Paris: Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin agite le spectre de la "guerre civile" pour justifier la future loi sur le séparatisme, en jugeant la France "malade de son communautarisme", dans un entretien samedi dans la Voix du Nord.
"La France est un pays où aucune religion n’est supérieure à une autre. La première des choses que l’on peut faire, c’est d’éviter la guerre civile. Et la pire de toutes: celle née des religions", a-t-il déclaré au quotidien régional.
"Je pense qu’il y a des faits importants qui démontrent que nous sommes dans un moment de confrontation entre communautés extrêmement violent", a-t-il ajouté en faisant référence aux violences survenues du 12 au 15 juin à Dijon, entre des membres de la communauté tchétchène et des habitants d'un quartier réputé sensible de la ville.
Sans dévoiler le contenu ou les orientations du futur projet de loi contre le séparatisme annoncé par le gouvernement, M. Darmanin a fait valoir que ce texte qui sera présenté à la rentrée, fera office de remède contre les maux censés rendre "malade" le pays.
"Quand on est malade, soit vous considérez que vous ne l’êtes pas et votre espérance de vie est limitée, soit vous en prenez conscience et il faut mettre un nom sur la maladie et trouver une médication. Le pays est malade de son communautarisme et désormais d’un islam politique qui veut renverser les valeurs de la République", a-t-il expliqué.
Il a fustigé pêle-mêle, "les financements étrangers, la façon dont l’islam est représenté sur le territoire, la façon dont certains élus, associations ou commentateurs sont dans l’accommodement".
Liberté pour les croyants et aucune foi au-dessus de la loi. Jamais. Cela veut dire ni repas communautaires, ni revendications d’inégalités entre les femmes et les hommes, ni acceptation, ni banalisation", a-t-il complété.
Depuis son entrée en fonctions, M. Darmanin multiplie les sorties musclées contre le communautarisme et l'islam politique. Le 8 juillet, devant le Sénat, il avait notamment estimé que "l'islam politique" était un "ennemi mortel pour la République".
Dans son interview à la Voix du Nord, le ministre de l'Intérieur a par ailleurs promis que 30.000 caméras piétons "équiperont dès l’an prochain chaque brigade", comme l'avait évoqué le président de la République, lors de son interview télévisée du 14 juillet.