LONDRES: Les condamnations pleuvent sur le Bureau de l’Intérieur britannique en raison de son projet d’envoyer des demandeurs d’asile au Rwanda avec des billets aller simple.
Le cinéaste syrien Hassan Akkad, qui est arrivé au Royaume-Uni il y a sept ans après avoir fui la guerre dans son pays d’origine, fait partie de ceux qui ont récemment qualifié les propositions du bureau de la secrétaire d’État à l’Intérieur, Priti Patel, d’«échec éthique et moral».
M. Akkad, qui s’est fait connaître en travaillant comme agent d’entretien pour le National Health Service (NHS) pendant la pandémie de coronavirus. Il explique à l'intention de Sky News que «la raison pour laquelle on quitte son pays, c’est que si on ne part pas, on meurt».
«Vous venez ici en espérant être protégé et soigné, mais vous vous retrouvez confronté à cette nouvelle loi que le gouvernement est en train d’adopter. Celle-ci est très déprimante et nuit à Global Britain (programme porté par Boris Johnson de réformes nationales à l'horizon 2030, NDLR).»
Bien qu’il ne soit pas surpris par cette décision, il qualifie cette politique de «coup bas». M. Akkad estime que les projets du gouvernement britannique coûteraient plus cher que de «loger des gens au Ritz».
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, réfute les affirmations des organisations caritatives selon lesquelles ces projets sont «cruels et inhumains», les décrit comme «moralement corrects» et les qualifie de «décision humaine et compatissante».
«Nous ne pouvons pas tolérer que des personnes continuent à mourir en mer, en payant des sommes énormes à des trafiquants d’êtres humains malveillants qui ne font qu’exploiter leurs espoirs et leurs ambitions.»
Cependant, les affirmations du gouvernement selon lesquelles ces mesures sont destinées à «encourager» les réfugiés à emprunter «la voie sûre et légale s’ils veulent venir» au Royaume-Uni ont été comparées à la politique australienne consistant à héberger les personnes fuyant les persécutions dans des installations de mauvaise qualité sur des îles côtières.
M. Akkad et les organisations de défense des droits de l’homme sont particulièrement préoccupés par le choix de la destination, qualifiant le président rwandais Paul Kagame de «dirigeant autoritaire».
M. Kagame a officiellement pris ses fonctions au début de l’année 2000, mais en tant que chef de la force qui a mis fin au génocide du pays en 1994, il était considéré par beaucoup comme le dirigeant de facto du pays sous son prédécesseur.
Bien qu’il ait remporté trois élections depuis son entrée en fonction, ce n’est que lors de la plus récente, en 2018, qu’il a autorisé la participation des partis d’opposition à la présidentielle.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com