France - Tunisie: Deux accords de financement pour soutenir des réformes

Rémy Rioux, Directeur Général de l'Agence Française de Développement (Photo, Alian GOULARD/AFD).
Rémy Rioux, Directeur Général de l'Agence Française de Développement (Photo, Alian GOULARD/AFD).
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Publié le Jeudi 29 octobre 2020

France - Tunisie: Deux accords de financement pour soutenir des réformes

  • Une enveloppe de 350 millions d’euros (plus d’un milliard de dinars tunisiens) sera consacrée à la mise en œuvre de réformes économiques
  • «Le montant des crédits accordés à long terme reflète l’importance du niveau des relations entre la France et la Tunisie, basées sur la confiance et le respect mutuel»

PARIS: L’Agence française de développement (AFD) a annoncé la signature de deux accords de financement pour appuyer la concrétisation des réformes prioritaires en Tunisie durant la période 2020-2022. Ces financements ont été décidés dans le cadre des engagements pris par le président de la République française, Emmanuel Macron, avec son homologue tunisien Kaïs Saïed, lors de sa visite à Paris, en juin dernier.

L’Agence française de développement, un soutien majeur

«Notre soutien s'inscrit dans la durée et dans la continuité des engagements pris par le président de la République française en juin dernier, à travers l'annonce d'un prêt de politique publique de l’AFD de trois cent cinquante millions d'euros. Nous allons signer avec mon homologue un accord portant sur une première tranche de financement de cent millions d'euros pour la Tunisie. Ce nouveau prêt constituera dans son ensemble un soutien majeur de la France à la Tunisie pour les trois prochaines années» a affirmé Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, jeudi 22 octobre dernier, lors de son déplacement à Tunis.

En effet, une enveloppe de 350 millions d’euros (plus d’un milliard de dinars tunisiens) sera consacrée à la mise en œuvre de réformes économiques qui permettront d’améliorer les conditions de vie des Tunisiens et de créer des opportunités d’emplois stables et durables dans le pays. «Ma visite en Tunisie intervient dans le contexte particulier de l’épidémie de la Covid-19 qui frappe durement nos deux pays, et en tant qu’interlocuteurs, nous mesurons la chance que constitue notre partenariat dans le contexte actuel», affirme le chef de la diplomatie française.

«Nous avons eu l’honneur de conclure de nombreux accords dans le secteur de l’eau et de l’appui à l’investissement et à la trésorerie tunisienne», a souligné de son côté, Ali Kooli, ministre tunisien de l’Économie, des Finances et de l’appui à l’Investissement, lors d’une déclaration conjointe avec Jean-Yves Le Drian. «Le montant et la qualité des crédits accordés à long terme, reflètent l’importance du niveau des relations entre la France et la Tunisie, basées sur la confiance et le respect mutuel», conclut-il.

Appui aux politiques publiques

Dans ce contexte, l’AFD a indiqué qu’à travers ce soutien budgétaire l’institution compte poursuivre sa contribution au renforcement de la gouvernance des entreprises publiques et l’amélioration de leur performance. «Nous soutenons toutes les réformes prioritaires pour la Tunisie afin de renforcer l’efficacité de l’action publique, pour réduire les inégalités et améliorer les conditions de vie de la population», affirme M. Yazid Safir, directeur de l’AFD en Tunisie. «L’appui conjoint des partenaires techniques et financiers de la Tunisie à hauteur de 325 millions de dinars dès 2020 est exceptionnel, et devrait permettre d’accélérer la mise en œuvre des réformes indispensables et priorisées par les autorités.»

Toujours dans le cadre de la coopération entre l’AFD, le gouvernement tunisien et la Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede), une enveloppe de 38 millions d’euros, cofinancée avec la Banque européenne d’investissement (BEI), a été accordée afin de sécuriser l’approvisionnement en eau potable dans le Grand Tunis.

En effet, cet accord va permettre la construction d’une nouvelle station de traitement de l’eau potable, avec des ouvrages de conduites, des réservoirs et une station de pompage dans la localité de Béjaoua, dans le gouvernorat de Manouba. Ces structures de collecte, de traitement et de distribution des ressources en eau vont permettre de sécuriser l’approvisionnement en eau potable du Grand Tunis jusqu’en 2040.

Étude essentielle

Selon l’AFD, ces investissements seront accompagnés d’une subvention d’un million d’euros qui sera réservée à l’élaboration du schéma directeur Eau potable du Grand-Tunis 2021-2045. Une étude essentielle pour la Sonede qui lui permettra de faciliter l’exploitation du réseau d’approvisionnement et de distribution et de prévoir des travaux de réhabilitation, de renouvellement des infrastructures ainsi que l’optimisation de l’exploitation des ressources en eau potable.

Selon les partenaires, ce programme pourrait répondre aux besoins croissants en matière d’eau potable en raison de la hausse de la démographie de la région et de l’amélioration des conditions de vie des Tunisois, et pourrait permettre l’expansion des besoins des secteurs essentiels de l’économie comme le tourisme, l’industrie et l’agriculture.

Les données démographiques de la région du Grand Tunis sont estimées à 2,78 millions d’habitants aujourd’hui, avec une projection de 3,2 millions d’habitants à l’horizon 2030.

Selon le communiqué publié par l’AFD, ce programme de soutien aux réformes socioéconomiques engagé par le gouvernement tunisien a été conclu grâce à un accord multilatéral avec l’appui de plusieurs bailleurs internationaux; la Banque mondiale (BM), l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), la Banque publique d’investissement allemande (KfW). Ces organismes auront une mission de coordination et de suivi, en collaboration avec la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds monétaire international (FMI) et l’Union européenne (UE).


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.