La Turquie se retire de certains postes d'observation au nord de la Syrie

Un char militaire turc lors d’une bataille entre les forces dirigées par la Turquie et les combattants kurdes, à la périphérie de la ville de Jandairis, dans la région d'Afrin, près de la frontière turque, le 7 mars 2018 (Photo, AFP)
Un char militaire turc lors d’une bataille entre les forces dirigées par la Turquie et les combattants kurdes, à la périphérie de la ville de Jandairis, dans la région d'Afrin, près de la frontière turque, le 7 mars 2018 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 octobre 2020

La Turquie se retire de certains postes d'observation au nord de la Syrie

  • Les forces turques ont été transportées de Morek vers la région de Jabal Al-Zawiya, dans le gouvernorat voisin d'Idlib
  • Il semble à présent que la Russie retourne progressivement à sa politique étrangère pré-pandémique

ANKARA: Une base militaire turque dans la ville syrienne de Morek était en cours démolition dimanche soir, selon des sources turques qui affirment que des points d'observation et d’autres sites militaires doivent aussi être démantelés.

Les tours de contrôle et l'équipement logistique ont été retirés de la base, les murs abattus. L’Armée arabe syrienne, qui a encerclé le poste de toutes parts, doit reprendre le contrôle de cette zone, devenue le talon d’Achilles militaire de la Turquie.

La présence de la Turquie dans le nord-ouest de la Syrie est sous le feu des projecteurs depuis la mi-septembre, quand un travailleur du Croissant-Rouge turc a été tué et deux autres blessés. Les forces de libération d'Afrin avaient simultanément pris pour cible un point d'observation turc dans le quartier d'Al-Ghazawiyah de cette ville au nord-ouest d'Alep.

De plus, des attaques sur l'autoroute internationale M4 ont fait des blessés parmi les soldats russes, ce qui constitue une source de préoccupation supplémentaire.

Les forces turques ont été transportées de Morek vers la région de Jabal Al-Zawiya, dans le gouvernorat voisin d'Idlib.

L’agence de presse russe Spoutnik a rapporté que la Turquie a informé la Russie sa décision de se retirer de la région, ce qu’Ankara n'a pas encore officiellement confirmé.

L'armée turque détient toujours plus de 50 postes d'observation dans le nord de la Syrie, ce qui constitue une source de tension considérable avec Damas. L'accord de Sotchi qui date de 2018 stipule qu’Ankara n'a droit qu’à 12 postes au nord et à l'est d'Idlib. Huit de ces postes sont actuellement assiégés par l’armée syrienne, en plus de cinq positions fortifiées.

Navvar Saban, analyste militaire au Centre d’études stratégiques d’Omran à Istanbul, assure que la Turquie ne veut prendre aucun risque en cas d’intervention militaire.

«Comme certains points d'observation turcs sont actuellement assiégés, la Turquie n’est pas en position de force, ce qui peut affecter les conditions de négociation», a-t-il déclaré à Arab News. «Les Russes vont avoir le dessus car ils contrôlent le sort de ces points».

Saban a déclaré que la Turquie compte se retirer de toutes ces positions pour les redéployer vers une zone au sud du M4.

Moscou a tenté de convaincre Ankara de réduire sa présence militaire à Idlib, et de supprimer certains postes d'observation dans la région.

Les responsables du gouvernement turc assurent cependant qu'un retrait est hors de question, car la présence militaire locale est une monnaie d'échange dans les négociations avec Damas et Moscou. En outre, Idlib reste d'une importance capitale pour la Turquie qui veut éviter un flux de réfugiés vers ses frontières.

Comment la Turquie compte faire face aux menaces sécuritaires croissantes contre son déploiement militaire dans la région, là est la grande question. Une guerre à Idlib pourrait faire partie des projets d’Ankara, à en croire les poussées militaires vers le sud de la ville.

Aydin Sezer, expert des relations Turquie-Russie, estime que l'armée turque veut rester préparée à un éventuel affrontement militaire.

