Confiants, les républicains pensent s'emparer du Congrès aux élections américaines

L'ancien président américain Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement "Save America" en soutien au sénateur américain Marco Rubio (Photo, AFP).
L'ancien président américain Donald Trump prend la parole lors d'un rassemblement "Save America" en soutien au sénateur américain Marco Rubio (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 07 novembre 2022

Confiants, les républicains pensent s'emparer du Congrès aux élections américaines

  • D'après le camp démocrate et des analystes, il y aurait quelque 300 républicains prêts à contester les résultats des élections
  • Quelque 40 millions d'électeurs ont déjà voté par anticipation

WASHINGTON: Revigorée par les sondages, l'opposition des républicains emmenée par Donald Trump veut envoyer "un coup de semonce" à la majorité démocrate de Joe Biden et s'emparer du Congrès lors des élections américaines de mi-mandat, même si le camp au pouvoir n'a pas dit son dernier mot.

À 48 heures de législatives et scrutins locaux "décisifs" pour l'avenir de la "démocratie" aux États-Unis, selon les mots de Joe Biden et de l'ancien président Barack Obama, le parti conservateur républicain croit lui en ses chances d'une "vague géante" le 8 novembre. C'est ce qu'a prédit samedi soir, en meeting dans l'État pivot de la Pennsylvanie (nord-est), l'ex-président Trump défait en 2020 et qui rêve d'une revanche à la présidentielle de 2024.

Quelque 40 millions d'électeurs ont déjà voté par anticipation, selon l'Election Project, et les deux camps affichent plus ou moins leur confiance dans un pays politiquement et culturellement ultrapolarisé. Les démocrates sont toutefois bien plus fébriles.

«Grande nuit» des républicains ? 

Un cacique républicain du Sénat, Rick Scott, a pronostiqué une "grande nuit" mardi soir, tandis que le gouverneur de Virginie (est) Glenn Youngkin a assuré sur la chaîne ABC que son parti républicain "proposait des solutions de bon sens" aux préoccupations des Américains, d'abord l'inflation et la criminalité.

"Cela va être un coup de semonce pour le président Biden", a lancé l'élu.

Confiants dans leur victoire grâce à des sondages et des donateurs qui les portent en tête, les républicains "accepteront" tous les résultats des scrutins, qu'ils gagnent ou qu'ils perdent, a promis la présidente du parti, Ronna McDaniel, sur CNN.

Alors que l'on redoute une vague de contestations par les plus conservateurs et proches de Donald Trump, elle s'est félicitée du "bon élan" républicain en vue de faire basculer le Congrès à droite.

Depuis deux ans, les démocrates ont une courte majorité à la Chambre des représentants et une seule voix de majorité, celle de la vice-présidente Kamala Harris, au Sénat.

Les sondages, sujets à caution aux États-Unis et qui se sont souvent trompés, tablent sur une victoire nette à la Chambre des représentants pour les républicains, qui pourraient aussi reprendre le contrôle du Sénat.

Résultats contestés 

En s'engageant à "respecter" les résultats, la cheffe républicaine McDaniel a contredit nombre de déclarations de candidats proches de leur champion Donald Trump, lequel n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de novembre 2020.

Kari Lake, qui veut être gouverneure de l'Arizona, a, par exemple, refusé de dire qu'elle se plierait à une défaite contre son adversaire démocrate dans cet État divisé du sud des États-Unis. Dimanche, des médias locaux ont révélé que la républicaine, classée à l'extrême droite, avait reçu deux enveloppes contenant une poudre blanche "suspecte" sur laquelle le FBI enquête.

Dans le Wisconsin (nord), le sénateur républicain sortant Ron Johnson n'a pas dit non plus s'il s'inclinerait face au démocrate Mandela Barnes.

D'après le camp démocrate et des analystes, il y aurait quelque 300 républicains prêts à contester les résultats des élections nationales et locales mardi soir.

«Communistes»

Après un samedi marathon de meetings démocrates et républicains en Pennsylvanie, Joe Biden, catholique et qui se veut le président des classes moyennes, a été dimanche à la messe dans son fief du Delaware avant d'aller en fin de journée en grande banlieue nord de New York pour soutenir la gouverneure démocrate de l'État, Kathy Hochul, en difficulté dans les sondages face à son challengeur républicain Lee Zeldin.

Ce nouveau meeting dans leur fief progressiste de New York "démontre à quel point les démocrates sont désespérés pour sauver leur majorité" et cela "s'ajoutera à la longue liste d'échecs de Biden", a cinglé le parti républicain dans un communiqué.

"Nous allons conserver cette majorité", a rétorqué sur NBC un élu démocrate de New York à la Chambre des représentants, Sean Maloney.

Au sud-est du pays, à Miami, en Floride, où réside Donald Trump, l'homme d'affaires sera de nouveau en meeting dimanche soir et a déjà salué sur son réseau Truth Social "la grande foule" qui y est rassemblée.

Il avait accusé samedi soir les démocrates au pouvoir d'être des "communistes" et promis de mettre un terme à la "destruction du pays".

Samedi, Joe Biden, 80 ans le 20 novembre, et le toujours charismatique Barack Obama avaient exhorté leurs électeurs à défendre la "démocratie".

Donald Trump, 76 ans, avait lui réclamé "une vague géante" républicaine afin de "sauver le rêve américain".


Alzheimer : la vente d'un traitement pour certains patients est autorisée par Bruxelles

Vue générale prise le 04 novembre 2010 au Mans, de l'atrium, équipé d'un bar, d'une boutique de coiffeuse-esthéticienne et d'une volière, de "La Souvenance", maison d'accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
Vue générale prise le 04 novembre 2010 au Mans, de l'atrium, équipé d'un bar, d'une boutique de coiffeuse-esthéticienne et d'une volière, de "La Souvenance", maison d'accueil de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
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  • L'autorisation de ce traitement, commercialisé sous le nom de Leqembi, a été accordée mardi, sur la base d'une analyse scientifique de l'EMA
  • Le Leqembi, mis au point par les laboratoires pharmaceutique japonais Eisai et américain Biogen, a été autorisé en janvier 2023 aux États-Unis.

BRUXELLES : La Commission européenne a annoncé mercredi qu'elle avait formellement autorisé un traitement destiné à réduire le déclin cognitif chez certaines personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments.

L'autorisation de ce traitement, commercialisé sous le nom de Leqembi, a été accordée mardi, sur la base d'une analyse scientifique de l'EMA « qui a conclu que les bénéfices de ce médicament étaient supérieurs aux risques », a souligné la Commission dans un communiqué.

Fin 2024, le régulateur européen avait recommandé d'accorder une autorisation de mise sur le marché du Leqembi (lécanemab) pour « le traitement des troubles cognitifs légers (troubles de la mémoire et de la pensée) ou de la démence légère dus à la maladie d'Alzheimer (maladie d'Alzheimer au stade précoce) ».

Elle avait précisé que ce feu vert était valable uniquement pour les patients présentant un risque plus faible d'hémorragie cérébrale potentielle, c'est-à-dire ceux qui n'ont « qu'une ou aucune copie du gène ApoE4 », un type de gène connu pour être un facteur de risque important pour la maladie d'Alzheimer.

Le Leqembi, mis au point par les laboratoires pharmaceutique japonais Eisai et américain Biogen, a été autorisé en janvier 2023 aux États-Unis pour les patients n'ayant pas atteint un stade avancé de la maladie. Il est également commercialisé au Japon et en Chine.

Malgré des décennies de recherche, les scientifiques n'ont pas encore réussi à faire une véritable percée dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde. 


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
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  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes.