Les attaques en France et en Autriche repositionnent l'extrémisme violent en Europe

Des policiers montent la garde près de la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice après qu’un homme armé d’un couteau a tué trois personnes à l’intérieur de l’église. Deux femmes, en bas, réagissent à l'attaque (Photo, AFP)
Des policiers montent la garde près de la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice après qu’un homme armé d’un couteau a tué trois personnes à l’intérieur de l’église. Deux femmes, en bas, réagissent à l'attaque (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 10 novembre 2020

Les attaques en France et en Autriche repositionnent l'extrémisme violent en Europe

  • La Covid-19 pourrait avoir davantage aliéné les communautés marginalisées en Europe, contribuant à la radicalisation, selon un expert
  • Les dirigeants européens se concentreront probablement davantage sur la lutte contre l'extrémisme et l'imposition de nouveaux contrôles sur la liberté de circulation

LONDRES: Le terrorisme a de nouveau montré son horrible visage en Europe. Alors que tous les yeux étaient fixés sur la deuxième vague de la pandémie de Covid-19, une série d'incidents, à la fin du mois d’octobre, a secoué le continent en son cœur.

Trois attaques meurtrières perpétrées par des extrémistes islamistes en France et en Autriche ont douloureusement rappelé que les problèmes prépandémiques de l’Europe étaient loin d’être résolus.

En réalité, selon les experts, la pandémie et ses confinements ultérieurs ont peut-être alimenté la radicalisation et poussé la menace du terrorisme vers de nouveaux sommets. La rhétorique enflammée d'opportunistes politiques non occidentaux n'a pas aidé non plus.

En réponse à ces développements, le Royaume-Uni a élevé sa menace terroriste à un «grave» niveau – ce qui indique qu'une attaque est «considérée comme hautement probable». Mais les observateurs se demandent maintenant s'il est possible de faire davantage pour éviter de nouveaux incidents, en Grande-Bretagne ou ailleurs.

Hedda Halvorsen, analyste de l’Europe au sein du cabinet de conseil en risques politiques Sibylline, situé à Londres, affirme qu'il est particulièrement difficile d'empêcher des attaques comme celles qui ont été menées en France et en Autriche – en particulier à un moment où les tensions sont si vives.

Selon elle, l'accent devrait plutôt être mis, en premier lieu, sur la prévention de la radicalisation – un défi de taille, dans le contexte d’une pandémie qui a créé un environnement très propice au recrutement extrémiste.

«La pandémie a créé des conditions dans lesquelles les efforts de radicalisation sont beaucoup plus faciles», déclare-t-elle à Arab News. «Il a été démontré que les personnes issues de minorités sont les plus touchées financièrement par la pandémie et qu’elles ont également été touchées par la montée de la xénophobie.»

«Les personnes qui se sentaient déjà privées de leurs droits et déconnectées de la société en général peuvent avoir eu l'impression d'être davantage marginalisées.»

En outre, Hedda Halvorsen affirme que «les gens passent beaucoup plus de temps seuls, isolés et en ligne, à créer les conditions optimales pour que les tentatives de radicalisation aient lieu».

«Des groupes comme Daech et Al-Qaïda, ainsi que divers groupes extrémistes de droite, essayaient déjà d'exploiter ces conditions pour pousser leurs idéologies», précise-t-elle. Mais lorsque la controverse a éclaté au sujet des propos du président français, Emmanuel Macron, après la décapitation d’un enseignant par un réfugié musulman radicalisé d’origine tchétchène, ces groupes ont saisi cette occasion pour semer le chaos.

Les commentaires de Macron et la tempête diplomatique qui a suivi «ont contribué à une montée générale de la tension», explique Hedda Halvorsen. Des groupes radicaux se sont ensuite emparés de cette tension.

«Al-Qaïda et Daech ont encouragé les musulmans de tous les pays à venger l'insulte à leur religion à cause de ces caricatures. Il y a donc certainement un niveau de menace accru en ce moment», ajoute-t-elle.

Effectivement, deux attaques menées par des affiliés de Daech ont suivi la décapitation de Samuel Paty, le professeur d'histoire français qui était visé par une campagne en ligne pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet dans un cours portant sur la liberté d'expression.

Mme Halvorsen indique toutefois que ce ne sont pas seulement les groupes terroristes clandestins qui ont alimenté l'incendie après la polémique Macron. Divers dirigeants actuels et anciens du monde islamique ont été très directs dans leur condamnation du président français, mais Hedda Halvorsen considère la réaction du président turc, Recep Tayyip Erdogan, comme particulièrement incendiaire.

Ce dernier s’est demandé si Macron avait besoin «d’une sorte de traitement mental» en raison de son attitude envers les musulmans en France, et a déclaré: «Quel est le problème de Macron avec l’islam? Quel est son problème avec les musulmans»

Ses propos ont déclenché un tollé diplomatique, la France rappelant son ambassadeur de Turquie et un porte-parole de l'Élysée qualifiant les commentaires d'«inacceptables», avant d'exiger qu’«Erdogan change le cours de sa politique car elle est dangereuse à tous égards». Cependant, il est possible que le mal ait déjà été fait.

