Journal d’un réanimateur d’un hôpital en région parisienne

Un praticien du service de réanimation de l’hôpital de Levallois-Perret, en région parisienne (Photo, Lucas BARIOULET/AFP).
Un praticien du service de réanimation de l’hôpital de Levallois-Perret, en région parisienne (Photo, Lucas BARIOULET/AFP).
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Publié le Mardi 20 octobre 2020

Journal d’un réanimateur d’un hôpital en région parisienne

  • Un anesthésiste-réanimateur livre, sous couvert d'anonymat, son journal de la crise sanitaire
  • « On tente de résister et de maintenir le reste de nos activités médicales, d'enseignement, de recherche autant que nous pouvons »

PARIS: Praticien dans un hôpital de la région parisienne, en première ligne depuis février pour traiter les patients atteints de formes graves du coronavirus, un anesthésiste-réanimateur livre chaque semaine, sous couvert d'anonymat, son journal de la crise sanitaire.

« Pour l'instant, les patients Covid de réanimation du mois d'octobre ressemblent franchement aux patients Covid du mois de mars. Les journées sont à nouveau rythmées par la mise en décubitus ventral (une position qui facilite le passage de l'air, ndlr) de certains patients, les réglages précautionneux du respirateur, les nouvelles données aux familles principalement par téléphone et parfois, les décès malheureusement. 

Nous avons aussi retrouvé les masques FFP2 et leur odeur si particulière d'armoire à pharmacie que nous avions tenté d'oublier cet été.

A nouveau, nous puisons le personnel paramédical là où on peut. Les infirmiers anesthésistes, les infirmiers de bloc opératoire, tous les infirmiers susceptibles d'avoir les connaissances et les capacités de prendre en charge des patients de réanimation sont sollicités. Et on tente de faire avancer la barque avec les moyens du bord.

Pour l'instant, il y a peu de flux de patients. Une entrée en réanimation tous les jours globalement et quelques appels dans les unités de soins conventionnels pour évaluer la nécessité d'une place en réanimation pour tel ou tel patient. Peu d'appels de l'extérieur.

Nous avons ouvert une dizaine de lits supplémentaires la semaine dernière. On nous demande de nous préparer à plus. Tout ça augmente peu à peu. Mais on n'y voit pas très clair sur notre marge de manœuvre. On nous parle d'augmenter à une vingtaine de lits la semaine prochaine. Ça tiendrait du miracle...

A la différence du printemps dernier, où chaque unité Covid était barrée d'une bâche en plastique installée et scotchée à la hâte pour séparer les secteurs Covid des secteurs non-Covid, notre hôpital et nos différents services de réanimation ont cette fois-ci peu changé. Fini les bâches en plastique. Fini les sas d'habillage à l'entrée des unités. Le Covid s'est ‘démocratisé’. Nos protocoles d'isolement se sont quelque peu assouplis. Seules les chambres des patients sont désormais soumises au protocole drastique d'habillage/déshabillage.

Pour l'instant les gens tiennent le coup, malgré une certaine lassitude. On tente de résister et de maintenir le reste de nos activités médicales, d'enseignement, de recherche autant que nous pouvons. C'est important pour le moral. Et pour nos patients.

La perspective de maintenir le droit à quelques jours de congés par-ci par-là pour ceux qui le souhaitent nous laisse l'espoir de pouvoir respirer un peu.

Mais l'annonce du couvre-feu a jeté un froid. Comme pour tout le monde probablement. Ce confinement nocturne cristallise le fait que nous sommes bien entrés dans la deuxième ou seconde vague. Nous continuons de nous serrer les coudes, d'user parfois d'un peu d'humour ou d'ironie et d'aller ensemble manger en salle de garde, à quelques uns et à très bonne distance de sécurité, histoire de conserver un semblant de vie normale à l'hôpital ». 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.