Paris : évacuation houleuse de la Gaîté Lyrique occupée par des migrants depuis trois mois

Un officier de police monte la garde tandis qu'un migrant porte un sac lors de l'évacuation d'un camp de fortune implanté devant l'hôtel de ville de Strasbourg, dans l'est de la France, le 6 décembre 2022. (AFP).
Un officier de police monte la garde tandis qu'un migrant porte un sac lors de l'évacuation d'un camp de fortune implanté devant l'hôtel de ville de Strasbourg, dans l'est de la France, le 6 décembre 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 18 mars 2025

Paris : évacuation houleuse de la Gaîté Lyrique occupée par des migrants depuis trois mois

  • Les forces de l'ordre ont procédé à l'évacuation e la Gaîté Lyrique, lieu culturel de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants.
  • La députée de gauche radicale Danielle Simonnet, présente sur place, a dénoncé une « intervention extrêmement violente ». Les forces de l'ordre ont frappé à coups de matraque alors que les « jeunes étaient en train de ranger leurs sacs »

PARIS : Les forces de l'ordre ont procédé  mardi matin à l'évacuation sous tension de la Gaîté Lyrique, lieu culturel de Paris qui était occupé depuis plus de trois mois par des centaines de jeunes migrants, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Vers 6 heures (5 heures GMT), des membres des forces de l'ordre ont forcé les cordons formés devant le théâtre par plusieurs dizaines de militants soutenant l'occupation, dans un climat houleux, avant d'entrer à l'intérieur de l'édifice.

La députée de gauche radicale Danielle Simonnet, présente sur place, a dénoncé auprès de l'AFP une « intervention extrêmement violente ». Les forces de l'ordre ont frappé à coups de matraque alors que les « jeunes étaient en train de ranger leurs sacs » et que les manifestants étaient « très pacifiques », a-t-elle déploré.

Le préfet de police de Paris avait pris lundi un arrêté ordonnant l'évacuation rapide de ce lieu occupé depuis le 10 février par de jeunes migrants venus notamment d'Afrique subsaharienne, nombre d'entre eux - jusqu'à 450 environ - demandant à être hébergés et affirmant être des mineurs devant être reconnus comme tels.

Le préfet a invoqué un « trouble à l'ordre public » pour justifier l'évacuation. Il a promis que des solutions d'hébergement seraient proposées aux jeunes migrants et que leur situation administrative serait examinée.

« Nous, on ne tue pas, on ne vole pas. Nous sommes venus pour nous intégrer", a témoigné auprès de l'AFP Adama, se présentant comme un Ivoirien de 15 ans qui ne pouvait se rendre à son établissement scolaire ce mardi.

La Gaîté Lyrique avait annulé sa programmation culturelle depuis le 17 décembre, se disant compréhensive et dénonçant « à la fois l'occupation et l'inaction des autorités ». Une banderole, accrochée par les salariés, ornait toujours la façade de l'établissement mardi : « Gaîté Lyrique occupée. 400 vies en danger, 80 emplois menacés ».

Depuis le début, la mairie et l'État se renvoient la balle. Saisi par la ville de Paris, propriétaire de la salle de spectacles, le juge des référés du tribunal administratif avait ordonné le 13 février l'évacuation dans un délai d'un mois.

Cependant, la mairie a indiqué qu'elle ne ferait pas appel à la force publique, affirmant avoir lancé cette procédure pour forcer l'État, compétent en matière d'hébergement d'urgence, à « prendre ses responsabilités ».

L'occupation de la Gaîté Lyrique était devenue emblématique des tensions autour de la question migratoire : des militants de gauche radicale, soutenant les exilés, y faisaient face à des opposants de l'extrême droite, hostiles à leur accueil en France.

Le 28 février, le milliardaire et puissant allié de Donald Trump, Elon Musk, avait relayé sur Twitter un article du journal britannique Daily Mail sur la situation du théâtre parisien, fustigeant une « empathie suicidaire » qui, selon lui, menaçait la « civilisation ».


