Tunisie: Le pain, l'emploi et la dignité restent des rêves éloignés

Des manifestants à Tunis protestent contre la mainmise du président, Kais Saied, sur le pouvoir (Photo, AFP).
Des manifestants à Tunis protestent contre la mainmise du président, Kais Saied, sur le pouvoir (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 16 juin 2022

Tunisie: Le pain, l'emploi et la dignité restent des rêves éloignés

  • Les dirigeants civils et politiques doivent avoir pour priorité d'éviter l'effondrement de l'économie
  • Le plan de sauvetage du FMI est considéré comme la meilleure option, mais le plus grand syndicat du secteur public du pays rejette toute nouvelle mesure d'austérité

LONDRES: La Tunisie était déjà confrontée à un mécontentement généralisé lorsqu’elle a annoncé sa troisième hausse des prix du carburant (5%) de l’année. Mais au lendemain d’un Ramadan caractérisé par des images d’étagères vides, les gens ordinaires sont moins préoccupés par l’état des finances publiques que par leur survie au quotidien.
Onze ans après que la première des révoltes du Printemps arabe ait renversé une dictature et permis aux Tunisiens d’instaurer une démocratie, de voter aux élections et d'exercer leur droit à la liberté d'expression, le rêve de pain, d'emplois et de dignité continue d'être à l'honneur.
«À mon avis, tout va définitivement dans la mauvaise direction», a déclaré à Arab News Elie Abouaoun, directeur du programme pour l'Afrique du Nord à l'Institut américain de la paix. «Les prix augmentent, l'angoisse de la survie s’intensifie, et les perspectives d'un nouvel accord avec le FMI sont aussi lointaines qu'elles ne l'ont jamais été.»

Des diplômés tunisiens au chômage protestaient le 17 décembre 2021 à Sidi Bouzid pour marquer le 11e anniversaire du début de la révolution de 2011 (Photo, Anis Mili/AFP).


Ces hausses du prix du carburant ne sont pas terminées non plus. Un ministre a révélé aux journalistes que le pays devra faire face à de nouvelles augmentations d'«au moins» 3% par mois jusqu'à la fin de l'année 2022.
Pour les agriculteurs, cette nouvelle ne fera qu'aggraver une situation déjà précaire, après que le prix de l'orge, aliment de base des animaux, a bondi de 94% en 12 mois, sans tenir compte de l'impact de la guerre en Europe.
La hausse des prix des carburants n'a fait qu'augmenter leurs coûts et, pour tenter de récupérer une partie de leurs pertes, les agriculteurs de plusieurs régions ont organisé des manifestations au cours desquelles du lait a été déversé dans les rues, des routes ont été bloquées et des menaces de réduction de la production ont été proférées.
Afin d'apaiser les perspectives de nouveaux troubles, le gouvernement a annoncé qu'il allait augmenter le prix des œufs, du lait et de la volaille, mais Abouaoun s'inquiète de l'impact de cette mesure sur l'ensemble de la population.

L’augmentation du coût des denrées alimentaires de base signifie que de nombreux Tunisiens doivent désormais lutter pour satisfaire leurs besoins fondamentaux (Photo, AFP).


«Le problème des gens ordinaires n'est pas la pénurie», a signalé Abouaoun. «Il y a très peu de produits qui ne sont pas disponibles, ce à quoi ils sont confrontés, ce sont les prix, qui augmentent presque chaque jour, et ils doivent donc chercher à identifier les sources de nourriture qui peuvent être obtenues à des tarifs plus avantageux. Pour sortir la Tunisie de cette crise, il faut se concentrer entièrement sur les problèmes économiques et sociaux. La politique doit être mise de côté.»
La Tunisie a été dirigée par plus de huit gouvernements depuis que le président de longue date Zine el-Abidine ben Ali a été renversé en 2011. Kais Saied, l'actuel président, a été élu démocratiquement en octobre 2019, mais il a démis le gouvernement précédent et suspendu le Parlement sur fond de désenchantement à l'égard de la classe politique, de chômage élevé et d'économie défaillante.

Des étagères vides et une pancarte «un paquet par personne» dans un supermarché (Photo, AFP).