«Les tensions entre la Turquie et la Russie augmentent, surtout avec leur implication dans le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le Kremlin critique Ankara qui a commandité la solution militaire au Haut-Karabakh», a-t-il déclaré à Arab News.

Selon un accord entre la Turquie et la Russie en date de mars, la Turquie doit éliminer les zones terroristes dans et autour d'Idlib, dans un délai de six mois.

«Le déclencheur de ce retrait pourrait être la pression russe sur la Turquie, si on considère la dynamique à Ankara», ajoute Sezer. «La police militaire russe voulait protéger certains points d’observation assiégés par les troupes du (président Bashar) Assad, et empêcher les affrontements directs. Le conflit récent dans le Caucase du Sud a aussi incité la Russie à mettre la question d'Idlib à l’ordre du jour».

Mais il estime que la Turquie ne saurait maintenir une présence à long terme au sud de la M4, car la Russie s'attend à une sécurité totale le long de l'autoroute préalablement à l'ouverture au trafic routier. Une présence turque serait une source de tension avec les forces d'Assad.

Le Dr Emre Ersen, expert des relations Turquie-Russie de l'Université de Marmara à Istanbul, assure que l'accord conclu entre la Turquie et la Russie concernant la crise d'Idlib en mars est une solution temporaire. Le but est d’empêcher un éventuel affrontement militaire entre les forces turques et le régime d'Assad.

«La pandémie du Covid-19, devenue un problème urgent vers cette période, a obligé les deux gouvernements à se pencher sur leurs problèmes intérieurs», a-t-il déclaré à Arab News. «Il semble à présent que la Russie retourne progressivement à sa politique étrangère pré-pandémique. C’est probablement pourquoi elle exerce autant de pression sur Ankara pour fermer un nombre de postes d'observation militaires à Idlib».

Ersen ajoute que le moment choisi pour la pression est intéressant, surtout compte tenu de l’ampleur du fossé qui se creuse entre Ankara et Moscou. On parle notamment du Haut-Karabakh et de la Libye.

«Dans ce contexte, Moscou tente probablement d'utiliser les enjeux d'Idlib dans le cadre d'un accord plus large avec Ankara, ce qui inclus le règlement d'autres différends dans le Caucase et au Moyen-Orient.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Yémen: les Houthis annoncent trois morts dans de nouvelles frappes à Sanaa

Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa. (AFP)
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  • Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires
  • Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, ont fait état de trois morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis, menées dans la nuit de mercredi à jeudi sur la capitale Sanaa.

"Trois citoyens ont été tués dans l'agression américaine sur le quartier Sabine de la capitale", a affirmé l'agence de presse des rebelles, Saba, en citant le ministère de la Santé de l'administration houthie.

L'agence avait fait état plus tôt d'une série de frappes visant Sanaa, aux mains des Houthis depuis 2014, et ses environs.

L'île de Kamarane, en mer Rouge, a également été visée, d'après la même source.

Les zones contrôlées par les Houthis sont la cible d'attaques quasi quotidiennes depuis le lancement, le 15 mars par Washington, d'une campagne de bombardements contre les rebelles, pour les contraindre à cesser de menacer les navires empruntant des routes maritimes cruciales pour le commerce international.

Des frappes menées dans la nuit de mardi à mercredi sur la province côtière de Hodeida, dans l'ouest du pays, ont fait 13 morts et 15 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé houthi publié jeudi.

Ces insurgés pro-iraniens disent s'en prendre à Israël et aux navires qui lui sont liés, en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Ils disent aussi viser les navires de guerre américains en mer Rouge en réponse aux frappes menées contre eux.

Leur porte-parole militaire, Yahya Saree, avait affirmé mercredi que les forces rebelles avaient abattu un drone américain MQ-9 et mené une attaque de drone contre "une cible militaire israélienne" à Jaffa, un quartier de Tel-Aviv.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.