Liban: réunion d'urgence après l'incendie d'un véhicule de la Finul près de Beyrouth

Des pompiers éteignent un véhicule de la FINUL en feu, incendié par des manifestants, sur la route menant à l'aéroport international de Beyrouth, le 14 février 2025. L'armée libanaise s'est engagée, le 14 février, à prendre des mesures fermes contre les auteurs de l'incendie d'un véhicule de maintien de la paix de l'ONU sur la route de l'aéroport de Beyrouth, qui avait été coupée par des partisans du Hezbollah pour la deuxième soirée. (AFP)
Des pompiers éteignent un véhicule de la FINUL en feu, incendié par des manifestants, sur la route menant à l'aéroport international de Beyrouth, le 14 février 2025. L'armée libanaise s'est engagée, le 14 février, à prendre des mesures fermes contre les auteurs de l'incendie d'un véhicule de maintien de la paix de l'ONU sur la route de l'aéroport de Beyrouth, qui avait été coupée par des partisans du Hezbollah pour la deuxième soirée. (AFP)
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Publié le Samedi 15 février 2025

Liban: réunion d'urgence après l'incendie d'un véhicule de la Finul près de Beyrouth

  • Les autorités libanaises ont convoqué une réunion d'urgence samedi matin après que deux officiers ont été blessés dans l'incendie d'un véhicule de la Force de l'ONU au Liban (Finul)sur une route bloquée par des partisans du Hezbollah
  • L'agression intervient alors que des dizaines de partisans du Hezbollah ont bloqué vendredi, pour le deuxième soir de suite, la route menant à l'aéroport de Beyrouth dans la banlieue sud de la capitale, un bastion du mouvement pro-iranien

BEYROUTH: Les autorités libanaises ont convoqué une réunion d'urgence samedi matin après que deux officiers ont été blessés dans l'incendie d'un véhicule de la Force de l'ONU au Liban (Finul)sur une route bloquée par des partisans du Hezbollah près de Beyrouth.

Le ministre libanais de l'Intérieur, le général Ahmad Al-Hajjar, a donné les instructions nécessaires aux autorités compétentes pour qu'elles contrôlent la situation, travaillent à l'identification des agresseurs, les arrêtent et les déférent aux autorités judiciaires compétentes, a rapporté l'agence officielle ANI.

Le ministre a également rendu visite aux deux officiers blessés de la Finul à l'hôpital et a souligné "le rejet par le gouvernement libanais de cet attentat qui constitue un crime contre les forces de maintien de la paix", ajoute la même source.

L'agression intervient alors que des dizaines de partisans du Hezbollah ont bloqué vendredi, pour le deuxième soir de suite, la route menant à l'aéroport de Beyrouth dans la banlieue sud de la capitale, un bastion du mouvement pro-iranien.

Ces partisans disaient protester contre une décision d'interdire l'atterrissage de deux avions iraniens, selon ANI et un responsable de l'aéroport.

"Ce soir (vendredi), un convoi de la Finul transportant des soldats de la paix vers l'aéroport de Beyrouth a été violemment attaqué, et un véhicule a été incendié. Le commandant adjoint sortant de la Force de la Finul, qui rentrait chez lui après la fin de sa mission, a été blessé", avait indiqué la Finul dans un communiqué.

Un journaliste de l'AFP a vu un véhicule calciné portant le sigle de l'ONU sur la route de l'aéroport, autour duquel l'armée s'est déployée.

"Nous exigeons une enquête complète et immédiate de la part des autorités libanaises et que tous les responsables soient traduits en justice", a ajouté la Finul, déployée dans le sud du pays depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Elle a dénoncé une "violation flagrante du droit international" qui peut être assimilée à un "crime de guerre".

"Nous sommes choqués par cette attaque scandaleuse contre des soldats de la paix qui œuvrent à restaurer la sécurité et la stabilité dans le sud du Liban en cette période difficile", a ajouté la Finul.

La représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a condamné une "attaque inacceptable qui menace la sécurité du personnel des Nations unies".