Professeur de droit à la retraite, Saied a déclaré vouloir rajeunir la politique et l'économie de la Tunisie. Mais les problèmes politiques et économiques ne cessant de s'accumuler, il a pris le pouvoir exécutif en juillet 2021 et a fréquemment rebattu les cartes. Le 7 juin, il a remplacé 13 gouverneurs sur un total de 24, en plus des quatre qu'il avait écartés en août de l'année dernière.
Selon les experts, la solution à la crise économique qui s'aggrave en Tunisie passe par l'afflux d'investissements étrangers. Cependant, jusqu'à ce que ces investissements se concrétisent, un programme de plusieurs milliards de dollars du FMI est la seule option de sauvetage réaliste. Mais pour y parvenir, Saied devra se battre avec le plus grand syndicat du secteur public du pays, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT).
«Les deux ou trois prochains mois sont cruciaux», a déclaré à Arab News Sarah Yerkes, chargée de mission pour le programme Moyen-Orient de Carnegie. «L'accord du FMI n'est pas un chevalier blanc; il ne résoudra pas tous les problèmes à lui seul. Mais il permet de débloquer d'autres opportunités en renforçant la confiance des investisseurs, avec pour résultat probable un assouplissement des agences de crédit. Mais le FMI a souligné que pour que l'accord soit approuvé, l'UGTT doit le signer.»
Cependant, la probabilité que cela se produise semble lointaine à l'heure actuelle, l'UGTT menaçant d'une grève nationale et refusant de répondre aux appels au dialogue de Saied, soutenant qu'il a exclu les forces démocratiques et semble déterminer «unilatéralement» qui participera à ce dialogue.

Alors que le président, Kais Saied, a initialement bénéficié d’un large soutien dans ses efforts de réforme, les critiques estiment qu’il est allé trop loin (Photo, AFP).


En plus de cela, l'UGTT a passé plus d'une décennie à s'opposer fermement à la demande du FMI qui exige des réductions des dépenses du secteur public.
Yerkes a indiqué que si la grève a lieu, elle ne peut être attribuée à Saied, notant que cette protestation est motivée par une situation économique antérieure à sa direction. Toutefois, elle peut comprendre l'hostilité à l'égard de la fétichisation de l'austérité par le FMI, même si elle reconnaît que la Tunisie a les paiements les plus élevés du monde pour le secteur public «et que c’est un problème qu'il faut régler depuis onze ans».

EN BREF

*Le Parlement reste suspendu jusqu'aux prochaines élections.

*Le référendum sur les réformes constitutionnelles est prévu pour le 25 juillet.

*Les nouvelles élections législatives sont prévues pour le 17 décembre.

Abouaoun est du même avis. «La Tunisie doit réformer son secteur public», a-t-il déclaré à Arab News. «Il y a une liste de mesures, et celles-ci doivent être mises en œuvre, mais il y a un manque de courage pour en discuter avec le public, mais sans dialogue, on ne sort jamais de la crise.»
«Je ne dis pas que tout ce que le FMI demande est bon, mais c'est là que le dialogue est utile, car vous pouvez dire que nous ferons ceci mais pas cela. Quand je regarde le président et l'UGTT, je vois une absence totale de volonté de compromis de la part des deux parties, et il n'y a absolument aucune reconnaissance du fait que toutes les parties ont contribué à cette crise.»
Yerkes a révélé qu'elle pense qu'il existe une marge de manœuvre pour un compromis, en particulier au sein du FMI, suggérant que si un engagement de réduction des salaires était inclus dans l'accord mais n'était pas immédiatement mis en œuvre, le FMI pourrait être disposé à fermer les yeux, à condition que d'autres conditions soient respectées.

L'UGTT constitue une force redoutable contre les efforts de réforme du président, Kais Saied (Photo, AFP).


Il y a des spéculations selon lesquelles tout accord comprendrait une certaine conditionnalité politique, notamment le soutien de l'UGTT et l'interdiction de rendre illégaux tous les autres partis politiques.
«Il y a eu une entente complice à propos de la réduction des salaires, mais pas de mesures concrètes tant que Saied remplit les conditions politiques», a souligné Abouaoun.
«Avec cette menace de grève de la part de l'UGTT, Saied pourrait décider d’encaisser le coup, surtout si le FMI est prêt à accorder un prêt-relais pour faire avancer les négociations.»
Sur le plan extérieur également, les pays donateurs observent la consolidation du pouvoir de Saied au cours des onze derniers mois et ont peur. Cela se traduit par la proposition du Congrès américain de réduire de 50% ses dépenses d'aide à la Tunisie en réponse à ce qu'il considère comme une dérive vers l'autoritarisme.
Abouaoun a reconnu que «certaines mesures» adoptées par Saied allaient «un peu trop loin». On ignore toutefois jusqu'où il est prêt à aller. Et maintenant, les États-Unis et leurs partenaires européens ont déclaré qu’un «progrès inclusif» devait faire partie de tout plan de sauvetage.

