KHARTOUM: Des milliers de Soudanais scandent dimanche à Khartoum « A bas Abdel Fattah al-Burhane », a constaté l'AFP, le chef de l'armée qui a avec son putsch d'octobre plongé le pays, déjà l'un des plus pauvres au monde, dans un marasme pire encore.
Depuis le coup d'Etat du 25 octobre, les partisans d'un pouvoir civil au Soudan défilent chaque semaine, malgré une répression qui a fait 116 morts et des milliers de blessés, selon des médecins prodémocratie.
Depuis qu'un conflit tribal dans le sud a fait une centaine de morts mi-juillet, ils défilent également pour la « coexistence » des diverses ethnies et tribus auxquelles appartiennent les 45 millions de Soudanais.
Dimanche, un habitant de la capitale, Mohammed Ali, a dit manifester pour « une nation unie ».
« Le pouvoir putschiste détourne le regard face aux problèmes régionaux et tribaux », a-t-il affirmé, car « tous ces problèmes lui permettent de rester en place ».
Les manifestations anti-putsch se sont affaiblies au fil des mois notamment récemment du fait des divisions entre civils après l'annonce surprise début juillet du général Burhane, qui s'est dit prêt à s'effacer devant un gouvernement civil.
Pour les uns, il n'y a « ni négociation ni partenariat » possible avec l'armée, selon les slogans martelés depuis avant même le putsch.
Pour les autres, il faut lancer les négociations pour revenir à une transition démocratique, condition sine qua non posée par la communauté internationale pour reprendre ses versements de deux milliards de dollars annuels d'aide.
« Les militaires à la caserne » et « Le pouvoir au peuple », scandait malgré tout dimanche la foule sous une nuée de drapeaux.
Selon les Nations unies, un Soudanais sur trois a besoin d'aide humanitaire dans un pays où l'inflation avoisine chaque mois les 200%, la monnaie est en chute libre et le prix du pain a été multiplié par dix depuis le putsch.