La corbicule, la palourde invasive qui filtre la Loire à outrance

Sur cette photo prise le 27 juillet 2022, Damien Buzance, employé de la Fédération de pêche 37, tient des coquilles de corbicules (corbicula fluminea) provenant de la Loire à Vouvray, dans le centre de la France. (Photo : Guillaume Souvant / AFP)
Sur cette photo prise le 27 juillet 2022, Damien Buzance, employé de la Fédération de pêche 37, tient des coquilles de corbicules (corbicula fluminea) provenant de la Loire à Vouvray, dans le centre de la France. (Photo : Guillaume Souvant / AFP)
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Publié le Dimanche 07 août 2022

La corbicule, la palourde invasive qui filtre la Loire à outrance

  • La corbicule, appelée aussi palourde asiatique, a colonisé le Fleuve royal au point d'en modifier subtilement l'écosystème
  • Discrète, la palourde asiatique n'a que peu d'impact sur les activités humaines ; elle peut toutefois gêner le fonctionnement des centrales nucléaires, en colonisant et perturbant leurs circuits de refroidissement

VOUVRAY, France : Les eaux de la Loire sont-elles devenues trop transparentes? Apparue il y a une cinquantaine d'années en France, la corbicule, appelée aussi palourde asiatique, a colonisé le Fleuve royal au point d'en modifier subtilement l'écosystème. Et il n'y a déjà plus rien à faire.

Entre les bancs de sable, près de Vouvray (Indre-et-Loire), Damien Buzance remonte un petit bras de Loire, protégé par ses cuissardes en caoutchouc, avant de plonger sa main dans le lit du fleuve.

Le chargé de mission de la fédération de pêche d'Indre-et-Loire en tire une poignée de gravier. Très vite, il élimine le sable pour ne garder que cinq ou six petits coquillages de couleur jaune crème.

«C'est un petit mollusque bivalve, qui est arrivé sur le bassin de la Loire à la fin des années 1970. (...) Depuis les années 2000, on le retrouve sur le cours principal de la Loire et ses affluents», comme l'Indre, le Cher ou la Creuse, raconte-t-il.

Discrète, la palourde asiatique n'a que peu d'impact sur les activités humaines. Elle peut toutefois gêner le fonctionnement des centrales nucléaires, en colonisant et perturbant leurs circuits de refroidissement.

Originaire d'Asie du sud-est, où elle est consommée comme un fruit de mer, la Corbicula fluminea a aussi colonisé sans faire de vagues de nombreuses rivières de France, d'Europe et d'Amérique du Nord.

Selon David Brunet, chargé de mission milieu aquatique à l'agence de l'eau Loire-Bretagne, la Loire lui offre un habitat particulièrement accueillant. Le dernier grand fleuve sauvage d'Europe, pas trop aménagé par l'homme, dispose encore d'écoulements «assez naturels» et un lit sableux avec du gravier pour s'enfouir tranquillement.

Un environnement propice, d'autant que le coquillage hermaphrodite se reproduit à grande vitesse: 70.000 larves par an. Le bivalve se plait tellement dans le Fleuve royal, que les densités atteignent 50 à 300 individus au mètre carré. De quoi faire une razzia sur le phytoplancton dont elle se nourrit...

- Une lutte impossible -

«La corbicule élimine le phytoplancton, les matières en suspension, ce qui favorise la clarté et permet une photosynthèse plus efficace. Les rayons de lumière du soleil atteignent le fond de la Loire», explique David Brunet.

Ce changement de la qualité de l'eau n'est pas sans conséquence. L'éclaircissement des eaux, qui est aussi un effet des investissements dans les stations d'épuration depuis plusieurs décennies, a été bénéfique pour le développement de la végétation aquatique. Ces herbiers «n'étaient pas présents dans les années 1980», assure Damien Buzance.

Côté positif pour le pêcheur, ces herbiers aquatiques constituent un habitat pour de nombreuses espèces de poissons. Mais c'est l'énorme capacité de filtrage du mollusque asiatique qui «soulève aujourd'hui des interrogations».

