Tunisie: La carte politique en recomposition

Un panneau d'affichage représentant le Tunisien Kais Saied est accroché sur le côté d'un immeuble de la ville de Kairouan, dans le centre-est, le 26 juillet 2022. (AFP)
Un panneau d'affichage représentant le Tunisien Kais Saied est accroché sur le côté d'un immeuble de la ville de Kairouan, dans le centre-est, le 26 juillet 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 09 septembre 2022

Tunisie: La carte politique en recomposition

  • Deux camps sont apparus dans le paysage politique depuis l’entrée de Kaïs Saïed sur scène et surtout après le coup de force du 25 juillet 2021
  • Compact il y a un an, le bloc pro-Saïed s’est progressivement fissuré

Tunis: Alors que ses opposants sont de plus en plus durs à son égard, la plupart des partisans de Kaïs Saïed s’en sont un tant soit peu démarqués et ils osent même le critiquer, tout en continuant à clamer leur soutien au coup de force du 25 juillet 2021.

En poste depuis bientôt trois ans (il a accédé à la magistrature suprême le 23 octobre 2019), Kaïs Saïed, sixième président tunisien, agit sur la vie politique tunisienne comme une boule dans un jeu de quilles. Président atypique, il a contraint, par ses thèses populistes et ses méthodes musclées, les Tunisiens à se (re)positionner par rapport à lui.

Deux camps sont apparus dans le paysage politique depuis l’entrée de Kaïs Saïed sur scène et surtout après le coup de force du 25 juillet 2021, au moyen duquel le chef de l’État tunisien a écarté du pouvoir le mouvement Ennahdha et ses alliés: d’un côté, les irréductibles opposants et ennemis du «messie» de la «Nouvelle république», et, de l’autre, ses partisans.

En plus d’une multitude d’autres formations et d’individualités, le premier groupe est composé de deux coalitions: le Front de salut national, composé du parti islamiste Ennahdha et de ses alliés, et présidé par l’avocat Ahmed Néjib Chebbi et un regroupement opposé à la fois à Kaïs Saïed et à Ennahdha.

Alors que le camp des opposants est assez bien délimité, celui des partis pro-Saïed est plus difficile à cerner, car une bonne partie d’entre eux sont, contrairement aux partis d’opposition, de création récente. On y compte aussi de nombreuses figures de la société civile et des intellectuels favorables.

Parmi les formations les plus importantes figure le Harak du 25 juillet 2021. Il est le seul à clamer être présent dans les vingt-quatre gouvernorats du pays et il semble connecté à Kaïs Saïed alors que celui-ci assure régulièrement ne pas avoir de parti. En effet, le Harak du 25 juillet 2021 affirme haut et fort avoir l’oreille du président et l’a plus d’une fois publiquement remercié d’avoir nommé certains de ses cadres à des postes de responsabilité – comme gouverneur, par exemple.

Ce mouvement a provoqué un véritable tollé – mais aucune réaction des autorités – en annonçant le 3 septembre dernier, la création de «comités de vigilance», immédiatement assimilés par bon nombre de Tunisiens à des milices comme la Tunisie en a connu notamment après le 14 janvier 2011.

Compact il y a un an, le bloc pro-Saïed s’est progressivement fissuré. De très rares partis et personnalités demeurent fanatiquement acquis au président. La plupart ont mis beaucoup d’eau dans leur vin.

Tout en continuant à se déclarer favorables au processus du 25 juillet 2021, ils se sont démarqués du chef de l’État et ils osent même le critiquer. C’est notamment le cas du Mouvement du peuple, dont le secrétaire général, Zouhair Maghzaoui, à l’instar d’autres partisans de Kaïs Saïed, critique en particulier sa propension à faire cavalier seul et à imposer sa volonté aux autres sans débat.


Syrie: l'un des principaux chefs religieux druzes dénonce une «campagne génocidaire» contre sa communauté

 Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
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  • Des combats avaient opposé mercredi à Sahnaya, près de Damas, des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite à des combattants druzes, avant un retour à un calme précaire
  • Les 15 combattants druzes, qui se rendaient à Sahnaya, ont été pris pour cible "par les forces de sécurité, et des hommes armés qui leur sont affiliés", selon l'ONG

BEYROUTH: Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Des combats avaient opposé mercredi à Sahnaya, près de Damas, des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite à des combattants druzes, avant un retour à un calme précaire. Les 15 combattants druzes, qui se rendaient à Sahnaya, ont été pris pour cible "par les forces de sécurité, et des hommes armés qui leur sont affiliés", selon l'ONG.

 


Des routes rouvertes en Israël mais les pompiers luttent toujours contre le feu

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle.  Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel. (AFP)
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle. Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel. (AFP)
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  • Les pompiers ont annoncé jeudi que 163 équipes, appuyées par 12 avions, restaient mobilisées pour lutter contre ces incendies, "les plus importants" en Israël en une décennie, selon les autorités
  • Le service de secours du Magen David Adom a annoncé avoir apporté des soins mercredi à 23 personnes, dont la plupart souffraient de brûlures légères ou avaient inhalé de la fumée

JERUSALEM: Plusieurs routes fermées à cause des incendies ont rouvert jeudi en Israël, où les pompiers luttaient toujours contre le feu qui fait rage depuis la veille aux environs de Jérusalem.