Selon des analystes, le président tunisien serait allé trop loin dans sa quête pour remédier aux problèmes du pays (Photo, AFP).


Cette pression extérieure amènera certainement Saied à se demander s’il est prêt à aller jusqu'au bout et à mettre de côté la légitimité démocratique, a soutenu Yerkes.
«Les prochains mois vont être compliqués», a-t-elle prévenu. «Washington semble plus disposé à forcer Saied mais, compte tenu de sa proximité, l'UE et les autres pays européens pourraient être plus soucieux de donner la priorité à la stabilité économique et sociale de la Tunisie, même si elles prêteront attention à la constitution que Saied est en train d'élaborer.»
Abouaoun a réaffirmé que les difficultés rencontrées ne sont pas le fait d'un seul homme, mentionnant que la société civile et l'UGTT ont contribué à l'effondrement imminent, mais il a convenu que pour beaucoup de Tunisiens, la priorité est le «retour à la normale» et que cela commence par la maîtrise des prix des produits alimentaires.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort dans une frappe sur une voiture imputée à Israël

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors d'un bombardement israélien le 22 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants du Hamas à Gaza. (Photo de Jalaa MAREY / AFP)
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  • La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe
  • L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule

BEYROUTH: Une personne a été tuée dans une frappe imputée à Israël qui a visé mardi un véhicule dans le sud du Liban, loin de la frontière, ont indiqué un média d'Etat et un journaliste de l'AFP.

Le Hezbollah libanais échange quotidiennement des tirs avec Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, il y a plus de six mois.

La frappe a visé une voiture dans la région côtière de Tyr, à environ 35 kilomètres au nord de la frontière avec Israël, selon un photographe de l'AFP qui a vu le véhicule entièrement carbonisé.

L'armée a formé un cordon sécuritaire tandis que des membres du Hezbollah inspectaient le véhicule, selon cette source.

L'agence nationale d'information (Ani, officielle), a de son côté fait état d"un martyr" lorsqu'un "drone a visé une voiture dans la région d'Abou el Assouad, au nord du fleuve Litani".

Depuis environ une semaine, le Hezbollah, allié du Hamas, a intensifié ses frappes contre des sites militaires israéliens sur fond de tensions entre Israël et l'Iran.

Lundi, le Hezbollah a dit avoir visé un quartier général militaire dans le nord d'Israël avec des "dizaines" de roquettes Katioucha, "en réponse" à des raids sur des villages du sud du Liban.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre ont fait 377 morts du côté libanais, essentiellement des combattants du mouvement libanais ainsi que quelque 70 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée. Des dizaines de milliers d'habitants ont dû fuir la zone de part et d'autre de la frontière.


Les Saoudiens obtiennent des visas de cinq ans dans le cadre de la mise à jour des règles de l'UE-Schengen

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. (AFP)
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  • La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour l’Arabie saoudite, Oman et Bahreïn
  • Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen

LONDRES : L'Union européenne (UE) a annoncé lundi l'assouplissement des règles en matière de visas pour les citoyens d'Arabie saoudite, d'Oman et de Bahreïn

La Commission européenne a adopté trois décisions d'application actualisant les règles de délivrance des visas à entrées multiples pour les trois pays du Golfe. 

L'annonce a été faite lors du forum de haut niveau UE-CCG sur la sécurité et la coopération régionales à Luxembourg, où le ministre des Affaires étrangères du Royaume, le prince Faisal ben Farhane, dirige la délégation saoudienne, qui comprend également l'ambassadeur auprès de l'UE, Haifa al-Jedea, et la conseillère du ministère des Affaires étrangères, Manal Radwan. 

La réunion a porté sur le renforcement de la sécurité et de la coopération stratégique entre les États du Golfe et l'UE, ainsi que sur l'évolution de la situation dans la bande de Gaza et ses environs et sur l'importance d'un cessez-le-feu immédiat. 

En vertu des nouvelles règles en matière de visas, les ressortissants vivant à Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite pourront bénéficier de visas à entrées multiples, ce qui leur permettra de se rendre dans l'UE plusieurs fois sur une période de cinq ans avec le même visa. 