«Cette corbicule (...) est amenée à filtrer l'eau de manière tellement importante que la disponibilité en phytoplancton, qui est la base de la chaîne alimentaire, est trop limitante pour le développement de certaines espèces de petits poissons», détaille-t-il.

Or, ces gardons, spirlins et autres chevesnes constituent aussi la proie des carnassiers comme le brochet.

«Ca perturbe la chaîne alimentaire. Forcément, s'il y a moins de phytoplancton, il y aura moins d'espèces qui vont se retrouver dans le lit de la Loire», regrette David Brunet.

«C'est une espèce invasive et toutes les espèces invasives vont perturber les écosystèmes, donc il n'y a pas d'effet positif», tranche le technicien.

Reste que la lutte contre la petite palourde, qui n'a pas de prédateur efficace à proprement parler sur la Loire, est «totalement impossible», selon les experts.

Les écosystèmes devront donc trouver un équilibre. C'est déjà le cas pour la corbicule, dont la population baisse. Le réchauffement climatique, et les aléas qu'il engendre, pourrait avoir son influence, mais le mollusque semble victime de son adaptation: il manque sans doute du phytoplancton pour nourrir tout le monde.


La manifestation de soutien à Le Pen "n'est pas un coup de force", dit Bardella

La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
La présidente du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), l'eurodéputé Jordan Bardella (G) et la présidente du groupe parlementaire du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, quittent le palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 août 2024, après leur rencontre avec le président français. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)
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  • « Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française.
  • « Cela nous semblait nécessaire que nous puissions nous exprimer directement aux Français.

STRASBOURG : La manifestation de soutien à Marine Le Pen prévue dimanche à Paris « n'est pas un coup de force », mais une mobilisation « pour la démocratie », a assuré mercredi Jordan Bardella, président du Rassemblement national, à des journalistes au Parlement européen à Strasbourg.

« Ce n'est pas un coup de force, c'est au contraire une défense très claire et très profonde de l'État de droit et de la démocratie française. C'est une mobilisation en réalité, non pas contre, mais pour la démocratie française », a déclaré l'eurodéputé au sujet de ce rassemblement annoncé par le RN après la condamnation de la triple candidate à la présidentielle à une peine d'inéligibilité immédiate.

« Cela nous semblait nécessaire (...) que nous puissions nous exprimer directement aux Français par l'intermédiaire de ces discours qui seront prononcés dimanche avec l'ensemble de nos cadres, de nos parlementaires et de nos militants », a-t-il ajouté.

Cette condamnation, que le RN qualifie de « scandale démocratique », compromet grandement ses chances de concourir une quatrième fois à la fonction suprême en 2027.

Pour Jordan Bardella, cela ne change « absolument rien » à sa relation avec Marine Le Pen, « si ce n'est qu'elle est peut-être encore plus forte qu'elle ne l'a été par le passé ».

« Je suis à ses côtés, je vais continuer à l'être (...) Nous allons évidemment mener le combat », a assuré l'eurodéputé qui faisait son retour au Parlement européen après avoir manqué les deux premiers jours de la session.

Il a qualifié de « bonne nouvelle » l'annonce de la justice qu'une décision en appel devrait être rendue « à l'été 2026 », donc bien avant la présidentielle.


Condamnation de Marine Le Pen: Macron rappelle au gouvernement l'indépendance de la justice

Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron (Photo AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés
  • Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours ».

PARIS : Mercredi en Conseil des ministres, le président français Emmanuel Macron a « rappelé » que l'autorité judiciaire est indépendante et que les magistrats doivent être protégés, après la condamnation de la cheffe de l'extrême droite Marine Le Pen qui a suscité des attaques contre les juges, ont rapporté des participants.