Lors d'une conversation avec Mme Hennis-Plasschaert et le commandant de l'Unifil, le général Aroldo Lazaro, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a fermement condamné cette "attaque criminelle" et leur a promis "des mesures urgentes pour identifier les attaquants, les arrêter et les traduire devant l'autorité judiciaire compétente".

- "Atteinte à la paix civile" -

De son côté, l'armée libanaise a promis d'agir "avec fermeté pour empêcher toute atteinte à la paix civile et interpeller les fauteurs de troubles".

L'identité des personnes ayant mis le feu au véhicule n'est pas encore connue.

Le Hezbollah n'a pas réagi dans l'immédiat mais son allié, le mouvement Amal dirigé par le chef du Parlement Nabih Berri, a dénoncé une "attaque contre le sud du Liban".

"Les blocages de routes, où qu'ils aient lieu, constituent une atteinte à la paix civile", a ajouté le mouvement dans un communiqué.

Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montraient des manifestants, certains cagoulés et portant des drapeaux du Hezbollah, s'en prenant à un homme en tenue militaire et un autre en tenue civile près du véhicule de la Finul incendié.

La chaîne al Manar du Hezbollah, sans directement mentionner l'incendie du véhicule, a rapporté que "des éléments anarchiques et incontrôlés provoquent un chaos aux objectifs douteux sur la route de l'aéroport, incluant des barrages routiers et l'incendie de panneaux publicitaires".

Jeudi soir, un responsable aéroportuaire avait déclaré à l'AFP que les autorités libanaises avaient demandé à l'aéroport d'informer la compagnie nationale iranienne Mahan Air qu'il ne pouvait accueillir deux de ses vols à destination de Beyrouth, sans en préciser les raisons.

Un vol était prévu jeudi et un autre vendredi, a dit le responsable qui a requis l'anonymat. "Les deux vols ont été reportés à la semaine prochaine."

Israël a accusé à plusieurs reprises le Hezbollah d'utiliser le seul aéroport du Liban pour transférer des armes depuis l'Iran.

Le Hezbollah et les responsables libanais ont nié ces accusations.

Une guerre ouverte a opposé le Hezbollah et Israël de septembre à novembre 2024. Le mouvement libanais, qui dominait la vie politique du pays, en est sorti affaibli après que sa direction a été largement décimée par Israël.

Une trêve entrée en vigueur fin novembre a été prolongée jusqu'au 18 février, date à laquelle Israël doit retirer ses troupes du sud du pays pour que l'armée libanaise, censée démanteler l'infrastructure du Hezbollah, se déploie en coordination avec la Finul.


La Syrie condamne des tirs israéliens meurtriers sur son territoire

Le gouvernorat de la province de Deraa a donné de son côté un bilan de cinq morts dans la localité de Kouaiya après des tirs d'obus de chars israéliens qui ont pénétré selon lui en territoire syrien. (AFP)
Le gouvernorat de la province de Deraa a donné de son côté un bilan de cinq morts dans la localité de Kouaiya après des tirs d'obus de chars israéliens qui ont pénétré selon lui en territoire syrien. (AFP)
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  • L'armée israélienne a affirmé que "des terroristes avaient ouvert le feu en direction des positions de ses soldats depuis le sud de la Syrie" voisine. "Les soldats ont riposté et l'armée de l'air a frappé les terroristes"
  • Dans un communiqué, le ministère syrien des Affaires étrangères a "condamné l'agression israélienne continue contre le territoire syrien", notamment "la dangereuse escalade" qui a tué selon lui "six civils"

DAMAS: La Syrie a condamné mardi comme une "violation flagrante" de sa souveraineté les bombardements meurtriers menés par Israël sur le sud de son territoire.

L'armée israélienne a affirmé que "des terroristes avaient ouvert le feu en direction des positions de ses soldats depuis le sud de la Syrie" voisine. "Les soldats ont riposté et l'armée de l'air a frappé les terroristes", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, le ministère syrien des Affaires étrangères a "condamné l'agression israélienne continue contre le territoire syrien", notamment "la dangereuse escalade" qui a tué selon lui "six civils" à l'ouest du chef-lieu éponyme de la province de Deraa.