Le code des visas actualisé fait partie d'un concept connu sous le nom de «cascade», une «approche harmonisée» de la délivrance de visas à entrées multiples ayant une longue durée de validité pour tous les demandeurs admissibles, y compris ceux qui voyagent pour la première fois. 

Pendant la durée de validité de ces visas, les titulaires bénéficient de droits de voyage équivalents à ceux des ressortissants exemptés de visa. 

Cette mise à jour vise à uniformiser les règles en matière de visas pour tous les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dont les citoyens ont besoin d'un visa pour accéder à l'espace Schengen. 

La mise en œuvre de la règle des visas de cinq ans marque une étape importante dans le renforcement des relations interpersonnelles entre l'UE et le CCG. 

Elle s'inscrit également dans le contexte de la communication conjointe de l'UE sur un «partenariat stratégique avec le Golfe», qui couvre également les relations de l'UE avec le Royaume, Oman et Bahreïn. 

Les experts considèrent également qu'il s'agit d'un premier pas vers une dérogation à l'accord de Schengen. 

L'espace Schengen – qui comprend 29 pays européens et constitue la plus grande zone de libre circulation au monde – s'est étendu en février dernier à la Bulgarie et à la Roumanie, éliminant ainsi tous les contrôles aux frontières aériennes et maritimes. Une décision sur la suppression des contrôles terrestres sera prise ultérieurement. 

En novembre, les pays du Golfe ont annoncé leur intention de mettre en place un visa touristique unifié similaire à celui de Schengen, afin de rationaliser les efforts logistiques des résidents et des touristes. 

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Tunis, Alger et Tripoli pour un travail commun contre «le danger» de l'immigration clandestine

Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
Une photo fournie par le service de presse de la présidence tunisienne montre le président Kais Saied (au centre) organisant un mini-sommet du Maghreb aux côtés du président algérien Abdelmadjid Tebboune (à gauche) et du président du Conseil présidentiel libyen basé à Tripoli, Mohamed al-Menfi, à Tunis le 22 avril, 2024. (AFP)
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  • Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement «ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux»
  • Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement

TUNIS: Les dirigeants de la Tunisie, de l'Algérie et de la Libye sont convenus à l'issue d'une réunion consultative à Tunis de lutter ensemble contre les impacts de l'immigration clandestine et d'unir leurs positions et leurs discours sur cette question.

A l'invitation du chef de l’Etat tunisien Kais Saied, le président algérien Abdelmajid Tebboune et le président du conseil présidentiel libyen Mohamed al-Menfi ont participé lundi à une première réunion consultative au Palais présidentiel de Carthage dans la banlieue nord de Tunis.

A l'issue de cette réunion, "les trois dirigeants sont convenus à la formation des équipes communes (...) qui seront chargées de sécuriser les frontières communes (des trois pays) du danger et des impacts de l'immigration non organisée", selon une déclaration lue par le ministre tunisien des Affaires étrangères Nabil Ammar.

Ils ont aussi tenus dans cette déclaration commune à "unir les positions et le discours" dans leur traitement de ce sujet avec les autres pays "frères et amis concernés par ce phénomène", a ajouté le ministre.

Les trois présidents ont aussi tenu à l'importance d'organiser périodiquement ces réunions consultatives non seulement pour évoquer des dossiers politiques mais aussi économiques et sociaux".

Le Maroc et la Mauritanie n'ont pas été conviés à cet évènement.

Le principe d'une rencontre maghrébine tripartite, organisée tous les trois mois, avait été décidé par les trois dirigeants lorsqu'ils s'étaient vus en marge d'un sommet sur le gaz à Alger début mars.

Dans un communiqué, les trois pays avaient souligné "la nécessité d'unifier et intensifier les efforts pour relever les défis économiques et sécuritaires, au service des intérêts" de leurs peuples.

Des médias marocains comme Hespress et Le 360 ont accusé l'Algérie de vouloir "former une alliance maghrébine contre le Maroc", son grand rival régional, et dénoncé une "manoeuvre destinée à faire croire que l'Algérie n'est pas isolée dans son voisinage".

Pour sa part, le chef de la diplomatie algérienne Ahmed Attaf a défendu ces initiatives comme destinées à combler un vide, alors que l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée il y a 35 ans, est "dans le coma".

L'UMA a été fondée à Marrakech en 1989 avec l'ambition de renforcer les liens politiques et économiques entre Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie et Libye mais des tensions récurrentes entre Rabat et Alger ont provoqué une impasse et le dernier sommet des dirigeants remonte à 1994.