LYON: Une enquête a été ouverte mardi au lendemain de l'agression présumée de militants insoumis qui distribuaient des tracts demandant "la fermeture des locaux fascistes" dans le vieux Lyon, fief historique de l'ultra-droite locale, a-t-on appris de sources concordantes.
L'affaire a suscité de vives réactions parmi les élus locaux et le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet a annoncé sur Twitter avoir saisi la justice, qui a confirmé l'ouverture d'une enquête pour "violences par pluralité d’auteurs".
La fédération rhodanienne de La France insoumise a indiqué dans un communiqué que plusieurs de ses militants avaient été agressés dans le quartier du vieux Lyon (centre-ville), alors qu’ils distribuaient des tracts visant à dénoncer "la violence des groupuscules d’extrême-droite".
"Plusieurs individus violents sont arrivés en courant et hurlant des slogans nationalistes et fascistes. Ils ont tabassé un jeune camarade à coups de pied et poing", a affirmé LFI 69, précisant qu’une "jeune militante" qui tentait de s’interposer avait été "bousculée et projetée au sol".
Mardi, les quatre députés Nupes du Rhône ont alerté par communiqué le ministre de l'Intérieur sur "les agissements violents des identitaires lyonnais", appelant à être reçus "en urgence" par Gérard Darmanin. LFIe compte porter plainte dans la journée.
De son côté, le maire de Lyon a de nouveau appelé "fermer" les locaux où se réunissent des militants d'extrême droite, le bar associatif "La Traboule" connu comme un fief des nostalgiques de Génération identitaire - dissous en 2021 - et la salle de boxe "L'Agogé" qui se présente comme "la première salle de sport identitaire de France".
Dans le viseur du maire figure principalement le collectif des "Remparts", né en septembre 2021 des cendres de Génération identitaire. M. Doucet avait déjà réclamé sa dissolution en octobre dernier après un rassemblement à la mémoire de Lola marqué par des slogans xénophobes. A la suite de cette manifestation, le parquet avait ouvert une enquête pour "provocation à la haine".
Dans un courrier du 29 novembre, 10 députés de la majorité présidentielle ont également appelé Gérald Darmanin à "trouver les moyens" de dissoudre ce groupuscule "qui malgré sa tentative de ripolinage, d’+identitaire+ à +enraciné+" ne laisse "aucun doute" sur sa "finalité violente" et sa filiation.
Suite à ces récents évènements, la préfecture du Rhône a interdit une manifestation prévue jeudi par les identitaires, ce rassemblement organisé traditionnellement le premier soir de la Fête annuelle des Lumières étant selon les autorités "susceptible de générer de sérieux troubles à l’ordre public".