Yémen: La ville de Taïz se prépare à de nouvelles attaques des Houthis

Un combattant houthi tire en l'air depuis une mitrailleuse montée sur un camion militaire lors d'un rassemblement de loyalistes houthis à Sanaa, au Yémen, le 8 juillet 2020 (Photo, Reuters).
Un combattant houthi tire en l'air depuis une mitrailleuse montée sur un camion militaire lors d'un rassemblement de loyalistes houthis à Sanaa, au Yémen, le 8 juillet 2020 (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 05 juillet 2022

Yémen: La ville de Taïz se prépare à de nouvelles attaques des Houthis

  • Les discussions menées sous l'égide de l'ONU quant à l'ouverture des routes à Taïz ont atteint une impasse
  • Lundi matin, des explosions ont secoué les banlieues ouest et nord de Taïz

AL-MUKALLA: Les autorités militaires ainsi que les habitants de la ville de Taïz au Yémen s'apprêtent à faire face à une intensification des attaques des Houthis. La milice a mobilisé de nouveaux combattants, une artillerie lourde et des véhicules militaires à l'extérieur de la ville.

Abdul Basit al-Baher, officier militaire yéménite à Taïz, a rapporté lundi à Arab News que les Houthis avaient déployé des forces et des équipements supplémentaires sur tous les fronts à l'extérieur de la ville stratégique et qu'ils se préparaient, selon les rapports des services de renseignement, à lancer des attaques et des bombardements plus agressifs sur la ville et les sites militaires contrôlés par les troupes gouvernementales.

«Ils ont introduit d'importants renforts militaires à Taïz, notamment des combattants, des véhicules militaires, des véhicules blindés de transport de troupes, des mitrailleuses lourdes et des fusils de précision équipés d'une vision nocturne», a-t-il expliqué.

Taïz, la troisième plus grande ville du Yémen, est assiégée depuis début 2015, après que les Houthis ont bloqué ses principales entrées, empêchant les gens d'entrer dans la ville ou d'en sortir et interdisant à des milliers d'habitants dans le besoin l'accès à l'aide humanitaire vitale.

Conformément à la trêve négociée par les Nations Unies et entrée en vigueur le 2 avril, les Houthis devaient partiellement lever le siège en ouvrant une route principale et plusieurs petites routes secondaires, après que le gouvernement yéménite a facilité le départ des vols commerciaux de l'aéroport de Sanaa et autorisé les bateaux de carburant à entrer dans les ports de Hodeïda.

Toutefois, les discussions menées sous l'égide de l'ONU quant à l'ouverture des routes à Taïz ont atteint une impasse, parce que les Houthis ont refusé de coopérer et ont insisté pour que seules de petites routes non pavées soient ouvertes pour entrer à Taïz et en sortir.

Selon Al-Baher, sept civils et 13 soldats ont été tués et au moins 100 civils ont été blessés depuis le 2 avril, les Houthis ayant violé les conditions de la trêve à 2 849 reprises par des attaques de missiles et de drones et par le déploiement de forces armées.

«Nos sources indiquent que la milice prépare des attaques pendant les jours de l'Aïd (la semaine prochaine)», a-t-il révélé.

Lundi matin, des explosions ont secoué les banlieues ouest et nord de Taïz après que les troupes gouvernementales yéménites ont repoussé une agression houthie et ont riposté aux bombardements de leurs positions à Madrat et près d'une base militaire de défense aérienne.

Aux premières heures du matin, les Houthis ont utilisé des chars et des tirs d'artillerie pour bombarder une base de défense aérienne dans le nord-ouest de Taïz avant d'envoyer des troupes terrestres pour prendre le contrôle de nouvelles zones.

D'après Al-Baher, les troupes gouvernementales ont tiré sur les positions des Houthis et ont forcé les troupes terrestres à se retirer.

Parallèlement, lors d'une réunion à Riyad dimanche, Othman Mujalli, membre du conseil présidentiel, a dit à l'émissaire américain au Yémen, Steven Fagin, que les Houthis étaient à l'origine de la pire crise humanitaire au monde, du déplacement de milliers de Yéménites et du recrutement et de l'endoctrinement des jeunes du pays.

Il a même évoqué le recours à des opérations militaires pour vaincre les Houthis s'ils ne participent pas aux efforts de paix pour mettre fin à la guerre.

«Vaincre les Houthis militairement est possible. La communauté internationale veut la paix, et nous voulons la paix aussi, mais la milice a refusé d'ouvrir une route qui existe depuis 40 ans à Taïz», a déclaré Mujalli, selon l'agence de presse officielle Saba.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".