François Bayrou recevra en milieu de semaine Edouard Philippe

Dimanche, François Bayrou a expliqué avoir "une divergence" avec le président d'Horizons, en l'accusant de considérer comme "négligeable" la "démocratie sociale et les partenaires sociaux" qui ont entamé, sur proposition du Premier ministre, des discussions sur la réforme contestée des retraites de 2023. (AFP)
Dimanche, François Bayrou a expliqué avoir "une divergence" avec le président d'Horizons, en l'accusant de considérer comme "négligeable" la "démocratie sociale et les partenaires sociaux" qui ont entamé, sur proposition du Premier ministre, des discussions sur la réforme contestée des retraites de 2023. (AFP)
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  • Dimanche, François Bayrou a expliqué avoir "une divergence" avec le président d'Horizons, en l'accusant de considérer comme "négligeable" la "démocratie sociale et les partenaires sociaux"
  • M. Bayrou réagissait à un entretien de M. Philippe au Figaro, dans lequel ce dernier jugeait "totalement hors sol" et "dépassé" ce cycle de concertations entre syndicats et patronat

PARIS: François Bayrou recevra en milieu de semaine à Matignon son prédécesseur et candidat déclaré à la présidentielle Edouard Philippe, un rendez-vous programmé avant les critiques de l'ancien chef du gouvernement sur les concertations des retraites, a appris l'AFP mardi de sources concordantes.

Le Premier ministre avait proposé la semaine dernière à Edouard Philippe de le rencontrer, selon ces sources.

Dimanche, François Bayrou a expliqué avoir "une divergence" avec le président d'Horizons, en l'accusant de considérer comme "négligeable" la "démocratie sociale et les partenaires sociaux" qui ont entamé, sur proposition du Premier ministre, des discussions sur la réforme contestée des retraites de 2023.

M. Bayrou réagissait à un entretien de M. Philippe au Figaro, dans lequel ce dernier jugeait "totalement hors sol" et "dépassé" ce cycle de concertations entre syndicats et patronat.

Édouard Philippe s'est défini après la réplique de M. Bayrou comme un "vrai partisan de la démocratie sociale", mais "sur des sujets qui ont un sens", compte tenu du contexte international, et pas sur une loi "déjà votée".

Après avoir lancé ces discussions sur les retraites "sans aucun tabou", François Bayrou a fermé dimanche la porte à un retour à l'âge de départ à la retraite à 62 ans, contre 64 ans dans la loi actuelle, semblant aller sur ce point dans le sens d'Edouard Philippe.

Le débat actuel sur les retraites "est un débat qui est dépassé. On demande à des forces syndicales de discuter d'une loi qui a été votée. Et vous leur donnez tellement de contraintes --l'équilibre (financier) en 2030, ne pas revenir à 62 ans-- qu'en réalité leur champ de discussion est extrêmement limité", a affirmé le président d'Horizons, en marge de son congrès à Lille.


Lycée musulman Averroès: le rapporteur public préconise d'annuler la résiliation du contrat avec l'Etat

Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d'Averroès pour "manquements graves aux principes fondamentaux de la République", le privant de subventions publiques depuis la rentrée 2024. (AFP)
Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d'Averroès pour "manquements graves aux principes fondamentaux de la République", le privant de subventions publiques depuis la rentrée 2024. (AFP)
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  • Le rapporteur public, magistrat indépendant dont les avis doivent éclairer les juridictions administratives, a recommandé mardi l'annulation de la décision de la préfecture du Nord de résilier en 2023 le contrat entre l'Etat et le lycée musulman lillois
  • Le rapporteur public du tribunal administratif de Lille a relevé des "vices" dans la procédure, et jugé que les "manquements" soulevés par la préfecture n'étaient "pas de nature à justifier" la résiliation du contrat, entrée en vigueur à la rentrée 2024

LILLE: Le rapporteur public, magistrat indépendant dont les avis doivent éclairer les juridictions administratives, a recommandé mardi l'annulation de la décision de la préfecture du Nord de résilier en 2023 le contrat entre l'Etat et le lycée musulman lillois Averroès.

Cette préconisation va à l'encontre des deux décisions prises en référé dans ce dossier.

Elle est également contraire à celle prise la semaine passée par le tribunal administratif de Lyon, également en référé, qui a refusé de restaurer le contrat d'un des deux seuls autres lycées musulmans conventionnés, Al Kindi.

Le rapporteur public du tribunal administratif de Lille a relevé des "vices" dans la procédure, et jugé que les "manquements" soulevés par la préfecture n'étaient "pas de nature à justifier" la résiliation du contrat.

Le 7 décembre 2023, le préfet du Nord a mis fin au contrat d'Averroès pour "manquements graves aux principes fondamentaux de la République", le privant de subventions publiques depuis la rentrée 2024.

