PARIS: Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a promis mercredi aux députés de "prendre tout le temps nécessaire" à un "débat approfondi" à l'Assemblée nationale sur le budget 2023, avant le probable recours au 49.3.
A l'ouverture de la séance, à 15H00, le ministre a été questionné d'entrée sur le feu vert donné dans la matinée par le Conseil des ministres à un possible recours au 49.3, pour faire passer le budget sans vote "si la situation devait l'exiger".
"Nous voyons déjà l'épée de Damoclès poindre. Combien de temps laissez-vous au débat parlementaire? L'irrémédiable est-il certain?", a lancé le chef du groupe socialiste Boris Vallaud.
"Nous avons tout le temps nécessaire, nous prendrons tout le temps nécessaire", a assuré le ministre de l'Economie.
"L'essentiel, c'est qu'au bout du compte nous ayons le meilleur budget possible pour la France", a-t-il poursuivi.
"Après", en l'absence de majorité absolue pour les macronistes, "viendra un moment où il faudra bien qu'il y ait un budget pour la France, le gouvernement prendra ses responsabilités", mais "nous ne les prendrons qu'au terme d'un débat approfondi", a affirmé M. Le Maire.
A LFI, le président de la commission des Finances, Eric Coquerel, en a déduit que "manifestement on peut s'attendre à ce qu'il [le 49.3] n'ait pas lieu avant la semaine prochaine, c'est une menace qui plane, mais qui laisse au moins le temps des débats".
En outre, il a reproché au gouvernement de vouloir "imposer" des mesures par cet outil de la Constitution, alors que "vous êtes minoritaires".
Dans la foulée, les députés ont rejeté un amendement de suppression de l'article liminaire de ce projet de loi de finances, celui qui prévoit de contenir le déficit public à 5% du PIB en 2023.
A droite, la LR Véronique Louwagie, qui propose un "plan de sobriété bureaucratique", a de nouveau critiqué l'absence de mesures d'économies.
Bruno Le Maire a défendu un budget "responsable", une "trajectoire exigeante". Il a jugé "déraisonnable" de vouloir "aller trop vite" dans le rétablissement des comptes publics, en citant le précédent de la crise de 2008.