PARIS: Le député ex-LREM M'jid El Guerrab a été condamné jeudi à Paris à trois ans de prison dont un ferme et à deux ans d'inéligibilité pour l'agression à coups de casque de l'ancien responsable socialiste Boris Faure en 2017.
La peine d'un an de prison ferme sera aménagée en détention à domicile avec un bracelet électronique, a précisé le tribunal judiciaire de Paris.
La procureure avait réclamé trois ans d'emprisonnement dont un an ferme « aménagé » et trois ans d'inéligibilité contre M'jid El Guerrab.
Le tribunal a par ailleurs demandé une expertise médicale auprès d'un neurologue pour évaluer les séquelles subies par Boris Faure suite à son traumatisme crânien. Le député de 39 ans devra payer 2 520 euros pour cette expertise et consigner une provision de 15 000 euros pour les dommages et intérêts, dont le montant définitif sera fixé ultérieurement.
Le 30 août 2017, une altercation avait éclaté entre le nouveau député LREM des Français de l'étranger et celui qui était alors premier secrétaire PS de la Fédération des Français de l'étranger, devant un café du Ve arrondissement de Paris.
Un différend opposait les deux hommes depuis que M'jid El Guerrab avait choisi de quitter le PS pour briguer l'investiture du parti d'Emmanuel Macron aux législatives de 2017.
Le ton était monté rapidement entre les deux hommes et le député avait asséné deux coups de casque de scooter à la tête à Boris Faure.
Atteint d'un traumatisme crânien et d'une hémorragie cérébrale, M. Faure avait été opéré en urgence et avait passé trois jours en réanimation, avant d'être hospitalisé à nouveau quelques jours plus tard. Son pronostic vital avait été un temps engagé.
Face au tollé provoqué par l'affaire, M'jid El Guerrab avait démissionné du parti présidentiel en septembre 2017, tout en gardant son mandat parlementaire. Il avait ensuite rejoint le groupe Agir Ensemble.
Lors de l'audience, le 7 avril, le député avait expliqué être « sorti de (ses) gonds » de manière « incompréhensible », tout en réaffirmant avoir réagi à un geste agressif de M. Faure.
Il avait assuré avoir pris « pleinement conscience de la gravité du geste »: « Je profite de l'audience pour présenter encore une fois toutes mes excuses à Boris pour cet acte et ce moment désagréable qu'on traverse lui et moi, surtout lui », avait-il dit. Des regrets qualifiés par son ancien camarade de « tartufferie ».