PARIS: Jean Castex a dévoilé mercredi dans sa déclaration de politique générale ses mesures afin de « ressouder » la France ébranlée par la crise du coronavirus, en érigeant la « lutte contre le chômage » en priorité « absolue » de la fin du quinquennat et en insistant sur le rôle des territoires.
Face aux députés pour son grand oral, 12 jours après sa prise de fonction, le Premier ministre a affirmé que sa « première ambition, immense » sera de "réconcilier ces France si différentes, les souder ou les ressouder ».
Dans cette perspective, il a développé les lignes de force des deux dernières années du quinquennat: emploi, efficacité de l'action publique, souveraineté économique, transition écologique, protection sociale...
Dans un contexte très dégradé, « la lutte contre le chômage et la préservation de l'emploi" seront "la priorité absolue des 18 prochains mois », a-t-il assuré en précisant des mesures évoquées la veille par le président Emmanuel Macron, comme une prime à l'embauche de 4.000 euros par an pour les jeunes, ou des efforts sur la formation.
M. Castex a également esquissé les contours du plan de relance de 100 milliards d'euros, prévu pour la rentrée, qui misera sur la « reconquête économique » et les territoires.
Environ 40 milliards d'euros seront fléchés vers l'industrie, a-t-il indiqué, arguant que la France avait atteint « un niveau de dépendance qui n'est pas raisonnable ».
Vingt milliards seront consacrés à la rénovation thermique des bâtiments et les technologies vertes. Et le plan de relance portera « un plan vélo très ambitieux », a-t-il promis, en plaidant pour « une croissance écologique » face à la « décroissance verte ».
M. Castex a par ailleurs souhaité que les travaux de rénovation urbaine soient lancés dans 300 des 450 quartiers retenus « d'ici la fin 2021 ».
Le Premier ministre, qui se dépeint en homme des territoires, leur a envoyé des signaux en annonçant que toutes les créations d'emploi de fonctionnaires se feront dans les services départementaux, et non dans les administrations centrales. Et un « droit à la différenciation » sera prochainement consacré dans une loi organique.
La jeunesse est particulièrement ciblée sur le volet social, avec la revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire de 100 euros. Afin de "soutenir les étudiants, notamment les plus modestes, qui se retrouvent en difficulté avec moins d’accès aux petits boulots", le chef du gouvernement a également annoncé que « dès la rentrée, les repas dans les restaurants universitaires seront à 1 euro pour les étudiants boursiers », contre 3,30 euros actuellement.
Six milliards seront investis dans le système de santé, a ajouté M. Castex, qui a signé lundi des accords de revalorisation salariale pour les soignants.
Quant à la réforme des retraites, elle reste « nécessaire » mais il faudra bien distinguer les « mesures financières », a assuré M. Castex.
Sur un autre plan, Jean Castex a déclaré que la préparation face à une reprise possible de l'épidémie du coronavirus « passe nécessairement par le développement du port du masque et une intensification de notre politique de dépistage ».
« Ce que nous devons par-dessus tout éviter, c'est un retour à des formes strictes et larges de confinement, dont nous connaissons désormais le coût », a ajouté le chef du gouvernement.
Enfin, le Premier ministre a insisté sur « le pacte républicain », en soulignant la « préoccupation majeure » du gouvernement de lutter contre l'islamisme radical. Un projet de loi de « lutte contre les séparatismes » doit être présenté à la rentrée.
M. Castex a également souhaité créer « dans les territoires des juges de proximité » qui seront chargés de réprimer les « incivilités du quotidien », en promettant une « réponse ferme ».