Deux membres libanais du Hezbollah tués au Yémen lors des frappes de la coalition

Les experts militaires estiment que c’est une preuve du soutien actif offert par le Hezbollah aux Houthis, malgré les dénégations de la milice (AFP / Fichier)
Les experts militaires estiment que c’est une preuve du soutien actif offert par le Hezbollah aux Houthis, malgré les dénégations de la milice (AFP / Fichier)
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Publié le Jeudi 12 novembre 2020

Deux membres libanais du Hezbollah tués au Yémen lors des frappes de la coalition

  • Les experts du Hezbollah renforcent la capacité militaire des Houthis avec des engins explosifs
  • «Le Hezbollah a toujours été l'incubateur militaire, médiatique et politique des Houthis»

AL-MUKALLA: Des avions de combat de la coalition arabe ont tué deux experts militaires du Hezbollah au Yémen la semaine dernière, lors de frappes aériennes contre un camp d’entraînement à l’extérieur de Sanaa, tenue par les Houthis, a déclaré le ministère de la Défense du Yémen.

Avec les deux experts libanais, au moins une dizaine de combattants houthis, qui suivaient un entraînement militaire dans le quartier d’Arhab de Sanaa, ont été tués au cours du même raid.

Des analystes militaires et politiques yéménites, ainsi que des diplomates, affirment que l’incident met à nouveau en évidence les interventions militaires continues de l’Iran et de son mandataire, le Hezbollah, dans le pays.

Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi a accusé à plusieurs reprises le régime iranien d’envoyer des officiers militaires iraniens et libanais au Yémen pour soutenir les rebelles Houthis, lesquels subissent des attaques intensives de la part des forces gouvernementales yéménites soutenues par la coalition arabe.

Les experts militaires et les responsables Yéménites estiment que l'afflux de combattants du Hezbollah a commencé il y a près de dix ans, et que la mort des deux derniers combattants n’est que «la partie visible de l'iceberg de ces interventions».

Les experts militaires affirment que cela démontre que le Hezbollah appuie activement les Houthis, malgré les dénégations des rebelles.

«Étant donné qu'Arhab n'est pas un champ de bataille, l'incident montre que les deux membres du Hezbollah enseignent aux Houthis des techniques militaires, sans prendre part aux combats», a déclaré à Arab News Abdul Basit Al-Baher, porte-parole de l'armée yéménite dans la ville méridionale de Taiz.

Les experts du Hezbollah renforcent la capacité militaire des Houthis avec des engins explosifs, des drones et des missiles, a-t-il affirmé.

Sans l’expérience militaire de l'Iran et du Hezbollah, les armes des Houthis n'auraient pas pu frapper des villes et des sites militaires saoudiens et yéménites pendant la guerre, a précisé Al-Baher.

En janvier, un drone et un missile balistique ont frappé un camp militaire à Marib, tuant plus de 110 soldats. Des mines sophistiquées, sous l’apparence de rochers, ont coûté la vie à des centaines de soldats et de civils jusqu’à présent.

Les techniques de fabrication de mines et de tir de missiles, qui proviennent d'Iran, ont été appliquées au Yémen par des experts militaires du Hezbollah et des Gardiens de la Révolution iraniens, a déclaré Al-Baher.

«L'Iran et ses Gardiens de la Révolution contrôlent les batailles au Yémen. Ils contrôlent les Yéménites et les Libanais», a-t-il dit.

En 2016, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux montrant un expert militaire du Hezbollah donnant un enseignement militaire à des combattants houthis. Sur la base d’informations des services de renseignement, les officiers yéménites estiment que jusqu'à 1000 experts du Hezbollah se trouvent dans des salles de commandement et des camps militaires à Sanaa, Hodeidah et Saada, au cœur des zones rebelles.

Dans le même temps, les analystes politiques estiment que les Houthis ont absolument besoin du soutien militaire et logistique de l'Iran et du Hezbollah, vu qu’il existe un embargo international sur les armes à l’encontre du Yémen.

«Le groupe Houthi a été isolé par tous les pays», a affirmé Najeeb Ghallab, sous-secrétaire au ministère de l’Information du Yémen, à Arab News.

«En raison de la situation stratégique du Yémen, l’Iran considère les Houthis comme son camp le plus important dans la région et dans le monde. L'Iran et le Hezbollah utilisent les Houthis comme outil pour faire pression sur l'Arabie saoudite et le trafic maritime international en mer Rouge», a précisé Ghallab.

Ahmed Awadh bin Moubarak, ambassadeur du Yémen aux États-Unis et chef de cabinet d’un ancien président yéménite, a déclaré à Arab News qu’il existait de plus en plus de preuves de l’implication militaire du Hezbollah au Yémen.

«Le Hezbollah exécute les plans de l’Iran dans la région. Le Hezbollah a toujours été l'incubateur militaire, médiatique et politique des Houthis», a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".