Afghanistan: un an après, Washington n'a toujours que ses drones pour contrer les djihadistes

Le One World Trade Center s'élève au-dessus de Lower Manhattan, un jour après que le président Biden a annoncé que les États-Unis ont tué le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri lors d'une attaque de drone en Afghanistan, le 2 août 2022 à New York. (AFP).
Le One World Trade Center s'élève au-dessus de Lower Manhattan, un jour après que le président Biden a annoncé que les États-Unis ont tué le chef d'Al-Qaïda Ayman al-Zawahiri lors d'une attaque de drone en Afghanistan, le 2 août 2022 à New York. (AFP).
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Publié le Jeudi 01 septembre 2022

Afghanistan: un an après, Washington n'a toujours que ses drones pour contrer les djihadistes

  • Les forces américaines étaient entrées en Afghanistan le 7 octobre 2001 pour chasser du pouvoir les talibans, en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11-Septembre
  • Pour l'ancien commandant des forces américaines au Moyen-Orient, Frank McKenzie, la présence du dirigeant d'Al-Qaïda dans la capitale afghane montre qu'il est très difficile de lutter contre les djihadistes sans aucune présence sur le terrain

WASHINGTON : Un an après le retrait des forces américaines d'Afghanistan, Washington ne compte encore que sur ses drones pour empêcher une résurgence de la menace posée par les islamistes d'Al-Qaïda ou du groupe Etat islamique, et pour certains experts, ce n'est pas suffisant.

Les forces américaines étaient entrées en Afghanistan le 7 octobre 2001 pour chasser du pouvoir les talibans, en raison de leur refus de livrer le chef d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, après les attentats du 11-Septembre.

Lorsque le président américain Joe Biden a décidé de retirer les soldats américains du pays après 20 ans de guerre l'an dernier, il a assuré que les Etats-Unis avaient les capacités de continuer la guerre contre le terrorisme sans troupes sur le terrain, ce que l'administration américaine a appelé des opérations "au-delà de l'horizon".

Des avions de surveillance et des drones américains patrouillent donc régulièrement le ciel afghan, mais cette stratégie a montré peu de résultats, au moins publiquement, à une exception près: la frappe de drone qui a tué Ayman al-Zawahiri, le chef d'Al-Qaïda, le 31 juillet à Kaboul. Encore a-t-elle été menée par la CIA, et non les militaires.

Pour l'ancien commandant des forces américaines au Moyen-Orient, Frank McKenzie, la présence du dirigeant d'Al-Qaïda dans la capitale afghane montre qu'il est très difficile de lutter contre les djihadistes sans aucune présence sur le terrain.

"Je dirais qu'une frappe en un an, ça correspond à 'difficile mais pas impossible'", a dit récemment à la BBC ce général à la retraite qui a dirigé le retrait des forces américaines d'Afghanistan.

Pour lui comme pour son prédécesseur Joseph Votel, les opérations à distance risquent de se révéler insuffisantes, car la menace terroriste contre les Etats-Unis s'est accrue depuis un an.

Revenir en Afghanistan?

"Je pense que nous sommes moins en sécurité" aujourd'hui qu'il y a un an, a déclaré au média américain VOA l'ex-général Votel, lui aussi ancien chef du commandement central de l'armée américaine (Centcom), envisageant même un retour des forces américaines en Afghanistan.

"Je ne sais pas s'il faudra revenir en Afghanistan comme nous l'avons fait en Irak, trois ans après en être partis", a-t-il ajouté. "J'espère que non. Mais je pense que nous devrions y être préparés".

Des inquiétudes que le Pentagone affirme ne pas partager.

"A ce stade, nous estimons qu'en matière de plans d'opérations externes (de groupes terroristes) en Afghanistan, nous sommes en sécurité", a assuré mercredi le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder.

"Nous avons absolument les moyens de répondre où que ce soit et à quelque moment que ce soit à toute menace terroriste, dans le monde entier", a-t-il ajouté. "En Afghanistan, c'est plus difficile, ce n'est pas insurmontable".

Le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl, avait pourtant admis fin 2021 que selon les services de renseignement américains, l'EI et Al-Qaïda avaient "l'intention de mener des opérations externes, y compris contre les Etats-Unis, mais (...) pas les capacités".

"Nous pourrions voir l'EI générer ces capacités dans 6 à 12 mois", avait-il précisé aux élus du Congrès.

Pour Douglas London, un ancien responsable de la CIA, "l'Amérique néglige l'Afghanistan à ses risques et périls".

Cet ancien de l'agence de renseignement américaine, aujourd'hui professeur à l'université Georgetown, a estimé dans un article publié par le site spécialisé Just Security qu'au lieu de dépendre exclusivement de frappes de drones, les Etats-Unis devraient entamer un dialogue minimal avec les talibans.

Sans aller jusqu'à reconnaître officiellement leur régime, Washington pourrait ouvrir des bureaux de liaison à Kaboul et Kandahar, car "il y a toujours quelque chose à gagner à être sur le terrain et à parler à vos adversaires", a-t-il ajouté.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.