PARIS: Gouvernement et syndicats français ont signé lundi, après sept semaines de négociations, une série d'accords à 8 milliards d'euros pour les personnels hospitaliers, qualifiés d' « historiques » par le gouvernement.
Promis au plus fort de la crise du Covid-19 par le président Emmanuel Macron, ce plan « massif » en faveur de l'hôpital constitue « un moment historique pour notre système de santé », a déclaré le Premier ministre Jean Castex, à l'issue d'une cérémonie de signature.
« Je m'y étais engagé, nous venons de le faire. Les carrières et salaires de nos personnels soignants qui ont tant donné pendant la crise sont revalorisés », a tweeté lundi Emmanuel Macron
Ancien directeur de l'hospitalisation (2005-2006) au ministère des Solidarités, M. Castex, qui a pris début juillet les rênes du gouvernement, a reconnu « une forme de rattrapage par rapport à des années de retard où chacune et chacun, et peut-être moi-même, a sa part de responsabilité ».
Ces « accords de Ségur » prévoient 7,5 milliards pour les personnels paramédicaux (infirmiers, aides-soignants) et autres non médicaux (agents techniques, administratifs...).
Cette somme servira en majorité à financer une hausse de salaire dite « socle » de 183 euros net mensuels pour l'ensemble des personnels des hôpitaux et des Ehpad (maisons de retraite) publics, mais aussi de nouvelles majorations pour les heures supplémentaires et le travail de nuit.
Concernant les médecins, 450 millions ont été mis sur la table, principalement pour revaloriser l'indemnité versée aux praticiens travaillant uniquement à l'hôpital public. Les internes et étudiants en médecine, eux, bénéficieront de 200 millions d'euros.
Des critiques et des désaccords
Au total, trois syndicats de la fonction publique hospitalière (FO, la CFDT et l'Unsa) ont accepté de signer l'accord sur les personnels non médicaux. Les deux autres syndicats représentatifs, SUD et la CGT, n'ont pas souhaité valider la proposition du gouvernement. Concernant les médecins, trois syndicats majoritaires (l'INPH, le CMH et le Snam-HP) ont également donné leur feu vert.
« Pour l'instant, l'heure n'est pas à la réjouissance mais à la déception, déception d'autant plus grande que les attentes étaient fortes », a estimé dans un communiqué la CGT, pour qui le Ségur « n'a pas permis de traiter de l'ensemble des problèmes ».
Des critiques que Jean Castex a dit prendre en compte. « Certains diront que le compte n'y est pas. Eh bien cela laisse augurer encore de beaux jours au dialogue social », a souligné le Premier ministre, pour qui « les désaccords font partie de la vie démocratique ».
Le coronavirus a fait quelque 30.000 morts en France depuis mars, un des pires bilans au monde.
Les soignants et les membres du personnel hospitalier, salués comme des « héros en blouse blanche », ont été en première ligne et durement éprouvés, mais la crise sanitaire n'a fait que mettre en évidence une situation déjà très dégradée depuis de nombreuses années à l'hôpital.