Le rapporteur a estimé que l'administration avait commis une "erreur d'appréciation" et que les droits de la défense n'avaient pas été respectés en raison "du défaut d'accès à certains documents" cités dans le rapport de la préfecture.

Le rapporteur public a contesté pendant plus d'une heure, point par point, la plupart des griefs de la préfecture à l'encontre de l'établissement, affirmant qu'ils n'étaient pas établis.

Le préfet avait notamment dénoncé la mention, dans la bibliographie d'un cours d'éthique musulmane du lycée, d'un recueil de textes religieux contenant des commentaires prônant la peine de mort en cas d'apostasie ainsi que la ségrégation des sexes.

Or "aucun élément ne permet de dire" que cet ouvrage "aurait été étudié", selon le rapporteur public.

La préfecture évoquait aussi la prépondérance d'ouvrages religieux sur l'islam au détriment des autres religions au Centre de documentation et d'information (CDI) de l'établissement.

Le rapporteur public a toutefois relevé "10 livres traitant de religion autre que l'islam" et "d'autres livres traitant de la laïcité" dans le CDI.

Tout en concédant que certains manquements soulevés étaient bien établis, le rapporteur public a estimé qu'ils n'étaient pas suffisamment graves pour justifier la rupture du contrat de ce lycée avec l'Etat.

"C'est un soulagement pour Averroès", a réagi mardi Me Guez Guez après les conclusions du rapporteur public.

 

 


Tensions Paris-Alger: réduire les visas de travail est une option, dit une ministre française

Fin février, le Premier ministre français François Bayrou avait menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l'ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, si, dans un délai de six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière. (AFP)
Fin février, le Premier ministre français François Bayrou avait menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l'ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, si, dans un délai de six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière. (AFP)
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  • Interrogée mardi matin pour savoir si cela pouvait passer par une restriction des visas de travail pour les travailleurs algériens, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a répondu: "Je pense que ça fait partie des ripostes graduées, effectivement"
  • "La première piste, c'est de regarder le traité de 2007 sur les visas pour ceux qui détiennent des passeports diplomatiques et qui viennent régulièrement en France", a-t-elle précisé

PARIS: Réduire les visas de travail pour les travailleurs algériens pourrait faire partie des "réponses graduées" décidées par le gouvernement français après la fin de non-recevoir opposée par Alger à une liste d'Algériens expulsables fournie par Paris, a indiqué la ministre française du Travail mardi.

Après le rejet de cette liste, le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a promis lundi soir une "réponse graduée", en disant "regretter que l'Algérie refuse d'appliquer le droit international".

Interrogée mardi matin pour savoir si cela pouvait passer par une restriction des visas de travail pour les travailleurs algériens, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a répondu: "Je pense que ça fait partie des ripostes graduées, effectivement".

"La première piste, c'est de regarder le traité de 2007 sur les visas pour ceux qui détiennent des passeports diplomatiques et qui viennent régulièrement en France", a-t-elle précisé.

Par ailleurs, "le traité de 1968 dont on a parlé montre que l'Algérie bénéficie aujourd'hui d'exonérations exceptionnelles qui pouvaient se justifier quelques années après les accords d'Evian (qui définissent les conditions de l'indépendance de l'Algérie, NDLR) mais qui ne se justifient plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Se disant "tout à fait favorable à la riposte graduée" évoquée par Bruno Retailleau, le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a plaidé de son côté pour le rappel de l'ambassadeur français en Algérie et à la "fin des visas diplomatiques".

"Il faut mettre fin à cela. Il n'y a pas de raison que la France continue d'être généreuse avec ce pays", a-t-il martelé.

Fin février, le Premier ministre français François Bayrou avait menacé de "dénoncer" l'accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l'ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, si, dans un délai de six semaines, l'Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.

Toutefois, début mars, le président français Emmanuel Macron avait paru vouloir jouer la carte de l'apaisement en se disant "favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier" cet accord.

Les relations entre la France et l'Algérie ne cessent de se dégrader depuis la reconnaissance en juillet dernier par M. Macron d'un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine proposé par Rabat pour le Sahara occidental, territoire au statut non défini selon l'ONU.

Le refus de l'Algérie d'accepter plusieurs ressortissants sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, dont l'auteur d'un attentat qui a fait un mort à Mulhouse (est de la France) le 22 février, a aggravé la situation.