PARIS: L’Agence française de développement (AFD) a annoncé la signature de deux accords de financement pour appuyer la concrétisation des réformes prioritaires en Tunisie durant la période 2020-2022. Ces financements ont été décidés dans le cadre des engagements pris par le président de la République française, Emmanuel Macron, avec son homologue tunisien Kaïs Saïed, lors de sa visite à Paris, en juin dernier.
L’Agence française de développement, un soutien majeur
«Notre soutien s'inscrit dans la durée et dans la continuité des engagements pris par le président de la République française en juin dernier, à travers l'annonce d'un prêt de politique publique de l’AFD de trois cent cinquante millions d'euros. Nous allons signer avec mon homologue un accord portant sur une première tranche de financement de cent millions d'euros pour la Tunisie. Ce nouveau prêt constituera dans son ensemble un soutien majeur de la France à la Tunisie pour les trois prochaines années» a affirmé Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, jeudi 22 octobre dernier, lors de son déplacement à Tunis.
En effet, une enveloppe de 350 millions d’euros (plus d’un milliard de dinars tunisiens) sera consacrée à la mise en œuvre de réformes économiques qui permettront d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens et de créer des opportunités d’emplois stables et durables dans le pays. «Ma visite en Tunisie intervient dans le contexte particulier de l’épidémie de la Covid-19 qui frappe durement nos deux pays, et en tant qu’interlocuteurs, nous mesurons la chance que constitue notre partenariat dans le contexte actuel», affirme le chef de la diplomatie française.
«Nous avons eu l’honneur de conclure de nombreux accords dans le secteur de l’eau et de l’appui à l’investissement et à la trésorerie tunisienne», a souligné de son côté, Ali Kooli, ministre tunisien de l’Économie, des Finances et de l’appui à l’Investissement, lors d’une déclaration conjointe avec Jean-Yves Le Drian. «Le montant et la qualité des crédits accordés à long terme, reflètent l’importance du niveau des relations entre la France et la Tunisie, basées sur la confiance et le respect mutuel», conclut-il.
Appui aux politiques publiques
Dans ce contexte, l’AFD a indiqué qu’à travers ce soutien budgétaire l’institution compte poursuivre sa contribution au renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et l’amélioration de leur performance. «Nous soutenons toutes les réformes prioritaires pour la Tunisie afin de renforcer l’efficacité de l’action publique, pour réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie de la population», affirme M. Yazid Safir, directeur de l’AFD en Tunisie. «L’appui conjoint des partenaires techniques et financiers de la Tunisie à hauteur de 325 millions de dinars dès 2020 est exceptionnel, et devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre des réformes indispensables et priorisées par les autorités.»
Toujours dans le cadre de la coopération entre l’AFD, le gouvernement tunisien et la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), une enveloppe de 38 millions d’euros, cofinancée avec la Banque européenne d’investissement (BEI), a été accordée afin de sécuriser l’approvisionnement en eau potable dans le Grand Tunis.
En effet, cet accord va permettre la construction d’une nouvelle station de traitement de l’eau potable, avec des ouvrages de conduites, des réservoirs et une station de pompage dans la localité de Béjaoua, dans le gouvernorat de Manouba. Ces structures de collecte, de traitement et de distribution des ressources en eau vont permettre de sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Tunis jusqu’en 2040.
Étude essentielle
Selon l’AFD, ces investissements seront accompagnés d’une subvention d’un million d’euros qui sera réservée à l’élaboration du schéma directeur Eau potable du Grand-Tunis 2021-2045. Une étude essentielle pour la Sonede qui lui permettra de faciliter l’exploitation du réseau d’approvisionnement et de distribution et de prévoir des travaux de réhabilitation, de renouvellement des infrastructures ainsi que l’optimisation de l’exploitation des ressources en eau potable.
Selon les partenaires, ce programme pourrait répondre aux besoins croissants en matière d’eau potable en raison de la hausse de la démographie de la région et de l’amélioration des conditions de vie des Tunisois, et pourrait permettre l’expansion des besoins des secteurs essentiels de l’économie comme le tourisme, l’industrie et l’agriculture.
Les données démographiques de la région du Grand Tunis sont estimées à 2,78 millions d’habitants aujourd’hui, avec une projection de 3,2 millions d’habitants à l’horizon 2030.
Selon le communiqué publié par l’AFD, ce programme de soutien aux réformes socioéconomiques engagé par le gouvernement tunisien a été conclu grâce à un accord multilatéral avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux; la Banque mondiale (BM), l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), la Banque publique d’investissement allemande (KfW). Ces organismes auront une mission de coordination et de suivi, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE).