Biden offre aux Palestiniens l'espoir d'un nouveau processus de paix

C'est le président Biden qui a rétabli le financement de l'UNRWA et d'autres organisations de soutien aux réfugiés palestiniens. (Photo, AFP)
C'est le président Biden qui a rétabli le financement de l'UNRWA et d'autres organisations de soutien aux réfugiés palestiniens. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Biden offre aux Palestiniens l'espoir d'un nouveau processus de paix

Biden offre aux Palestiniens l'espoir d'un nouveau processus de paix
  • Lorsque l'occasion se présentera, Joe Biden sera le candidat le plus apte à initier un nouvel élan pour surmonter les obstacles qui empêchent la paix israélo-palestinienne
  • Joe Biden a adopté des positions fermes en faveur de la paix, notamment en adhérant à la solution à deux États quand tout le monde veut s'en éloigner

Aucun président n'a fait plus pour soutenir les Américains d'origine arabe et pour défendre les principes de paix et de justice pour les Palestiniens que Joe Biden. Il a fait encore plus que Bill Clinton et bien plus que Barack Obama, dont la carrière politique est évoquée avec ferveur au cœur de la communauté palestino-américaine de Chicago.

Lorsque l'occasion se présentera, si et quand les tensions dans le monde s'apaiseront, Joe Biden sera le candidat le plus apte à initier un nouvel élan pour surmonter les obstacles qui empêchent la paix israélo-palestinienne. Il possède les qualifications nécessaires pour y parvenir en rassurant les Israéliens sur son soutien à leur pays, tout en faisant preuve de tolérance et de patience envers les Palestiniens, dont le gouvernement et la société sont opprimés par l'occupation militaire et les restrictions.

Je pense que M. Biden a la meilleure chance d'apporter une paix réelle au Moyen-Orient – une paix qui inclut la restauration de la volonté d'une solution à deux États, voire un accord à deux fédérations, dans lequel les deux parties partagent les ressources et assouplissent les restrictions, mais conservent leurs identités respectives.

Les stratégies de Joe Biden pourraient être plus efficaces que celles de ses prédécesseurs. Bien que Bill Clinton ait accueilli les négociations entre Israël et la Palestine dans les années 1990, ce processus de paix était motivé par le désir des dirigeants palestiniens et israéliens de faire la paix.

M. Clinton a été assez intelligent pour exploiter le désir de paix du leader de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Yasser Arafat, et du Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, mais il n’en a pas été le catalyseur. En fin de compte, alors que le processus de paix semblait sur le point de s'effondrer, Bill Clinton s'est concentré sur ses priorités politiques et il a soutenu la thèse israélienne selon laquelle les Palestiniens étaient à blâmer. En réalité, M. Clinton cherchait désespérément à compenser les remous du scandale Monica Lewinsky.

En tant que député, Barack Obama a toujours été proche des dirigeants de la communauté palestinienne américaine de Chicago et il a fréquemment pris la parole lors de leurs événements, donnant à la communauté le faux espoir qu'il pourrait un jour aider les Palestiniens à obtenir un État. Une fois en poste, cependant, M. Obama s'est détourné des Palestiniens, ne leur accordant guère plus qu'un service de pure forme. Au lieu d'empêcher les bombardements israéliens sur des cibles palestiniennes lors de ses nombreuses attaques sur la bande de Gaza, il a permis à la secrétaire d'État, Hillary Clinton, d'utiliser la violence comme moyen de pression sur les Palestiniens. Cela n'a pas fonctionné et de nombreux Palestiniens sont morts pendant son mandat.

Désormais, seize mois après le début de sa présidence, Joe Biden a adopté des positions fermes en faveur de la paix, notamment en adhérant à la solution à deux États, alors que tous les autres veulent s'en éloigner. M. Biden n'a pas fait avancer les accords d'Abraham, qui ont été orchestrés par le gendre ultraconservateur de l'ancien président Donald Trump, Jared Kushner, pour toutes les mauvaises raisons.

Joe Biden a adopté des positions fermes en faveur de la paix, notamment en adhérant à la solution à deux États quand tout le monde veut s'en éloigner.

Ray Hanania

Au lieu de cela, Joe Biden, à l’inverse de ses prédécesseurs, a initié une tentative d’établir des relations avec les populations arabes et musulmanes croissantes de l'Amérique. Même si leur nombre est encore relativement faible, les États-Unis accueillent près de 4,5 millions d'Arabes, pour la plupart chrétiens. M. Biden leur a proposé un «partenariat» qui a ouvert les portes à la participation des Arabes non seulement à son administration, mais aussi à leur engagement dans la poursuite d'une paix véritable; une paix qui valait plus que quelques shekels ou la publicité générée par certains «accords» rapidement rédigés.

Les Arabo-Américains qui continuent de s'épanouir au département d'État sont en train de poser les jalons, avec les dirigeants juifs progressistes, d'un véritable accord de paix qui favoriserait la prospérité d'Israël et l'indépendance des Palestiniens.

Homme politique chevronné qui comprend la diplomatie, Joe Biden a également laissé au monde arabe une plus grande liberté pour mener sa propre politique étrangère, même lorsque celle-ci risque de déplaire à l'Occident.

Joe Biden et la vice-présidente, Kamala Harris, ont tous deux été de fervents défenseurs d'Israël et c'est peut-être pour cette raison qu'il leur est plus facile de poursuivre une stratégie plus équilibrée en faveur des Palestiniens. M. Biden s'est un jour décrit comme un «sioniste» et Mme Harris était une ardente défenseuse qui s'exprimait fréquemment lors de conférences organisées par le groupe de pression israélien d'extrême droite, l'American Israel Public Affairs Committee (Aipac). Le secrétaire d'État, Antony Blinken, qui est juif, a également plus de latitude pour mener une diplomatie qui donne plus de crédibilité aux Palestiniens.

C'est le président Biden qui a rétabli le financement de l'Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et d'autres organisations d'aide aux réfugiés palestiniens. C'est lui qui a élaboré une stratégie délibérée, mais patiente pour rouvrir le consulat des États-Unis à Jérusalem afin de répondre aux besoins des Palestiniens. M. Biden a chargé deux diplomates chevronnés du département d'État – Hady Amr, qui est arabe, et Yael Lempert, qui est juive – de poursuivre ces objectifs et bien plus encore. Lorsque la violence a éclaté le mois dernier après que des colons israéliens et des militants de droite ont envahi la mosquée Al-Aqsa, Joe Biden a envoyé M. Amr et Mme Lempert pour calmer les deux parties et, dans l'ensemble, cela a fonctionné.

À l'heure actuelle, M. Biden et l'Amérique sont intensément concentrés sur la guerre russe en Ukraine, les troubles économiques créés par la pandémie de Covid-19 et la bataille électorale imminente de mi-mandat qui décidera du contrôle du Congrès pour les deux prochaines années. Mais une fois ces problèmes maîtrisés, nous aurons plus de temps pour nous concentrer sur la construction d'une nouvelle vague de paix israélo-palestinienne. Et personne n'est mieux placé que le président Biden pour le faire.

 

Ray Hanania est un ancien journaliste politique et chroniqueur primé de la mairie de Chicago. On peut le joindre sur son site personnel à l'adresse www.Hanania.com. Twitter : @RayHanania


NDLR : L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.