Lyon: 30 ans de réclusion pour le conducteur du fourgon qui a tué un policier en 2020

Cérémonie d'hommage le 17 janvier 2020 en l'honneur de Franck Labois, un policier décédé après avoir été renversé par un fourgon lors d'une intervention, à Lyon le 11 janvier 2020. (AFP).
Cérémonie d'hommage le 17 janvier 2020 en l'honneur de Franck Labois, un policier décédé après avoir été renversé par un fourgon lors d'une intervention, à Lyon le 11 janvier 2020. (AFP).
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Lyon: 30 ans de réclusion pour le conducteur du fourgon qui a tué un policier en 2020

  • Dans leur verdict rendu après cinq heures de délibéré, les jurés ont retenu l'"extraordinaire gravité de ce geste" résultant selon eux de la volonté de l'accusé "d'échapper coûte que coûte à une interpellation"
  • "Il y avait la volonté d'écraser Franck Labois et de passer coûte que coûte", a avancé l'avocat général

LYON: Farès D., conducteur d'un fourgon qui a mortellement fauché le policier Franck Labois en 2020 dans une tentative de fuite, a été condamné mercredi soir à 30 ans de réclusion par la cour d'assises de Lyon.

Dans leur verdict rendu après cinq heures de délibéré, les jurés ont retenu l'"extraordinaire gravité de ce geste" résultant selon eux de la volonté de l'accusé "d'échapper coûte que coûte à une interpellation", avec pour conséquence la mort du policier du Groupe d'appui opérationnel (GAO) dans la nuit du 10 au 11 janvier 2020.

Dans ses réquisitions, l'avocat général Olivier Nagabbo avait réclamé la réclusion à perpétuité pour l'accusé de 24 ans, estimant qu'il n'y avait "aucun doute" sur son intention de tuer.

"Il y avait la volonté d'écraser Franck Labois et de passer coûte que coûte", a avancé l'avocat général, relevant que l'accusé n'avait fait état d'"aucun remords".

Selon lui, "l'intention dure pendant toute l'accélération" du fourgon. "Il est impossible que vous n'ayez pas compris que celui qui était sous vos roues était en train d'être traîné", a fait écho Me Jean-François Barre, avocat de la famille du policier.

Jugé depuis lundi pour meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice de ses fonctions, l'accusé a nié toute volonté de tuer Franck Labois, alors que ses proches l'ont décrit comme "gentil et calme", mais aussi "influençable".

La nuit du drame, le policier du GAO participait à une opération visant à interpeller une équipe de malfaiteurs qui venait de dérober un chargement de lessive en Isère.

En périphérie de Lyon, le fourgon Volkswagen qui transporte la marchandise volée se retrouve coincé par deux véhicules et tente une manoeuvre pour se dégager, percutant de plein fouet Franck Labois, dressé sur son chemin arme au poing.

Il ne sera relevé aucune trace de freinage au sol et le policier, qui a été traîné sur plusieurs mètres, décèdera trois jours plus tard. L'enquête a permis de remonter à trois hommes, dont Farès D., finalement arrêté cinq jours plus tard.

Pour les parties civiles le caractère volontaire ne faisait aucun doute. "S'il ne le fait pas, il pense qu'il va se faire tirer dessus", a asséné Me Laurent-Franck Liénard, qui représentait les collègues de Franck Labois.

De son côté, la défense s'est élevée contre la peine requise: "La perpétuité, c'est tuer tout espoir", particulièrement pour un homme dans sa vingtaine, avait soutenu Me Julien Charle.

Dans sa dernière prise de parole, l'accusé s'est adressé "à la famille, aux frères, à la mère" de la victime. "Je m'excuse, sincèrement", a-t-il simplement déclaré.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.