MARSEILLE: Plusieurs centaines de policiers, principalement des enquêteurs de la Police Judiciaire (PJ), se sont rassemblés dans le calme mardi devant les sièges de Paris et Marseille (sud) pour protester contre un projet de réforme de la PJ, ont constaté des journalistes.
A Paris, ils étaient un peu plus de deux cents à côté du tribunal judiciaire de Paris où plusieurs magistrats et juges d'instruction sont venus apporter leur soutien.
"On manifeste notre solidarité (...) Ce qui s'est passé à Marseille où on a limogé un collègue qui était connu pour son caractère constructif, qui proposait des amendements au projet (...) est incompréhensible", a expliqué le commissaire divisionnaire Jean-Paul Maigret, secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires de police.
Le patron de la PJ de la zone Sud --qui va de Perpignan (sud-ouest) à Nice (sud)--, Eric Arella, qui pilote entre autres les enquêtes complexes contre le narcobanditisme, a été démis de ses fonctions vendredi au lendemain d'une manifestation silencieuse de ses troupes contre la réforme lors de la visite du directeur général de la police nationale.
Cette éviction a provoqué une indignation générale dans la police mais également dans la magistrature où procureurs et juges d'instruction s'inquiètent également de la réforme en cours.
"Nous ne sommes pas opposés à des réformes, nous sommes opposés à la manière dont la réforme est montée", a précisé Jean-Paul Maigret pour qui le découpage départemental envisagé "ne rime à rien par rapport à la criminalité".
La réforme soutenue par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin prévoit de placer tous les services de police à l'échelle du département --renseignement, sécurité publique, police aux frontières et PJ-- sous l'autorité d'un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet (représentant de l'Etat).
A Marseille également, quelque 200 policiers de la PJ se sont regroupés vers midi à l'entrée de hôtel de police.
Certains brandissaient des affichettes proclamant "Je suis Arella", d'autres l'image d'un cercueil frappé des lettres PJ. D'autres encore avaient barré d'un trait noir le sigle police judiciaire de leur blouson. Ils ont entonné avec gravité une Marseillaise avant de se disperser.