Des milliers d'habitants ont été évacués mercredi dans des régions du centre du pays bordant l'autoroute entre Jérusalem et Tel-Aviv, où le feu s'est propagé, obligeant la police à couper plusieurs axes principaux.

Ces feux, attisés par des températures élevées et des vents violents, ont entraîné l'annulation mercredi de cérémonies prévues pour la fête nationale du Jour de l'Indépendance, tandis que des soldats ont été déployés pour aider les pompiers.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui s'est rendu sur place, a laissé entendre que les incendies pouvaient être d'origine criminelle.

Des feux de forêt se sont déjà produits à cette époque de l'année en Israël, mais le phénomène n'est pas considéré comme habituel.

Les pompiers ont annoncé jeudi que 163 équipes, appuyées par 12 avions, restaient mobilisées pour lutter contre ces incendies, "les plus importants" en Israël en une décennie, selon les autorités.

Le service de secours du Magen David Adom a annoncé avoir apporté des soins mercredi à 23 personnes, dont la plupart souffraient de brûlures légères ou avaient inhalé de la fumée.

Parmi elles se trouvaient deux femmes enceintes et deux bébés de moins d'un an, selon le MDA.

Dix-sept pompiers ont été blessés, selon la télévision publique Kan.

Après une nuit de lutte contre le feu, "toutes les routes ont été rouvertes à la circulation" jeudi matin, a déclaré la police.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré "l'urgence nationale" et prévenu mercredi que les feux risquaient de se propager à la ville de Jérusalem.

"Pas assez préparées" 

L'armée a annoncé jeudi que des militaires restaient déployés à Jérusalem et dans d'autres secteurs du centre d'Israël.

"Pendant la nuit des dizaines de véhicules se sont mis en place à travers le pays en formant des lignes afin d'empêcher le feu de s'étendre", a déclaré l'armée dans un communiqué.

L'aviation "continue à participer aux efforts en vue d'éteindre les feux", a ajouté l'armée en précisant avoir envoyé une cinquantaine de camions de pompiers dans les zones touchées.

Un journaliste de l'AFP dans le centre d'Israël a vu mercredi des zones boisées balayées par le feu près de la route principale reliant Latrun à Bet Shemesh, tandis que des hélicoptères tentaient d'éteindre les flammes.

Cinq localités bordant l'autoroute entre Jérusalem et Tel-Aviv avaient été évacuées mercredi.

Jeudi matin, la température à Jérusalem était de 21 degrés.

"C'est vraiment triste parce que nous connaissions la météo, nous savions pour ainsi dire que cela se produirait et pourtant nous avons l'impression que les autorités n'étaient pas assez préparées, avec de gros avions qui peuvent larguer de grandes quantités d'eau", a témoigné Yuval Aharoni, un homme de 40 ans évacué aux alentours de la ville de Modiin.

"De nombreux policiers sont arrivés, de nombreux pompiers, mais cela n'a pas vraiment aidé. Le feu avait déjà complètement envahi toute la zone", a raconté à l'AFP Yosef Aaron, un étudiant, en montrant les flammes et la fumée qui s'élevaient aux abords d'une autoroute.

Mercredi soir, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que des avions de lutte contre les incendies étaient attendus en renfort depuis la France, la Roumanie, la Croatie, l'Italie et l'Espagne.


Jordanie: 4 condamnations à 20 ans de prison dans une affaire liée aux Frères musulmans

La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
La police jordanienne se tient devant le bureau du Front d'action islamique à Amman, en Jordanie, le 23 avril 2025. (Reuters)
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  • La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale"
  • Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie"

AMMAN: La Cour de sûreté de l'Etat en Jordanie a condamné mercredi à 20 ans de prison quatre personnes reconnues coupables de détention d'armes et d'actes "mettant en danger la sécurité nationale", dans une affaire liée aux Frères musulmans récemment interdits.

Le 15 avril, les autorités ont annoncé l'arrestation de 16 personnes, dont des membres des Frères musulmans, soupçonnées de plans "visant à nuire à la sécurité nationale, à semer le chaos et à commettre des actes de sabotage en Jordanie".

Quelques jours plus tard, elles ont interdit toutes les activités des Frères musulmans et fermé leurs bureaux, imputant à cette confrérie islamiste des "activités de nature à déstabiliser le pays", notamment la fabrication et le stockage de roquettes et explosifs.

Selon un communiqué, la Cour de sûreté de l'Etat a prononcé des peines de 20 ans de prison contre quatre des 16 accusés et les a condamnés à une amende non précisée.

Ils ont été reconnus coupables de "détention d'explosifs, d'armes et de munitions avec l'intention de les utiliser illégalement, et d'avoir commis des actes susceptibles de perturber l'ordre public et de mettre en danger la sécurité" nationale.

Le communiqué n'a pas précisé si parmi les personnes condamnées figuraient des membres des Frères musulmans.