Covid-19: le conseil scientifique sur le point de tirer sa révérence

Le médecin français Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique français sur la Covid-19,  au Sénat à Paris, le 15 septembre 2020, lors de son audition par la commission d'enquête du Sénat concernant la gestion par les pouvoirs publics de la crise liée à la pandémie de covid-19 (AFP)
Le médecin français Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique français sur la Covid-19, au Sénat à Paris, le 15 septembre 2020, lors de son audition par la commission d'enquête du Sénat concernant la gestion par les pouvoirs publics de la crise liée à la pandémie de covid-19 (AFP)
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Publié le Jeudi 21 juillet 2022

Covid-19: le conseil scientifique sur le point de tirer sa révérence

  • L’exécutif est loin d'avoir toujours suivi leurs préconisations, ou alors à retardement pour certains confinements. Il a aussi tardé plusieurs fois à diffuser ses avis
  • Ce comité ad hoc d'une dizaine de scientifiques, présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, sortira de scène le 31 juillet

PARIS: La pandémie de Covid-19 n'est pas terminée, mais le Conseil scientifique s'apprête à tirer sa révérence fin juillet, après quasiment deux ans et demi d'activité, sur d'ultimes recommandations et quelques enseignements.

Né mi-mars 2020, sur demande d'Emmanuel Macron, ce comité ad hoc d'une dizaine de scientifiques, présidé par le professeur Jean-François Delfraissy, sortira de scène le 31 juillet. La France en finira alors officiellement avec l'état d'urgence sanitaire, alors que la septième vague épidémique semble en phase descendante et que l'exécutif martèle qu'il faut apprendre à "vivre avec" le virus.

L'ultime avis du Conseil scientifique, une cinquantaine de pages publiées mercredi et intitulées "vivre avec les variants", ne se veut ni "un testament, ni un retour d'expérience alors même que l'épidémie n'est pas terminée", mais plutôt une "boussole".

Pendant deux ans et quatre mois, assortis de "plus de 300 réunions" et de multiples interventions dans les médias, ses membres ont délivré des conseils, notamment près de 90 avis ou notes sur la situation sanitaire et les moyens de contrer les vagues épidémiques.

Des infectiologues, épidémiologistes, soignants, spécialistes des sciences humaines (anthropologue, sociologue), renforcés au bout de quelques mois par six autres experts (gériatre, vétérinaire, pédopsychiatre...) ont fait un exercice délicat et parfois controversé, entre science, pédagogie, et gestion sanitaire.

"Un groupe très uni" qui a "partagé beaucoup de défaites mais aussi de succès", a entretenu "des relations parfois complexes avec le politique" et cultivé son "indépendance", a "progressivement appris à avoir de l'humilité et à dire, à certains moments, qu'on ne savait pas", a résumé le Pr Delfraissy lors d'une conférence de presse virtuelle aux airs d'"au revoir".

L’exécutif est loin d'avoir toujours suivi leurs préconisations, ou alors à retardement pour certains confinements. Il a aussi tardé plusieurs fois à diffuser ses avis.

Deux ans et demi après le début d'une "crise inédite", le Conseil esquisse des scénarios pour les prochains mois, car la pandémie "n'est pas terminée".

Pour l'instance sanitaire, une diminution progressive de l’impact du SARS-CoV-2 est envisageable, grâce à l'immunité de la population post-vaccinations et post-infections, mais avec des "pics de circulation du virus à court terme".

 "Passer la main" 

Il alerte parallèlement sur plusieurs "points d'attention": le "problème de santé publique" des Covid longs, la santé mentale, "un épuisement de l'hôpital" aux "effets délétères sur les soins" et sur la riposte à de futures vagues épidémiques, la situation des "fragiles et précaires", immunodéprimés, âgés.

"Certains groupes de population ont été et restent particulièrement exposés au risque de formes graves", a souligné l'anthropologue Laetitia Atlani-Duault, plaidant notamment pour une "bulle de protection" pour les immunodéprimés. Et "on reste très préoccupés pour la santé psychique des adolescents et jeunes adultes", a déclaré la pédopsychiatre Angèle Consoli.

La situation Outremer mais aussi dans les pays les plus pauvres reste également préoccupante, selon le Conseil.

Après fin juillet, un "comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires", au-delà du Covid, doit prendre le relais.

Comme "les risques évoluent", "non seulement infectieux mais aussi liés à la qualité de l'air, de l'eau et de la terre, à l'impact du changement climatique", le ministre de la Santé François Braun juge "indispensable (...) un comité pérenne, constitué de diverses disciplines scientifiques" et suivant l'approche "One Health", "qui considère ensemble la santé humaine, animale, végétale dans un environnement sain", selon son cabinet.

Le gouvernement doit encore formaliser la création, a priori par décret, et la composition de cette instance placée auprès des ministres de la Santé et de la Recherche. Il n'est pas exclu que certains membres du Conseil scientifique en fassent partie.

L'instance sanitaire insiste, dans son dernier avis, sur la "multidisciplinarité" souhaitable du futur comité, l'importance des sciences humaines et sociales ou les liens avec la recherche.

Il suggère par ailleurs la création à l'automne d’un "Conseil de la Science", un groupe de scientifiques de haut niveau, pour éclairer l'exécutif "sur les avancées de la Science, et ce, indépendamment des crises".

Le pilote du successeur du Conseil scientifique n'est pas encore connu, mais ce ne sera assurément pas Jean-François Delfraissy.

"Je ne pense que Covid depuis 24 mois, il est temps qu'il y ait une vision nouvelle, c'est le moment de passer la main", a glissé fin juin cet immunologiste qui restera l'une des figures de la crise sanitaire.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.