«Partygate»: Boris Johnson face à un scandale parti pour durer

Malgré son amende pour un pot d'anniversaire en infraction des restrictions anti-Covid, Boris Johnson semble pouvoir rester en poste à court terme (Photo, AFP).
Malgré son amende pour un pot d'anniversaire en infraction des restrictions anti-Covid, Boris Johnson semble pouvoir rester en poste à court terme (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 14 avril 2022

«Partygate»: Boris Johnson face à un scandale parti pour durer

  • Même symbolique, la punition est pourtant sans précédent pour un chef de gouvernement en exercice
  • Seul député conservateur à rompre les rangs, Nigel Mills a jugé «impossible» pour Boris Johnson de rester en poste après avoir reconnu avoir enfreint une règle qu'il avait lui-même imposée aux Britanniques

LONDRES: Malgré son amende pour un pot d'anniversaire en infraction des restrictions anti-Covid, Boris Johnson semble pouvoir rester en poste à court terme. Mais la crise du "Partygate" n'est pas finie pour le Premier ministre britannique, exposé à d'autres sanctions et durablement affaibli dans l'opinion.

Après l'exaspération face aux révélations incessantes sur les fêtes organisées à Downing Street par ceux qui imposaient aux Britanniques de stricts confinements, la fronde du début d'année dans les rangs du Parti conservateur, entre appels à la démission, défection et complot, est retombée.

Pour ses plus proches alliés, il serait futile de congédier le dirigeant conservateur pour un pot d'anniversaire surprise de moins de dix minutes entre deux réunions, rassemblement tenu le 19 juin 2020 pour lequel Boris Johnson a reçu une amende de quelques dizaines d'euros. Selon The Sun, il n'y avait même pas de gâteau et les bières étaient tièdes.

Même pour les plus remontés, ce n'est pas le moment en pleine guerre en Ukraine de lancer une course pour le remplacer à Downing Street. Boris Johnson est monté en première ligne de la réponse occidentale à l'invasion russe et a été le premier dirigeant d'une grande puissance à se rendre à Kiev, apportant le week-end dernier des promesses d'armes à Volodymyr Zelensky.

"Tout le monde est humain, les gens font des erreurs", a plaidé le ministre des Transports Grant Shapps sur Sky News. "Il ne comptait pas enfreindre la loi, et il a un travail important à faire".

Même symbolique, la punition est pourtant sans précédent pour un chef de gouvernement en exercice, sans compter qu'il a assuré au Parlement ne pas avoir enfreint les règles.

Depuis sa résidence de campagne de Chequers, le dirigeant conservateur s'est excusé. Mais "Boris Teflon", qui n'en est pas à sa première tempête dans sa carrière, a clairement indiqué qu'il ne comptait pas partir de lui-même.

L'opposition travailliste, qui demande son départ, ne peut pas grand chose: les prochaines législatives sont prévues en 2024.

Seul député conservateur à rompre les rangs, Nigel Mills a jugé "impossible" pour Boris Johnson de rester en poste après avoir reconnu avoir enfreint une règle qu'il avait lui-même imposée aux Britanniques.

Et mercredi soir, un sous-secrétaire d'Etat à la Justice David Wolfson a annoncé sa démission du gouvernement en raison de "l'étendue, du contexte et de la nature" des infractions commises dans le cadre du "partygate".

«Pas surhumain»

Dans l'opinion, le scandale a fait plonger la popularité de "BoJo", triomphant dans les urnes en 2019 avec la promesse de réaliser le Brexit. Selon l'institut YouGov, 57% des Britanniques pensent qu'il devrait partir en raison de son amende.

Des élections locales sont prévues début mai et de mauvais résultats pourraient convaincre la majorité de couper des têtes.

L'amende annoncée mardi pour Boris Johnson, ainsi que son épouse Carrie et son ministre des Finances Rishi Sunak, ne met d'ailleurs pas un point final au "partygate".

La police, qui a déjà délivré plus de 50 amendes, poursuit ses investigations. 

Selon la presse, le Premier ministre a été présent à cinq rassemblements en plus de son anniversaire surprise: pots de départ, soirée dans son appartement de fonction et garden party lors d'une soirée ensoleillée de printemps.

"Les électeurs pourraient changer d'avis s'il devait y avoir des amendes supplémentaires et à nouveau des titres dans la presse, et par ricochet, les députés conservateurs eux-mêmes pourraient changer d'avis si les élections de mai devaient mal se passer", avertit Anand Menon, du King's College de Londres.

Boris Johnson "est clairement capable de surmonter des situations d'une manière dont auraient été incapables d'autres Premiers ministres mais il n'est pas surhumain", assure-t-il à l'AFP. "En fin de compte, s'il ne semble pas en mesure de gagner des élections, le parti conservateur prendra ses responsabilités".

Une fois l'enquête de Scotland Yard terminée, la haute-fonctionnaire Sue Gray doit rendre un très attendu rapport interne. 

Une première version, allégée pour ne pas interférer dans les procédures policières, a épinglé des "erreurs de leadership et de jugement" dans cette affaire, pointant du doigt des rassemblements injustifiés et la consommation d'alcool au travail.

Le document final sera "très important" pour les députés conservateurs, a déclaré à la BBC Hannah White, experte à l'Institute for Government. 

"Il va fournir du contexte, peut-être contenir des preuves comme des e-mails (...). Les députés auront alors plus d'éléments pour décider si le Premier ministre était crédible quand il affirmait qu'il avait l'impression de ne pas avoir violé les règles".


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.