Le chef de l'État a également affirmé que « tous les justiciables ont droit au recours », selon ces sources. La justice a déjà fait savoir qu'un nouveau procès en appel pourrait se tenir dans des délais qui laissent une porte ouverte à une éventuelle candidature présidentielle en 2027 de la leader du Rassemblement national (RN), principale formation d'extrême droite française. 

Devant la presse, à l'issue du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a rapporté mercredi les propos du chef de l'État.

« La première chose qu'il a rappelée, a poursuivi Mme Primas, est que la justice est évidemment indépendante et prend ses décisions en toute indépendance, et qu'il faut donc la respecter comme l'un des piliers de notre démocratie. La première, a-t-elle dit, est que la justice est indépendante et qu'elle prend ses décisions en toute indépendance et qu'il faut donc la respecter comme un pilier de notre démocratie.

« La troisième chose, pour rappeler que les menaces qui sont faites à l'encontre des magistrats sont absolument insupportables et intolérables, puisque nous sommes encore une fois dans une démocratie. Et la justice est tout à fait indépendante et doit être respectée », a-t-elle ajouté.

« Et la troisième chose, pour rappeler que chacun a le droit à une justice équivalente et que le droit est le même pour tous. »


Bac: l'épreuve de maths en première se précise pour l'an prochain

La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
La ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une visite à l'école élémentaire Claude-Monnet à Rueil-Malmaison, en banlieue parisienne, le 28 mars 2025. (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté
  • L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première,

PARIS : Le projet d'épreuve de mathématiques en classe de première pour l'an prochain, qui vise à mettre en œuvre le « choc des savoirs » annoncé par l'ex-ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal, a été présenté mardi devant une instance consultative de l'Éducation nationale, étape-clé avant sa publication.

Le Conseil supérieur de l'éducation (CSE, qui rassemble syndicats, associations de parents, collectivités, etc.) a majoritairement voté contre le projet de décret et d'arrêté instaurant cette « épreuve terminale de culture mathématique aux baccalauréats général et technologique ».

Ils ont recueilli 0 voix pour, 27 contre, 31 abstentions et 4 refus de prendre part au vote (l'administration ne votant pas dans cette instance), un vote indicatif qui n'empêche pas la mise en œuvre de la réforme, selon des sources syndicales.

Cette épreuve écrite d'une durée de deux heures, qui entrera en vigueur au printemps 2026, sera « affectée d'un coefficient 2 » (points pris sur l’épreuve du Grand oral en terminale), selon ces textes, consultés par l'AFP.

L'ex-ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, avait annoncé en décembre 2023 la création de cet examen sur le modèle de l'épreuve anticipée de français pour le baccalauréat en fin de première, un projet confirmé en novembre 2024 par sa successeure, Anne Genetet.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges et lycées), qualifie auprès de l'AFP la mesure de « rafistolage supplémentaire du bac Blanquer », décidé en 2019 par l'ex-ministre Jean-Michel Blanquer.

Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du SE Unsa, la nouvelle épreuve « alourdit la fin de l'année pour les élèves et les correcteurs ».

La première partie, qui est commune à tous les élèves, sera sous forme de QCM et pourrait être corrigée automatiquement, ce à quoi « de nombreuses organisations syndicales sont opposées », a-t-il ajouté, tandis que la deuxième partie devrait consister en des résolutions de problèmes.

Des projets de textes ont par ailleurs été votés au CSE relatif à « la mise en place du +parcours renforcé+ en classe de seconde générale et technologique » ou professionnelle à partir de la rentrée 2026, avec trois votes pour, 45 contre et 13 abstentions.

Mis en place par la ministre Élisabeth Borne, ce parcours est destiné aux élèves n’ayant pas obtenu le diplôme du brevet. Son organisation relèvera « de l’autonomie de l’établissement sur la base indicative de deux heures hebdomadaires sur tout ou partie de l’année », selon le projet d'arrêté.

Sophie Vénétitay déplore « une coquille vide » tandis que Tristan Brams (CFDT Éducation) regrette l'absence de « moyens supplémentaires ».