À J-4 des élections de mi-mandat, Biden sur la défensive, Trump prépare 2024

Le président américain Joe Biden s'exprime sur l'économie chez ViaSat, une entreprise technologique américaine, à Carlsbad, en Californie, le 4 novembre 2022 (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden s'exprime sur l'économie chez ViaSat, une entreprise technologique américaine, à Carlsbad, en Californie, le 4 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 05 novembre 2022

À J-4 des élections de mi-mandat, Biden sur la défensive, Trump prépare 2024

  • Les Etats-Unis connaissent actuellement leur pire inflation depuis 40 ans et la flambée des prix handicape les démocrates
  • Biden a promis de «la faire baisser», et a surtout insisté sur les investissements massifs réalisés par son administration

SAN DIEGO: À quatre jours des élections de mi-mandat, Joe Biden a défendu son bilan économique vendredi, afin de tenter d'éviter une probable déroute démocrate, sur laquelle semble miser son adversaire républicain Donald Trump pour annoncer rapidement sa candidature présidentielle pour 2024.

"Nous avons fait beaucoup de progrès au cours des 20 derniers mois pour renforcer l'économie (...) et nous devons juste continuer selon moi", a argué le président américain lors d'un déplacement à San Diego, en Californie.

Les Etats-Unis connaissent actuellement leur pire inflation depuis 40 ans et la flambée des prix handicape les démocrates, qui tentent de conserver leur majorité à Washington pour gouverner.

M. Biden a promis de "la faire baisser", et a surtout insisté sur les investissements massifs réalisés par son administration - notamment dans les semi-conducteurs et le climat.

L'Amérique conserve des "points forts", a-t-il insisté. Le marché du travail reste par exemple au beau fixe, avec un taux de chômage de 3,7% et 261 000 emplois créés en octobre, malgré la hausse des taux d'intérêt qui fait craindre une récession.

"En tant que président, je n'accepterai pas l'argument selon lequel le problème vient du fait que trop d'Américains trouvent des bons emplois", s'est-il défendu.

Les démocrates sont sur la défensive avant le scrutin de mardi, le 8 novembre. Les sondages prédisent une large victoire des conservateurs à la Chambre des représentants, qui doit être entièrement renouvelée, et penchent depuis peu pour une courte majorité républicaine au Sénat, où un tiers des sièges sont en jeu.

Trump rêve de 2024

Fort de ce scénario, Donald Trump signale de plus en plus clairement son intention de vouloir reconquérir la Maison Blanche.

"Je vais très très très probablement me représenter. Soyez prêts", a lancé l'ex-président républicain jeudi soir à une foule de partisans réunis dans l'Etat de l'Iowa. "Nous allons reprendre le Congrès, nous allons reprendre le Sénat", a-t-il ajouté. "Et en 2024, nous allons reprendre notre magnifique Maison Blanche."

Le milliardaire, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020 et flirte depuis des mois avec l'idée de briguer un nouveau mandat, continue d'exercer son emprise sur le parti républicain.

Il a adoubé un grand nombre de ses candidats pour ces "midterms", multiplie les meetings pour les soutenir et s'attribuera probablement leur succès s'ils privent le président démocrate Joe Biden de sa majorité au Congrès.

Un succès des conservateurs mardi lui permettrait de renforcer son capital politique. En annonçant sa candidature présidentielle dans la foulée, il couperait l'herbe sous le pied de potentiels rivaux comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis.

"On peut miser sur une annonce rapide", a reconnu jeudi Kellyanne Conway, son ancienne conseillère à la Maison Blanche et proche alliée.

Citant des sources anonymes, le site d'informations Axios misait vendredi sur la date du 14 novembre pour une telle annonce, qui pourrait aussi peser sur les différents dossiers judiciaires concernant Donald Trump.

Le magnat de l'immobilier fait l'objet d'enquêtes sur son rôle dans l'assaut du Capitole, la gestion d'archives de la Maison Blanche et est poursuivi par la justice de l'Etat de New York pour ses affaires financières.

Bastions démocrates menacés

Dans cet Etat, aux mains des démocrates depuis plus de 20 ans, le vent pourrait tourner le 8 novembre.

Face aux nuages qui s'accumulent sur la campagne de la gouverneure Kathy Hochul, le parti a dépêché à ses côtés l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton et la vice-présidente Kamala Harris.

D'autres bastions démocrates, comme l'Oregon ou le Colorado, semblent également fragilisés par le mécontentement lié à une inflation galopante, que les républicains imputent à Joe Biden.

Pour contrer ce message, le président s'est lancé dans une tournée du pays, insistant sur ses efforts pour protéger les classes populaires et l'emploi.

Jeudi, Joe Biden a vanté l'effacement de la dette étudiante lors d'une visite au Nouveau-Mexique. Après son passage en Californie, il doit se rendre vendredi soir à Chicago.

Accusé par les républicains d'avoir laissé la frontière sud se transformer en passoire et les rues du pays en coupe-gorge, le président tente de mobiliser les électeurs indépendants sur la défense du droit à l'avortement et de la démocratie.

Il joue beaucoup dans ce scrutin: s'il perd le contrôle du Congrès, la fin de sa présidence sera paralysée et la suite compliquée.

Joe Biden dit jusqu'ici avoir l'intention de se représenter, mais la perspective n'enchante pas forcément tous les démocrates, en raison de son âge - bientôt 80 ans - et de son impopularité. Une lourde défaite ferait vaciller encore plus ce scénario.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.