JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont reconduit dans la nuit de dimanche à lundi pour au moins trois autres mois la détention de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, selon des documents de justice consultés par l'AFP.
M. Hamouri, âgé de 37 ans, a été condamné en mars à trois mois de détention administrative - une mesure controversée permettant à Israël d'incarcérer des suspects sans accusation formelle- par la justice militaire israélienne qui le considère comme un membre du FPLP, ce qu'il nie.
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) est une organisation marxiste considérée "terroriste" par l'Etat hébreu et l'Union européenne. Les autorités israéliennes accusent des ONG palestiniennes, comme Addameer, pour laquelle oeuvre M. Hamouri, de liens avec le FPLP, ce que celles-ci nient également.
Fin avril, le ministère français des Affaires étrangères avait dit souhaiter que Salah Hamouri "soit libéré et qu'il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse et ses enfants obtiennent le droit de s’y rendre pour le retrouver".
Mais dans la nuit de dimanche à lundi, Israël a renouvelé jusqu'au 5 septembre sa détention administrative qui devait prendre fin ou être reconduite le lundi 6 juin, selon les documents de la justice militaire transmis à ses avocats et consultés par l'AFP.
Ce militant des droits des Palestiniens avait été emprisonné en Israël entre 2005 et 2011 pour participation à la tentative d'assassinat d'Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d'Israël et fondateur du parti ultra-orthodoxe Shass, avant d'être libéré en 2011, peu avant le terme de sa peine, dans le cadre d'un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Depuis, en novembre dernier, des organisations de défense des droits humains avaient affirmé que son téléphone portable, ainsi que celui de plusieurs autres activistes palestiniens, avait été piraté par le logiciel espion israélien Pegasus de la société NSO.
Dans la foulée, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), la ligue des droits de l'Homme (LDH) et M. Hamouri ont déposé plainte en avril devant la procureure de la république du tribunal judiciaire de Paris contre NSO pour "avoir infiltré illégalement" son portable.
Soulignant que M. Hamouri a la nationalité française et que son téléphone avait été "infiltré" par Pegasus alors qu'il se trouvait en France, ces organisations estiment la justice française compétente pour juger de cette affaire sensible dans les relations entre Israël et la France.