Rakib Ehsan, chercheur à la Henry Jackson Society du Royaume-Uni, a fait écho à l’analyse de Hedda Halvorsen sur le rôle des groupes extrémistes et sur celui des gouvernements étrangers «inutiles» dans la promotion du terrorisme.

Ces attaques «ont eu lieu après que l'État islamique (Daech) a encouragé les djihadistes à intensifier leurs activités, sentant qu'un certain nombre de pays européens pourraient être plus vulnérables en raison de leur préoccupation face à la pandémie de Covid-19», déclare le chercheur à Arab News.

Deux femmes réagissent à l’attaque perpétrée contre la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice par un meurtrier armé d’un couteau (Photo, AFP)
Deux femmes réagissent à l’attaque perpétrée contre la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice par un meurtrier armé d’un couteau (Photo, AFP)

«Cette utilisation du langage, par exemple le fait de dire que Macron a besoin d’un traitement mental, mais aussi le fait de faire des comparaisons avec l'Allemagne nazie, et d’accuser les dirigeants d'être antimusulmans, pourrait être entendue par quelqu'un qui se trouverait sur le point de basculer, ou qui serait tout simplement prêt à le faire», prévient Hedda Halvorsen.

Elle n’est pas allée jusqu’à dire que ces paroles avaient directement causé les attaques, mais a fait valoir que «cette rhétorique austère de dirigeants tels qu'Erdogan était apparue avant l'attaque. Je ne dis pas que cela en était le résultat direct, mais je pense que nous devons examiner le potentiel des dirigeants qui publient des déclarations ayant un impact sur les personnes vulnérables.»

«Les réactions du président français, Emmanuel Macron, et du chancelier autrichien, Sebastian Kurz, ont été vigoureuses et matures, soulignant la menace posée par le séparatisme islamiste pour les musulmans laïques à l'esprit libéral dans leurs pays respectifs.»

«Cependant, les interventions inutiles du président Erdogan… ont le potentiel d'alimenter le séparatisme islamiste en Europe.»

Rakib Ehsan déclare que la menace du terrorisme reste sérieuse sur tout le continent et que l’unité européenne peut servir d’antidote au poison d’Erdogan.

«Les récentes attaques terroristes en France et en Autriche ont servi collectivement à rappeler brutalement la menace terroriste dominante de l'extrémisme islamiste», affirme-t-il. «Il est d'une importance vitale que les dirigeants européens présentent un front uni face à des personnalités politiques non occidentales qui menacent de créer une nouvelle instabilité dans les sociétés européennes.»

Des fleurs, des bougies et un foulard autrichien, déposés sur un site commémoratif à Vienne, en Autriche, le 3 novembre 2020, à l’endroit d'une attaque. La photo a été prise au lendemain de l’attentat au cours duquel des fusillades ont retenti, à plusieurs endroits, dans le centre de Vienne (Photo de Joe Klamar/AFP)
Des fleurs, des bougies et un foulard autrichien, déposés sur un site commémoratif à Vienne, en Autriche, le 3 novembre 2020, à l’endroit d'une attaque. La photo a été prise au lendemain de l’attentat au cours duquel des fusillades ont retenti, à plusieurs endroits, dans le centre de Vienne (Photo de Joe Klamar / AFP)

Emmanuel Macron et d'autres dirigeants européens envisagent maintenant des mesures drastiques pour aider à prévenir de futures attaques. L’immigration figure en bonne place sur la liste de Macron, l’un des attaquants en France étant un Tunisien arrivé récemment sur le continent. La sécurité aux frontières est également susceptible d'occuper les responsables en Autriche, car l'attaquant de Vienne aurait tenté d'acheter des munitions dans la Slovaquie voisine.

«Je suis en faveur d’une refonte en profondeur de Schengen pour repenser son organisation et renforcer notre sécurité frontalière commune avec une force frontalière appropriée», a récemment déclaré Emmanuel Macron lors d'une visite à la frontière franco-espagnole, qualifiant les récentes attaques d’avertissement à destination de l'Europe et notant que «le risque terroriste est partout».

Les politiques migratoires européennes, déclare Hedda Halvorsen, ont sans aucun doute joué un rôle dans l'augmentation de la menace terroriste sur le continent. Notamment parce qu'«il existe des réseaux clandestins de trafic de migrants régis par des gangs du crime organisé qui sont liés au terrorisme».

Ce ne sera cependant pas un processus facile. «C'est une question très difficile et sensible à bien des égards, en particulier lorsque vous parlez d'apporter des changements à la liberté de circulation à travers l'Europe, qui est une partie essentielle du projet européen», ajoute-t-elle.

Le renforcement des frontières extérieures de l’Europe est plus probable que la réforme des politiques de migration interne. «Cette série d'attaques en France et en Autriche pourrait potentiellement rendre certains pays plus susceptibles d'accroître la sécurité, en particulier autour des frontières extérieures du bloc», précise-t-elle encore.

Cependant, tout changement dans les politiques de circulation au sein de l’Europe pourrait prendre des mois, voire des années, à être traité. Pendant ce temps, le risque d’être confronté à de nouvelles attaques demeure imminent.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Short Url
  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Short Url
  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Short Url
  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.