalités représentant le Qatar ont payé des hommes politiques européens pour redorer le blason du pays.

Le Qatar est un fournisseur d’énergie clé pour l’Europe et joue un rôle d’intermédiaire important dans plusieurs imbroglios diplomatiques, mais il est également critiqué pour les mauvais traitements qu’il aurait infligés aux travailleurs migrants, plus notoirement ceux qui ont construit les stades de la Coupe du monde.

Mme Kaili s’est rendue au Qatar juste avant le Mondial et a qualifié ce pays de «pionnier en matière de droits du travail», à la consternation des militants et de certains de ses collègues. Elle a en outre défendu les efforts du Qatar pour obtenir une exemption de visa pour ses citoyens.

Le Qatar a nié toute implication dans la corruption européenne. «Toute allégation de mauvaise conduite de la part de l’État du Qatar est erronée», a déclaré un responsable à l’AFP. L’avocat de Mme Kaili, Michalis Dimitrakopoulos, a confié à la chaîne de télévision privée grecque Open TV: «Elle est innocente. Elle n’a rien à voir avec la corruption au Qatar.»

Concernant l’argent liquide trouvé au domicile de Mme Kaili, l’avocat a répondu ne «rien confirmer ou n’infirmer. C’est une question de confidentialité. Je n’ai aucune idée si de l’argent a été trouvé ou quelle somme a été trouvée.»

Bruxelles a toutefois été secoué par ces allégations et Mme Metsola, qui défend l’intégrité du Parlement, a cherché à dépeindre la corruption présumée comme une atteinte à la démocratie.

Certains députés européens s’attendent à d’autres révélations. «Je crains que cette affaire ne soit que la partie émergée de l’iceberg», a averti le social-démocrate allemand René Repasi.

Roberta Metsola a par ailleurs promis que la demande d’exemption de visa de l’UE présentée par le Qatar serait renvoyée à une commission parlementaire pour un examen plus approfondi, ce qui retarderait ou annulerait la mesure.

Mme Kaili est l’une des six personnes arrêtées lors des perquisitions de la police belge. Quatre ont été inculpées pour «organisation criminelle, corruption et blanchiment d’argent» et deux ont été libérées.

L’une des personnes libérées est Luca Visentini, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI), une organisation syndicale mondiale qui a exercé des pressions sur le Qatar en matière de droits du travail.

«Au cas où d’autres allégations seraient formulées, j’attends avec impatience l’occasion de les réfuter, car je suis innocent de tout acte répréhensible», a-t-il souligné dans un communiqué de la CSI. Le Parlement européen devrait également approuver un deuxième texte appelant à plus de transparence pour lutter contre la corruption dans les institutions européennes. Ce texte sera soumis au vote jeudi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".