Il a dénoncé "une violation flagrante de la souveraineté nationale".

Le gouvernorat de la province de Deraa a donné de son côté un bilan de cinq morts dans la localité de Kouaiya après des tirs d'obus de chars israéliens qui ont pénétré selon lui en territoire syrien.

Selon le gouverneur de Deraa, Anwar al-Zohbi, cité par l'agence de presse officielle Sana, "les violations répétées de l'armée d'occupation israélienne" ont entraîné des combats entre des habitants et des soldats. Cela a "conduit à une escalade avec des tirs d'artillerie et de drones israéliens".

Les autorités locales ont fait état de la fuite de quelque 350 familles de la localité de Kouaiya.

Après la chute du président syrien Bachar al-Assad en décembre, Israël a envoyé des troupes dans une zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie de ce plateau occupée par Israël depuis 1967.

Israël assure avoir pris le contrôle de la zone tampon pour "défendre" les communautés qui vivent sur le plateau du Golan et les citoyens israéliens.

Depuis décembre, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) fait état de manière quasi quotidienne d'incursions de l'armée israélienne dans le sud de la Syrie.

L'armée israélienne a mené des centaines de frappes sur des sites militaires de l'ancien pouvoir en Syrie depuis cette date, Israël affirmant vouloir empêcher que l'arsenal ne tombe entre les mains des nouvelles autorités, qu'il qualifie de "jihadistes".

Le 23 février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé "la démilitarisation totale du sud de la Syrie" et indiqué que son pays ne tolérerait pas que les forces syriennes se déploient au sud de Damas.

Lors d'un sommet arabe au Caire début mars, le président syrien Ahmad al-Chareh a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il retire "immédiatement" ses troupes du sud de la Syrie.

"Je suis préoccupé par les déclarations israéliennes concernant l'intention de rester en Syrie ainsi que par les demandes de démilitarisation totale du Sud", a déclaré mardi l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen.

La Jordanie, frontalière du sud de la Syrie, a condamné "fermement" mardi "l'incursion et le bombardement" israéliens dans la province de Deraa.

L'Arabie saoudite a aussi dénoncé mercredi les frappes, accusant Israël de saper "la sécurité et la stabilité de la Syrie et de la région avec des violations flagrantes et répétées du droit international".

Mardi, l'armée israélienne avait annoncé avoir frappé deux bases militaires dans le centre de la Syrie, déjà ciblées vendredi.


Les Houthis font état de 17 frappes américaines sur le Yémen

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  • Sur leur site Ansarollah, les Houthis ont annoncé que des avions de guerre américains avaient mené des "raids agressifs (...) causant des dommages matériels"
  • Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire contre les Houthis, soutenus par l'Iran, promettant de les frapper jusqu'à ce que les rebelles cessent d'attaquer les navires empruntant les routes maritimes de la mer Rouge

SANAA: Un média houthi a fait état mercredi de 17 nouvelles frappes sur les régions de Saada et Amra, dans le nord-ouest du Yémen, les attribuant aux forces américaines.

Sur leur site Ansarollah, les Houthis ont annoncé que des avions de guerre américains avaient mené des "raids agressifs (...) causant des dommages matériels", mais ils n'ont pas donné de détails sur d'éventuelles victimes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire contre les Houthis, soutenus par l'Iran, promettant de les frapper jusqu'à ce que les rebelles cessent d'attaquer les navires empruntant les routes maritimes de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

Les Etats-Unis ont procédé ce jour-là à une vague de frappes aériennes qui, selon les autorités, ont tué des chefs houthis et fait, selon le ministère de la Santé des rebelles, 53 victimes.

Le Yémen a depuis été ciblé quasi quotidiennement par des frappes que les Houthis ont attribuées aux Etats-Unis, tandis que les rebelles ont annoncé avoir conduit des attaques ciblant des navires militaires américains et Israël.

