Le nouveau ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, visé par une enquête pour viol, a dit jeudi "avoir le droit à la présomption d'innocence" et affirme avoir demandé à son administration à ne pas avoir de remontées d'informations sur les affaires le concernant.
"Je ne commente pas les affaires de justice en général et pas la mienne depuis 3 ans en particulier. Je constate simplement qu'il y a eu trois décisions de justice, deux enquêtes préliminaires ont été classées sans suite et un non lieu rendu par deux juges d’instruction (...) alors il me semble qu'au bout de trois décisions de justice, on peut penser que j'ai le droit à la présomption d'innocence", a déclaré M. Darmanin sur RTL.
Démission du Conseil régional
Gérald Darmanin a par ailleurs annoncé mercredi soir à l'AFP qu'il avait démissionné du Conseil régional des Hauts-de-France et qu'il ferait connaître "prochainement" sa décision sur son mandat de maire de Tourcoing, après en avoir discuté avec son équipe municipale.
"J'ai informé Xavier Bertrand de ma décision de démissionner du Conseil régional", a précisé M. Darmanin, qui a envoyé sa lettre de démission, reçue ce mercredi. M. Darmanin siégeait au sein de l'instance régionale depuis 2015 au côté de M. Bertrand.
A-t-il démissionné à la demande du président de la République puisqu'aucune règle ne l'y obligeait ? "Pas du tout. J'ai démissionné parce qu'en tant que ministre de l'Intérieur, mon temps est très pris et je ne peux plus me consacrer à ce mandat", a-t-il indiqué.
"Symboliquement", a affirmé à l'AFP un élu nordiste, "c'est une façon de montrer qu'il coupe le cordon avec Xavier Bertrand", président (ex-LR) des Hauts-de-France, dont les ambitions présidentielles sont surveillées de près par Emmanuel Macron.
Interrogé sur le fait de savoir s'il allait également renoncer à son mandat de maire de Tourcoing, M. Darmanin a répondu à l'AFP qu'il ferait connaître sa décision "prochainement", après avoir "réuni ce week-end (son) équipe municipale" et en avoir "discuté avec elle".
Selon la jurisprudence instaurée par Lionel Jospin en 1997, un ministre ne peut pas diriger un exécutif local. Certes, il s'agit d'une règle non-écrite -qui a souffert des exceptions, à gauche comme à droite (Le Drian, Sarkozy...)- mais l'ex-Premier ministre Edouard Philippe l'avait sanctuarisée en septembre 2019.
"Il n'est pas sain de cumuler les deux dans la durée", a d'ailleurs lui aussi récemment jugé l'intéressé.
D'autant que, depuis l'entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats, il est désormais interdit d'être à la fois maire et député.