TUNIS : Les autorités tunisiennes ont dénoncé mercredi une campagne de provocation « menée par certains partis » contre les musulmans, tandis que des oulémas de la prestigieuse mosquée Zitouna ont fustigé une « offensive féroce organisée » en France contre l'islam et appelé à boycotter les produits français.
Le ministère tunisien des Affaires étrangères a « exprimé son profond mécontentement face à la campagne menée par certains partis au nom de la liberté d'expression, qui porte atteinte aux sentiments des musulmans et à leur sacré et nuit au grand Messager, le prophète Mahomet ».
Lors de la cérémonie d'hommage à Samuel Paty, professeur décapité dans un attentat islamiste pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète, le président français Emmanuel Macron a promis que la France ne renoncerait pas à ces dessins.
Cette déclaration a déclenché un flot de critiques dans le monde musulman et des appels au boycott.
« La Tunisie exprime sa condamnation et son rejet de ces pratiques qui nourrissent la tendance à l'extrémisme et au terrorisme » et « appelle à éloigner les sacralités des conflits politiques et idéologiques et à perpétuer les valeurs de tolérance et de dialogue entre les peuples », ajoute la diplomatie tunisienne dans un bref communiqué.
Usant de termes plus forts, des oulémas (théologiens) de la mosquée Zitouna à Tunis, qui sont reconnus et respectés par l'Etat tunisien, ont condamné une « offensive féroce organisée » en France contre l'islam et exhorté le monde musulman à boycotter les produits et sociétés françaises.
Ces caricatures relèvent d' « une atteinte aux sentiments des musulmans », estiment dans un communiqué ces cheikhs de Zitouna, plus ancienne mosquée de Tunisie.
Ils dénoncent « une campagne contre l'islam ayant des objectifs électoraux indignes au détriment du sacré des musulmans » et qui montre « une haine contre la propagation de l'islam en Europe et dans le monde ».
Ces oulémas appellent « les présidents, les rois et les princes du monde musulman à faire leur devoir » et à réagir contre cette « atteinte » au prophète Mahomet.
Ils ont également demandé aux juristes et avocats de « faire face à cette offensive » à travers des tribunaux internationaux, et aux musulmans de boycotter les produits et entreprises françaises jusqu'à ce que le gouvernement français « présente des excuses ».