Les Houthis ont commencé à prendre pour cible des navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden après le début de la guerre à Gaza, pour affirmer leur solidarité avec le peuple palestinien.

Les attaques houthies ont perturbé le trafic dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l'aide du Royaume-Uni.

Ils avaient interrompu leur campagne lorsque le cessez-le-feu à Gaza est entré en vigueur en janvier.

Mais au début du mois, ils ont menacé de reprendre leurs attaques sur cette route commerciale en raison du blocus de l'aide imposé par Israël au territoire palestinien, ce qui a déclenché les premières frappes américaines sur le Yémen depuis l'entrée en fonction du président Donald Trump en janvier.

Les Houthis "seront complètement anéantis", a menacé la semaine dernière Donald Trump, en demandant également à l'Iran l'arrêt "immédiat" de son soutien aux rebelles yéménites.

 


Deux journalistes tués dans des frappes israéliennes distinctes à Gaza

Des témoins ont déclaré que la voiture de Shabat avait été directement visée par l'armée israélienne dans l'est de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. (X)
Des témoins ont déclaré que la voiture de Shabat avait été directement visée par l'armée israélienne dans l'est de Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. (X)
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  • Al Jazeera a confirmé que Hossam Shabat, journaliste pour la chaîne Al Jazeera Mubasher, a été tué à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza
  • Dans un autre incident, le correspondant de Palestine Today, Mohammad Mansour, a été tué avec sa femme et son fils dans une frappe aérienne au nord de Khan Younès

LONDRES: Deux journalistes ont été tués dans des frappes israéliennes distinctes à Gaza lundi, marquant les premiers décès depuis la reprise des affrontements la semaine dernière.

Al Jazeera a confirmé que Hossam Shabat, journaliste pour la chaîne Al Jazeera Mubasher, a été tué à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza. La chaîne qatarie a rapporté que, selon des témoins, sa voiture aurait été directement visée par l'armée israélienne, sans toutefois fournir d'autres détails.

Dans un autre incident, le correspondant de Palestine Today, Mohammad Mansour, a été tué avec sa femme et son fils dans une frappe aérienne au nord de Khan Younès, après que leur maison a été touchée sans avertissement.

Le bureau gouvernemental des médias à Gaza a condamné ces attaques, les qualifiant de «crimes systématiques contre les journalistes et les professionnels des médias palestiniens». Dans une déclaration, il a appelé la Fédération internationale des journalistes, l'Union des journalistes arabes et d'autres organisations mondiales de médias à dénoncer ces assassinats.

«Nous faisons porter à l'occupation israélienne, à l'administration américaine et aux pays participant au génocide, tels que le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, l'entière responsabilité de ce crime odieux», ajoute la déclaration.

La mort de Shabat et de Mansour porte à 160 au moins le nombre total de professionnels des médias tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023, selon le Comité pour la protection des journalistes. Le Bureau gouvernemental des médias affirme toutefois que ce nombre s'élève à 208.

La directrice générale du CPJ, Jodie Ginsberg, a condamné l'assassinat de Shabat, notant qu'il était l'un des six journalistes d'Al Jazeera accusés par l'armée israélienne d'être des «militants».

Elle a déclaré: «Il s'agit d'un schéma que nous avons observé à maintes reprises, tant dans la guerre actuelle que dans les précédentes. Et maintenant, il semble qu'il ait été délibérément visé par un tir direct sur son véhicule.»

Mme Ginsberg a souligné que le fait de prendre délibérément pour cible et de tuer un journaliste ou un civil constitue un crime de guerre. «Les journalistes et les civils ne doivent jamais être pris pour cible», a-t-elle déclaré, ajoutant que le CPJ enquête sur plusieurs incidents au cours desquels Israël semble avoir délibérément pris des journalistes pour cible.

«Cela équivaudrait à un crime de guerre. Les journalistes et les civils ne doivent jamais être pris pour cible», a-t-elle déclaré, ajoutant que son organisation s'était adressée à Shabat pour ses propres reportages sur les lacunes au niveau des informations dans le nord de la bande de Gaza en raison de la guerre menée par Israël.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com